CORDOBA - Les deux condors de chez Citroën, Sébastien Loeb et Dani Sordo, ont signé un nouveau doublé au rallye d'Argentine et dévoré tout cru des pilotes Ford trahis par leur mécanique et désormais largués au classement des deux Championnats du monde, pilotes et constructeurs.

Invaincus dans la pampa depuis 2005 inclus, Loeb et Elena ont remporté dimanche à Cordoba leur 5e victoire d'affilée en Argentine, la 6e d'affilée en WRC (en comptant le RAC 2008) et leur 52e victoire en WRC, dépassant ainsi d'une unité le total de Grands Prix remportés par Alain Prost en Formule 1.

"On fait une super opération au niveau des points, c'est plus qu'on ne pouvait espérer en arrivant ici", a dit Loeb à sa descente du podium. Vingt points d'avance pour Loeb sur Mikko Hirvonen, moteur en fusion dans l'ES15, et 39 points d'écart entre Citroën et Ford, seul Latvala (6e) ayant pu sauver l'honneur: l'addition est lourde pour les hommes de Malcolm Wilson.

"C'est la première fois que Mikko (Hirvonen) abandonne depuis très longtemps (ndlr: il venait de terminer 22 rallyes d'affilée dans les points)", a souligné Wilson. "Notre fiabilité est excellente et nous avons marqué des points à chaque rallye depuis Monte-Carlo 2002. Nous allons continuer à pousser avec toujours le même objectif : battre 'Seb'", a ajouté l'ancien pilote.

Hirvonen continue à progresser dans l'ombre de Loeb, mais ça ne se voit pas. Il n'était qu'à six secondes de Loeb samedi, après 14 spéciales, quand son moteur a chauffé, et ses chances de victoire étaient encore intactes. La poisse, qui touche rarement son rival français, a enrayé une pompe à eau homologuée juste avant le Portugal, et il a préféré sauver le moteur de sa Focus.

Henning sur le podium

Comme un malheur ne vient jamais seul, le Finlandais s'est aussi fait dépasser dimanche au classement pilotes par Sordo, parfait lieutenant et vrai leader vendredi, à la régulière. L'Espagnol aussi est en progrès constants, comme Hirvonen.

Après 23 épreuves spéciales et 330 km chronométrés, le podium a été complété par Henning Solberg (Ford Focus), 3e à quatre minutes. L'aîné des Solberg a profité de l'abandon dimanche matin de son frère Petter, dont la Xsara privée, déjà bien éprouvée, n'a pas digéré les derniers kilomètres de course.

"Souvent, les rallyes se terminent le samedi soir et le dimanche c'est une question de gestion", a aussi dit Loeb. "C'était encore le cas ici mais ce genre de situation n'est jamais facile car on a toujours peur de faire une faute". Comme d'habitude, le quintuple champion du monde n'en a pas fait, et comme un rapace il a cueilli dimanche les 52e lauriers de sa carrière.

Histoire de finir en beauté, Loeb a aussi fait le meilleur temps dans la dernière super-spéciale de l'Estadio Cordoba (ES23), comme jeudi soir en ouverture. Véritablement insatiable, il vient de remporter les cinq premiers rallyes de la saison et commence à penser, "parce qu'on me le rabâche sans arrêt", sourit-il, au grand chelem (12 sur 12). Plus que sept...