PARIS - La Fédération internationale de l'automobile (FIA) a largement modifié les règles du jeu en Formule 1, en annonçant mardi le possible plafonnement des budgets pour 2010 et l'attribution du titre pilote au vainqueur du plus grand nombre de courses dès 2009, au grand dam des écuries.

La FOM (Formula One Management, la société de Bernie Ecclestone gérant les droits de la F1) et de la Fota (Fédération des écuries de F1) avaient déjà multiplié les propositions ces derniers mois pour réduire les coûts et renforcer l'intérêt de la discipline.

La FIA, par le biais de son Conseil mondial réuni à Paris, a repris la direction des débats. La Fota, par la voix de son président Luca di Montezemolo, a n'a pas tardé à faire connaître sa "déception" et sa "préoccupation" pour ces mesures prises "de manière unilatérale".

La mesure la plus détonante concerne l'attribution du titre des pilotes. Plutôt que de primer la constance dans les courses et la fiabilité des voitures, la FIA a mis l'accent sur le nombre de victoires acquises, afin de pousser les pilotes à se battre pour la "gagne" lors de chaque Grand Prix.

Appliquée l'an passé, une telle décision aurait inversé l'issue du championnat, le champion Lewis Hamilton (McLaren) ayant remporté cinq Grands Prix, contre six pour son dauphin Felipe Massa (Ferrari).

Le nombre de points servira encore à départager les pilotes en lutte pour le titre s'ils ont gagné autant de courses, et à établir le reste du classement, de la deuxième à la dernière place, selon la FIA


Réduction des coûts

L'autre mesure annoncée mardi, selon laquelle les budgets des écuries des Formule 1 pourront être plafonnés à 30 millions de livres (environ 33 millions d'euros) dès 2010 en échange d'une plus grande liberté technique, apparaît au moins aussi importante.

"Les voitures seront moins retouchées dans le détail, car les écuries ne seront pas capables de dépenser d'énormes sommes d'argent pour des avantages minuscules par exemple, 1200 dollars (environ 920 euros) pour un écrou de roue qui ne sera utilisé qu'une fois", a déclaré Max Mosley, le président de la FIA.

"Mais depuis les tribunes ou à la télévision, les monoplaces n'auront pas moins l'air de F1 et elles feront le même bruit que les voitures actuelles, qui sont extrêmement chères", a-t-il insisté.

Luca di Montezemolo (Ferrari), président de la Fota a rejeté cette série de mesures.

Le calendrier de la réforme "fait courir à la Formule 1 le risque de perdre son essence et ses principes", a-t-il commenté, demandant un "cadre stable", sans "bouleversements continuels" pouvant causer "confusion" et "perplexité" chez "les constructeurs automobiles, les écuries, le public et les sponsors".

Les budgets des écuries pour 2009, qui ne sont pas rendus publics, sont évalués entre 100 et 450 millions d'euros, soit trois à quatorze fois plus que celui proposé pour 2010. Même accompagnée d'une plus grande liberté technique, la réduction des coûts semble laisser peu de chance aux équipes qui la choisiront.

Cette mesure pourrait néanmoins permettre à de nouvelles équipes, comme l'écurie américaine US F1, au budget modeste, d'intégrer le Championnat, réservé jusqu'à présent aux plus riches.