OLBIA (AFP) - Vainqueur il y a trois semaines en Nouvelle-Zélande, Sébastien Loeb (Citroën Xsara) a effectué une nouvelle démonstration en survolant le rallye de Sardaigne, cinquième des seize épreuves du championnat du monde, dans la région d'Olbia.

Dimanche à l'arrivée, le Français devançait Petter Solberg (Subaru Impreza) et Marcus Gronholm (Peugeot 307), ces deux mêmes rivaux qui avaient terminé dans un ordre inverse le mois dernier, au bout du monde. Mais aussi derrière le pilote de la Xsara.

Le Norvégien, comme le Finlandais, redoutait la manche sarde et un nouveau cavalier seul de Loeb, après la correction reçue chez les Maoris. Les inquiétudes des pilotes Subaru et Peugeot étaient bien fondées.

Deux jours durant, le champion en titre s'était montré implacable, impeccable, intouchable, avant de gérer dimanche matin pour la boucle finale. Pas plus Solberg que Gronholm n'avait pu se hisser à son niveau. De quoi écoeurer la concurrence.

"Quand vous voyez la vitesse à laquelle Seb (Loeb) va, vous devez être heureux de vous retrouver là où vous êtes, reconnaissait Solberg désabusé. Parfois, c'est comme ça. Mais j'avoue que je suis un peu amer".

Constat d'impuissance

"J'ai vraiment tout donné, mais il clair que nous avons pas mal de boulot à faire, insistait le Norvégien. Maintenant ils (Loeb-Citroën-Michelin) sont bien partout".

Gronholm effectuait le même constat d'impuissance, lui qui pourtant avait entretenu l'illusion en occupant la tête lors des deux premières spéciales, avant de partir en tonneau (ES3). "Même sans ça, la lutte pour la victoire aurait été impossible", admettait le Finlandais de Peugeot.

Fort des pneumatiques Michelin, si efficaces aussi bien sur terre rapide que sur une surface un peu plus lente, Loeb avait bâti une formidable victoire, la troisième cette saison, la treizième de sa carrière, et repris la tête du championnat. Sachant attaquer là où il s'estimait en position de force, et +lever le pied+ dans les portions défavorables, risquées.

"Après tout le travail effectué, ces deux victoires d'affilée sont très encourageantes pour le reste de la saison, analysait Loeb. Mais finalement je n'ai qu'un point d'avance sur Solberg au Championnat. C'est très serré. La moindre erreur et on peut être décroché".

"Pas mal psychologiquement"
"Le fait d'avoir gagné les deux rallyes terre devant Solberg, et à la régulière, me donne plus de confiance, cela motive l'équipe, poursuivait le Français. Et lui (Solberg), ça lui met la pression. Psychologiquement, ce n'est pas mal. L'année dernière, c'est lui qui était devant, je ne pouvais pas aller le chercher. Ca s'est inversé..."

Solberg et Gronholm incapables d'inquiéter Loeb, derrière le vide s'était fait peu à peu, à gros coups de secondes, de minutes. Nombreuses sorties, ennuis mécaniques, notamment pour Gigi Galli et Harri Rovanpera (Mitsubishi Lancer) encore troisième dimanche matin, François Duval (Citroën Xsara) pouvait ainsi récupérer deux points pour Citroën grâce à sa 11e place malgré une spectaculaire cabriole vendredi après-midi (ES5).

Pas de quoi permettre à Citroën de réduire l'écart sur Peugeot au championnat constructeurs. Avec le tir groupé de Gronholm (3e) et Markko Martin (4e) devant les Ford de Toni Gardemeister et Roman Kresta, la marque au Lion conservait onze points d'avance sur le +cousin+ aux chevrons.

Loeb, lui, pouvait envisager l'avenir avec confiance. Même s'il devra ouvrir la route à Chypre dans quinze jours. En attendant, le champion du monde des rallyes devait retourner à son "hobby": une séance d'essais nocturnes pour les 24 heures du Mans, lundi soir sur le circuit de Magny-Cours...