PARIS (AFP) - Jacques Villeneuve sera bien au volant d'une Renault, au côté de Fernando Alonso, pour tenter de replacer l'écurie française à la 2e place du Championnat du monde de Formule 1, lors des trois derniers Grands Prix de la saison, en Chine la semaine prochaine, puis au Japon et au Brésil.

Cette nomination, officialisée vendredi midi, ne faisait plus de doute depuis que le Canadien, champion du monde 1997 avec Williams-Renault, avait démontré, mercredi à l'occasion d'une première journée d'essais à Silverstone, son aptitude physique et sa réadaptation rapide au pilotage d'une F1, après une "année sabbatique" suite à son départ de BAR-Honda à la veille du Grand Prix du Japon l'an dernier. Le Québécois n'avait-il pas déjà son visa chinois en poche?

"Ces essais ont été très positifs, estime Villeneuve. Tout s'est passé très vite. En fait je n'ai fait mouler mon baquet que mardi soir. Il me fallait un peu de temps pour me ré-acclimater à une F1, me réadapter à l'utilisation d'une boîte semi-automatique".

Appelé suite au divorce prononcé entre Jarno Trulli et Renault, le Québécois, fraîchement confirmé chez Sauber pour les deux saisons à venir (2005 et 2006), pouvait compter sur une intégration rapide au sein d'une équipe Renault dont il connaissait plusieurs hommes pour avoir travaillé avec eux chez Williams.

Un francophone plutôt qu'un Français

"Bien des visages dans le garage m'étaient familiers cette semaine, reconnaît Villeneuve. L'équipe a même retrouvé mes anciens relevés de télémétrie afin d'ajuster la cartographie moteur pour mes premiers roulages. Ce sont des détails comme ceux-là qui font la différence. Tout le monde s'est montré très enthousiaste. Pendant mes années de collaboration avec Renault, j'ai acquis énormément de respect pour cette entreprise. Et je les remercie d'avoir fait appel à moi".

Le Canadien ne pouvait rêver meilleures conditions de retour avant d'entamer l'aventure Sauber la saison prochaine. D'autant que Villeneuve se voit proposer un objectif qui lui permettrait de prendre une petite revanche sur son ancienne écurie BAR.

"La R24 est une voiture performante et l'objectif que l'équipe et moi partageons est très simple: reprendre l'avantage sur BAR, déclare le Québécois. Je suis là pour prendre du plaisir mais la priorité est de contribuer à replacer Renault au Championnat. Ce sera difficile mais il faut parfois se lancer. A partir de là, il n'y a pas d'autre solution que de trouver les moyens de réussir".

Renault a donc préféré jouer la carte Villeneuve, bénéficier de son expérience, plutôt que lancer Franck Montagny, la +carte jeune+, dans le grand bain des Grands Prix. Un francophone plutôt qu'un Français pour un formidable coup médiatique.

"Jacques est extrêmement motivé et a impressionné l'équipe par ses performances cette semaine, estime Flavio Briatore, le directeur général de Renault Sport. Je tiens également à remercier Peter Sauber (futur employeur de Villeneuve) pour sa collaboration dans cette affaire. Maintenant l'objectif est de terminer deuxième. Nous sommes tous déterminés à y parvenir".