CORDOBA, Argentine - Après un mois de trêve pascale, le Mondial des rallyes redémarre en Argentine, sur un terrain très délicat, avec plusieurs prétendants à la victoire dont Sébastien Loeb (Citroën C4), invaincu dans la pampa depuis 2005 et donc en quête d'une quatrième victoire d'affilée.

Au classement général du championnat du monde, le quadruple champion du monde français, vainqueur au Mexique, est revenu à un point de Mikko Hirvonen (Ford Focus) mais il est suivi de près par deux jeunes très motivés, Jari-Matti Latvala (Ford Focus) et Chris Atkinson (Subaru Impreza), qui l'ont accompagné sur le podium de Leon début mars.

Contrairement aux duels Loeb-Grönholm des deux dernières saisons, la course au titre 2008 semble beaucoup plus ouverte. Et rien de tel qu'une bonne série de sept rallyes sur terre, du Mexique à la Finlande en passant par l'Argentine ce week-end, puis la Jordanie, la Sardaigne, la Grèce et la Turquie, pour fignoler les réglages des voitures et tenter de creuser des écarts.

"L'Argentine, c'est l'une des épreuves les plus complètes de la saison", estime Xavier Mestelan-Pinon, responsable technique de Citroën Sport. "On y rencontre plusieurs types de sols, avec des portions dures et roulantes et d'autres plus sablonneuses et cassantes. Il y a quelques bosses à haute vitesse dont il faut se méfier ainsi que de nombreux gués, l'une des particularités de ce rallye. Pour savoir à quelle vitesse les aborder, il faut de bonnes notes".

Et dans ce domaine, on peut faire confiance à Daniel Elena, dans le baquet de droite de la C4 de pointe. Quant à Dani Sordo, sur l'autre C4, il pourra compter sur l'expérience et l'enthousiasme de Marc Marti, vainqueur en 2004 avec Carlos Sainz, dans une Xsara, et grand amateur des lieux: "L'ambiance est extraordinaire ici. On se sent un peu comme à la maison et j'ai de bons souvenirs dans ce rallye".

Pneus trop durs?

Du côté de chez Ford, l'avantage du nombre est toujours valable, comme au Mexique, avec les deux Finlandais de base mais aussi les "Irlandais" de chez Stobart (Galli, Henning Solberg, Wilson) et les Argentins de Munchi's, sur leur terrain. Il se double d'un petit handicap, pour Hirvonen: ouvrir la route le vendredi, car il est toujours en tête du championnat du monde, pour un point.

"Ça devrait être moins ennuyeux qu'au Mexique parce qu'il y a moins de gravillons, mais il y a beaucoup de pierres qui ressortent, à cause de la pluie de ces dernières semaines, donc il va falloir se méfier des crevaisons", confie Hirvonen, très secoué moralement par les performances de Latvala au Mexique.

Comme au Mexique, les pneus seront plus durs que l'an dernier, à cause de la nouvelle réglementation de la FIA imposant le même type de gomme italienne, de la première à la dernière spéciale, à tous les pilotes. C'est peut-être un atout pour éviter les crevaisons, la mousse étant désormais prohibée. C'est surtout un gros handicap pour l'adhérence des voitures.

"C'est impossible d'avoir un pneu polyvalent qui marche dans toutes les situations", résume Loeb. "Et on peut même se retrouver dans des situations dangereuses en raison de pneus inadaptés. Dans ces cas-là, il faudra se battre pour rester sur la route". Ce week-end dans les vallées de Cordoba, entre 650 et 2100 m d'altitude, le maître de la pampa s'attend à une sacrée fiesta.