Le retrait du Grand Prix du Canada prive la ville de Montréal de retombées économiques qui avaient été acquises au fil des ans. Les restaurants, les hôtels et les bars seront privés d'importants revenus qui bondissaient en flèche pendant la semaine du Grand Prix.

Lors d'une semaine de Grand Prix à Montréal, les gens s'entassent sur la rue Crescent pour participer aux festivités. Cette année, ce sera différent. Bien sûr, quelques événements sont prévus, mais aucun ne s'approche de la fébrilité provoquée par le passage des Formule 1.

Alain Creton est président de l'Association des marchands de la rue Peel. La perte du Grand Prix affectera les commerces.

"C'est 20 employés qui ne pourront trouver du travail 'Chez Alexandre' pendant l'été en raison de l'absence du Grand Prix. Cet événement marquait le début de l'été. Il créait une effervescence."

De son côté, Bernard Ragueneau est président de l'Association des marchands de la rue Crescent. Il croit que la visibilité de Montréal est affectée.

"Pendant une semaine ou deux, Montréal est une vitrine mondiale sur le monde. Nous avons perdu cette vitrine et c'est cela qui est le plus important.

L'absence du Grand Prix crée un effet domino. Les profits sont moins élevés et plusieurs paliers sont touchés.

"La SAQ va perdre beaucoup d'argent aussi. Nous et les autres restaurants n'avons pas fait de grosses commandes de grands vins comme par le passé", a affirmé M. Creton.

"Tous les restaurants de Montréal vendaient plus de champagne en une semaine qu'ils en vendent pendant le reste de l'année", a précisé Raguenau.

Malgré cette lourde perte, les commerçants et tenanciers d'hôtels pourront se rabattre, en partie, sur la présence du Nascar au mois d'août. Les nostalgiques pourront également assouvir leur passion pour la course automobile, puisque de nombreuses activités seront prévues au centre-ville.

"Maintenant, on va tous tabler sur le NASCAR. La rue Peel sera fermée pendant trois soirs. Il y aura aussi des activités sur Saint-Laurent et sur Crescent", a fait savoir M.Creton.

"Le NASCAR, c'est un événement à la bière, tandis que la F1 est un événement au champagne", a expliqué M. Ragueneau.

Pour les dirigeants du circuit Gilles-Villeneuve, tout est maintenant axé sur le Nascar. Mais la porte demeure ouverte pour un retour de la F1.

"Nous avons rebâti l'équipe. Nous faisons maintenant du NASCAR et on verra pour le futur. Nous avons une entente de trois ans avec le parc Jean-Drapeau. Il y a donc place à avoir un autre événement dans le futur", a indiqué le président de Stock-Car Montréal, François Dumontier. "

À tous les niveaux, le retour de la Formule 1 à Montréal est fortement souhaité. Les commerçants y croient puisqu'il s'agit d'un événement qui détient un cachet unique.

"Ils ne retrouveront jamais, je dis bien jamais cette folie qui survient à Montréal pendant une semaine de F1", a conclu M. Ragueneau.