OLBIA - Les Ford Focus de Jari-Matti Latvala et Mikko Hirvonen étaient toujours en tête du rallye de Sardaigne, samedi soir à Olbia, devant Petter Solberg (Citroën Xsara) et Sébastien Loeb (Citroën C4) retardé par une crevaison dans la 11e spéciale.

"Ça a l'air de bien se présenter", a déclaré Malcolm Wilson, le boss de Ford, dès le retour de ses troupes sur le port d'Olbia. "On a toujours dit qu'avec nos deux voitures devant, on pourrait mettre la pression sur Sébastien. Mikko et Jari-Matti ont été très bons depuis le début, nous avons besoin de points, ils savent ce qui leur reste à faire..."

Longue de 130 km chronométrés, cette 2e journée a été rythmée par les temps scratch de Loeb (ES8, ES9, ES12) et Hirvonen (ES7, ES10). Le quintuple champion du monde a d'abord repris du terrain à Latvala, puis reperdu 10 secondes "à cause d'un problème de freins : il a fallu les purger sur le parcours routier. On a pointé en retard (d'une minute) et on a pris 10 secondes de pénalité".

Hirvonen aussi a eu des émotions : "Des chevaux galopaient dans l'ES8 et l'ES9, on a fait attention et on a perdu quelques secondes", a raconté Mikko, arrivé torse nu dans sa Focus à la pause de midi.

Reparti en trombe pour la boucle de l'après-midi, Loeb n'était plus qu'à 25 secondes de Latvala et six d'Hirvonen quand il a crevé le pneu avant droit à la moitié de l'ES11 (Fiorentini 2, 22 km). "On ne crève jamais par hasard avec ces pneus-là, ça veut dire que le pilote a fait une erreur", a remarqué Christian Loriaux, le directeur technique de Ford.

Une minute pour changer de roue

"C'était un virage derrière un arbre, j'ai dû raser le pied de l'arbre qui sortait un petit peu", a reconnu Loeb. "On a continué à rouler comme ça pendant deux kilomètres et je me suis dit qu'on allait tout casser. On ne perd qu'une minute, c'est un bon score en ayant changé une roue", a souri le triple vainqueur du rallye sarde.

C'est justement cette ES11 qu'avait choisi Jean-Marc Gales, le nouveau directeur général de Citroën, pour découvrir en hélicoptère le monde sans pitié du WRC. En plus de la crevaison de Loeb, il a appris en quelques minutes, sur place, qu'Ogier avait lâché l'affaire dans l'ES10, train arrière abîmé, que Sordo était en panne de turbo, et assisté au passage de Rautenbach dans une C4 bancale, amortisseur cassé. Sacré baptême.

Même Latvala a failli ne pas sortir sain et sauf de l'ES11 : "J'ai fait un tête-à-queue et je me suis fait deux ou trois autres chaleurs, mais j'ai quand même roulé à fond jusqu'au bout. Après, je me suis un peu calmé dans l'ES12 (Monte Lerno 2, 29 km)".

Pour finir l'histoire de cette ES11 hors-normes, il faut mentionner le temps scratch extraordinaire signé par Petter Solberg dans sa Xsara de collection, devant les deux Focus lancées à pleine vitesse pour repousser les assauts de Loeb. "C'était une spéciale d'hommes", a souri le blond Petter, champion du monde 2003.