OBIHIRO, Japon (AFP) - Moins de quinze jours après Cardiff, le décès de Michael Park, copilote de Markko Martin (Peugeot 307), les pilotes, et Sébastien Loeb (Citroën Xsara) en tête, ne veulent penser qu'au rallye du Japon, treizième des seize épreuves du Championnat du monde, cette fin de semaine à Obihiro dans l'île d'Hokkaïdo.

"J'essaie de ne pas trop penser à Cardiff. D'ailleurs personne n'en a parlé depuis notre arrivée au Japon. Entre pilotes, entre copilotes, personne n'a voulu aborder le sujet", reconnaît d'ailleurs le champion du monde français.

"Tout le monde essaie de faire abstraction de ce qui s'est passé, même si on ne peut pas oublier. On essaie de ne pas y penser car le rallye du Japon est une épreuve dangereuse, au moins autant que la Grande-Bretagne. Donc il faut évacuer cela, se concentrer sur la course", insiste Loeb.

Le pilote Citroën, qui a refusé victoire et titre en Grande-Bretagne après la mort de Park et le retrait de Marcus Gronholm (Peugeot 307) son rival alors le plus menaçant, est décidé cette fois à "finir le travail", à obtenir définitivement ce deuxième titre mondial consécutif.

"L'objectif est le titre. Le Japon n'est pas mon rallye favori, l'un de ceux que je veux absolument gagner. Attention j'ai toujours envie de gagner. Mais disons que ma priorité ici, c'est le championnat", annonce Loeb.

"Serein... mais attention"

Une 3e place suffirait au Français. Comme pour Fernando Alonso (Renault) en F1 dimanche dernier à Sao Paulo. Un objectif largement à la mesure du pilote Citroën.

"Quand on regarde tous les rallyes depuis le début de la saison, on devrait y arriver. Cela paraît largement jouable. Mais c'est un rallye difficile, très étroit, très rapide. Je suis serein. Mais attention de ne pas se faire piéger", prévient, prudent, Sébastien Loeb.

Ce dernier sait que seuls Marcus Gronholm (Peugeot 307) et Petter Solberg (Subaru Impreza), vainqueur au Japon l'an passé, peuvent, sauf incident, dans des conditions normales, le devancer. Mais les aléas de l'épreuve japonaise sont tels qu'une erreur, un problème, tout peut ruiner les espoirs.

"Ce n'est pas un terrain cassant, ce ne sont que des ornières, explique Loeb. Les organisateurs n'ont pas tout compris. Pour faire de belles routes, ils ont déposé des tonnes de graviers. Après deux ou trois voitures de reconnaissance, tout est creusé".

Les premiers à le féliciter

"Si la trajectoire faite en reconnaissance n'est pas bonne, même en arrivant le premier sur la route on est obligé de rester dedans. Si on en sort, on se fait une chaleur, poursuit le champion du monde. Par contre la longue spéciale (Kuneneywa-Nieuo, ES3 et ES7, 50,06 km) est très sèche, balayée. Très dure pour les pneus. Sur le deuxième passage, cela nous sera peut-être favorable avec des pneus durs".

Toutefois l'obligation de définir ses choix de pneus un mois avant l'épreuve, en se basant uniquement sur l'an dernier, sur des prévisions météo sur un mois où il risque de pleuvoir, peut rendre la situation très compliquée. D'autant que, mercredi, le soleil semblait de mise jusqu'à dimanche.

"Comme on est limité en pneus, nous avons essayé de faire un choix balayant toutes les situations. Néanmoins, je pense que l'on ne sera pas mal. Surtout pour le deuxième tour. Vendredi, dans l'ES1 et l'ES4 par contre, il y a plein de graviers. Là on va balayer et on va le payer cher", pronostique Loeb.

Gronholm et Solberg ne se font plus guère d'illusions dans la course au titre. Sébastien Loeb est bien placé pour être champion dès dimanche. Et ils seront les premiers à le féliciter.