FELINDRE (AFP) - Sauf incident, Sébastien Loeb (Citroën Xsara) deviendra dimanche à Cardiff le premier Français de l'histoire à s'imposer dans le rallye de Grande-Bretagne, douzième des seize épreuves de la saison.

Cette fois Petter Solberg (Subaru Impreza), vainqueur ces trois dernières années au Pays de Galles, ne pourra certainement pas l'empêcher d'inscrire son nom au palmarès.

Samedi soir, avant la super spéciale du stade du Millénium de Cardiff, Loeb n'avait plus un adversaire à craindre. Solberg pointait à 44 sec 5 et Marcus Gronholm (Peugeot 307) à près d'une minute 30 sec.

"Si j'ai 25 sec d'avance ce soir (samedi) ce sera gagné. Sauf problème mécanique bien sûr", avait diagnostiqué le pilote Citroën avant le départ de la seconde boucle de trois spéciales de l'après-midi. L'écart était donc encore plus important.

Il est vrai que Loeb n'avait pas fait de détail, trustant tous les temps scratches de la journée (meilleur temps des six spéciales), écoeurant un peu plus ses adversaires.

A la mi-journée, Solberg avait tenté un coup d'intox, déclaré qu'il se contenterait d'assurer sa deuxième place. "C'est une bonne idée", avait simplement commenté Loeb, sourire aux lèvres. Sans en croire un mot bien sûr.

"Grosse chaleur"

Le Français était décidé à poursuivre sa marche en avant, distancer un peu plus ses adversaires, Solberg en tête. Dans le camp Citroën, on savait Loeb capable de parvenir à ses fins.

"Seb reprendra 18 sec à Solberg cet après-midi", pronostiquait Dider Clément, ingénieur du champion du monde, avant le départ de la seconde boucle. Le technicien ne se trompait pas beaucoup. Loeb reprenait exactement 20 sec 8.

Le matin pourtant, tout n'avait pas été facile. Tout au début même, l'équipage de la Xsara numéro "un" s'était fait une "grosse chaleur".

"Je me suis fait une chaleur après 500 mètres au départ de la première spéciale ce matin. On est tombé un peu dans le fossé. Finalement on s'en est sorti. Mais c'était un peu chaud, narrait Loeb. C'était une erreur de note. J'avais un peu surestimé le virage. C'est pour cette raison que je me suis fait surprendre. Après je me suis méfié un peu plus dans la nouvelle partie. Dès la partie connue, j'ai repris un bon rythme".

Chris Atkinson et Stéphane Sarrazin (Subaru Impreza), eux, n'avaient pas eu la même chance, tous deux sortant de la route.

Sacre au Japon?

Vendredi soir, les 10 secondes de pénalité n'avaient pas contrarié le champion du monde. Il était sûr de sa force, de son matériel, de la nouvelle évolution de Michelin mise spécialement au point pour la Grande-Bretagne.

Solberg n'était pas de taille à lutter. Marcus Gronholm, retardé vendredi matin par un problème de frein, se savait dans l'impossibilité d'aller chercher le Français. Ni Solberg. Seule la troisième place était accessible.

Et le pilote Peugeot y parvenait dans l'ES12 après avoir grappillé les secondes à Harri Rovanpera (Mitsubishi Lancer) avant que ce dernier ne soit handicapé par un ennui de boîte de vitesses. Ce dont le Belge François Duval profitait également pour placer la seconde Xsara en 4e position, laissant augurer d'une excellente opération pour Citroën dans le championnat constructeurs face à Peugeot.

S'il ne sera sans doute pas encore sacré dimanche à Cardiff, Sébastien Loeb n'en aura pas moins fait un grand pas supplémentaire vers son second titre mondial consécutif. Vainqueur dimanche devant Solberg et Gronholm, il suffira de quatre points au Français pour être couronné au Japon dans quinze jours. Quatre points ou l'équivalent d'une cinquième place.