SAO PAULO, Brésil (AFP) - Juan Pablo Montoya (Williams-BMW) et Michael Schumacher (Ferrari) se retrouveront côté à côte sur la première ligne de la grille de départ du Grand Prix du Brésil, troisième épreuve du Championnat du monde de Formule 1, dimanche sur le circuit d'Interlagos à Sao Paulo.

Quinze jours après leur accrochage en Malaisie, les deux hommes vont à nouveau s'affronter dès l'extinction des feux pour un bras de fer qui s'annonce intense. Peut-être chaud, très chaud, comme les températures régnant sur la mégapole brésilienne (31 degrés, 46 sur la piste) lors des qualifications.

Samedi, Montoya s'est imposé à la Ferrari F2002 du quadruple champion du monde et a obtenu sa première "pole" de la saison, la quatrième de sa carrière, en améliorant le meilleur temps réalisé l'an passé par Michael Schumacher de plus de six dixièmes de seconde. "Je suis heureux d'être devant Ferrari", se délectait le Colombien.

L'Allemand eut beau multiplier les efforts au volant de sa nouvelle monture, il ne put rien contre le Colombien. Tout juste parvint-il à s'immiscer entre les deux Williams-BMW, juste devant son frère Ralf. Comme à Sepang, les pneus Michelin avaient-ils jouer un rôle important dans la mise en échec de la F2002 ?

"Il faut attendre deux ou trois courses pour se faire une idée plus précise de ce rôle", indiquait diplomatiquement Michael Schumacher.

Rival N.1

Le quadruple champion du monde en échec face à Montoya, talonné par l'autre Williams-BMW de son frère Ralf, par les McLaren-Mercedes de David Coulthard et Kimi Raikkonen mais aussi par les Renault de plus en plus surprenantes de Jarno Trulli et Jenson Button, les "émotions fortes" prévues par le Colombien en début de semaine pourraient bien se vérifier.

Samedi, la joie des supporteurs colombiens contrastaient avec la déception du public brésilien. Rubens Barrichello, sur la vieille Ferrari F2001, n'avait obtenu que le 8e temps (1:13.935) derrière les Renault. Et le résultat aurait été le même si le pauliste n'avait pas été privé de son meilleur temps (1:13. 919) pour n'avoir pas respecté un feu rouge le matin à la sortie des stands lors des essais libres.

"Montoya !, Montoya !", "Olé, Olé, Olé", les cris de joie emplissaient la tribune située face au stand Williams, les supporteurs colombiens agitaient le drapeau national "jaune, bleu, rouge". Oui, Juan Pablo Montoya s'impose bien comme le rival N.1 du quadruple champion du monde et de Ferrari, dans la course au titre.

Premier virage en tête

L'an dernier, le Colombien aurait sans doute pu remporter sa première victoire en F1, ne pas attendre septembre et le Grand Prix d'Italie à Monza, pour connaître l'ivresse de la plus haute marche du podium. Il compte bien se rattraper dimanche. Et prendre par là même les commandes du Championnat.

Une certitude, au départ, Juan Pablo Montoya ne pensera pas aux nouvelles mesures décidées en début de semaine par la Fédération internationale automobile (FIA), au rétrogradage de dix places sur la grille le Grand Prix suivant en cas de responsabilité dans un accrochage.

Montoya n'aura qu'un seul objectif dimanche en début d'après-midi: aborder le premier virage en tête. Après ? Tout dépendra de la stratégie, un ravitaillement, deux, peut-être même trois ? Mais aussi de la fiabilité des mécaniques soumises à rude épreuve dans la fournaise d'Interlagos ainsi que de la fraîcheur physique des pilotes.

Conscient de ses qualités, de celles de sa Williams-BMW, des pneus Michelin, Montoya pense à la victoire. Et si son bras de fer avec Michael Schumacher tournait mal, alors Ralf Schumacher pourrait en profiter une nouvelle fois.