"Les ingénieurs doivent innover"
Course mercredi, 10 déc. 2008. 11:49 mercredi, 11 déc. 2024. 04:20
MONACO - Les ingénieurs de Formule 1 "doivent se remettre à innover", notamment pour faire face à la crise actuelle, a affirmé Max Mosley, le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), mercredi à Monaco, lors de la 1re journée du Motor Sport Business Forum.
Quelques jours après l'annonce par Honda de son retrait de la F1, en raison de la crise économique et de la baisse de ses ventes, Mosley a insisté sur le fait que "ce qui ne va pas en F1 aujourd'hui n'allait déjà pas avant que les problèmes économiques se manifestent. Ce sont essentiellement les règlements, toujours plus stricts, qui limitent le travail des ingénieurs à des domaines de plus en plus restreints".
"Du coup, le succès en F1 aujourd'hui consiste à optimiser au maximum chaque petite partie du châssis, ce qui est à la fois très coûteux et complètement absurde", a ajouté le président de la FIA, en donnant un exemple: "une des équipes de F1 dépense 1 000 dollars par écrou de roue spécial, importé de Californie, et en utilise 1 000 par saison, soit une facture globale de 1 million de dollars par an".
"Aucun fan ne peut le savoir et ça n'apporte rien au spectacle", a ajouté le président Mosley, pour qui la recherche continuelle de matériaux exotiques, plus légers, "a créé une mentalité en F1 qui fait que les ingénieurs font dans le raffinement au lieu d'innover. Cela détruit lentement la F1. Ça coûte très cher et ce n'est pas vraiment la mission d'un ingénieur".
Autre exemple cité par le président Mosley, le fameux "Kinetic Energy Recovery System" (système de récupération d'énergie cinétique, au freinage), qui sera obligatoire dès la saison prochaine. C'est selon lui un bon moyen de remotiver les ingénieurs pour l'avenir alors que le développement des moteurs sera figé et qu'un moteur unique est en projet pour 2010.
Ferrari sur la sellette
"Nous avons enfin trouvé un vrai défi pour les ingénieurs, avec le KERS, et certains constructeurs ont répondu présent", a annoncé M. Mosley. "L'un d'eux a fabriqué des systèmes électriques qui vont en étonner beaucoup, un autre travaille sur une technologie totalement nouvelle qui va aussi étonner les gens. Mais certaines équipes de pointe, comme Ferrari, nous ont dit qu'elles n'aimaient pas le KERS parce qu'il est 'trop compliqué'. Est-ce que vous pensez que les grands ingénieurs du passé, comme Chapman (Colin, le fondateur de Lotus) ou Duckworth (l'un des fondateurs de Cosworth) auraient fait cette réponse?", a demandé le président de la FIA.
"C'est l'un des fléaux de la F1, où des améliorations dérisoires deviennent le seul objet de l'exercice, et où la véritable innovation n'a plus sa place", a conclu le président Mosley, en insistant à nouveau sur l'importance "de remettre de l'innovation en F1, tout en réduisant les coûts pour stabiliser le système", avec pour commencer un moteur unique et une boîte de vitesses standard, que toutes les équipes pourront se payer. Ce sera l'un des sujets à l'ordre du jour du Conseil Mondial de la FIA, vendredi à Monaco.
Le Motor Sport Business Forum continue jeudi à Monaco, en présence de nombreux intervenants du sport automobile mondial.
Quelques jours après l'annonce par Honda de son retrait de la F1, en raison de la crise économique et de la baisse de ses ventes, Mosley a insisté sur le fait que "ce qui ne va pas en F1 aujourd'hui n'allait déjà pas avant que les problèmes économiques se manifestent. Ce sont essentiellement les règlements, toujours plus stricts, qui limitent le travail des ingénieurs à des domaines de plus en plus restreints".
"Du coup, le succès en F1 aujourd'hui consiste à optimiser au maximum chaque petite partie du châssis, ce qui est à la fois très coûteux et complètement absurde", a ajouté le président de la FIA, en donnant un exemple: "une des équipes de F1 dépense 1 000 dollars par écrou de roue spécial, importé de Californie, et en utilise 1 000 par saison, soit une facture globale de 1 million de dollars par an".
"Aucun fan ne peut le savoir et ça n'apporte rien au spectacle", a ajouté le président Mosley, pour qui la recherche continuelle de matériaux exotiques, plus légers, "a créé une mentalité en F1 qui fait que les ingénieurs font dans le raffinement au lieu d'innover. Cela détruit lentement la F1. Ça coûte très cher et ce n'est pas vraiment la mission d'un ingénieur".
Autre exemple cité par le président Mosley, le fameux "Kinetic Energy Recovery System" (système de récupération d'énergie cinétique, au freinage), qui sera obligatoire dès la saison prochaine. C'est selon lui un bon moyen de remotiver les ingénieurs pour l'avenir alors que le développement des moteurs sera figé et qu'un moteur unique est en projet pour 2010.
Ferrari sur la sellette
"Nous avons enfin trouvé un vrai défi pour les ingénieurs, avec le KERS, et certains constructeurs ont répondu présent", a annoncé M. Mosley. "L'un d'eux a fabriqué des systèmes électriques qui vont en étonner beaucoup, un autre travaille sur une technologie totalement nouvelle qui va aussi étonner les gens. Mais certaines équipes de pointe, comme Ferrari, nous ont dit qu'elles n'aimaient pas le KERS parce qu'il est 'trop compliqué'. Est-ce que vous pensez que les grands ingénieurs du passé, comme Chapman (Colin, le fondateur de Lotus) ou Duckworth (l'un des fondateurs de Cosworth) auraient fait cette réponse?", a demandé le président de la FIA.
"C'est l'un des fléaux de la F1, où des améliorations dérisoires deviennent le seul objet de l'exercice, et où la véritable innovation n'a plus sa place", a conclu le président Mosley, en insistant à nouveau sur l'importance "de remettre de l'innovation en F1, tout en réduisant les coûts pour stabiliser le système", avec pour commencer un moteur unique et une boîte de vitesses standard, que toutes les équipes pourront se payer. Ce sera l'un des sujets à l'ordre du jour du Conseil Mondial de la FIA, vendredi à Monaco.
Le Motor Sport Business Forum continue jeudi à Monaco, en présence de nombreux intervenants du sport automobile mondial.