NAIROBI (AFP) - Seize petites secondes seulement séparaient Tommi Makinen (Subaru Impreza WRC), en tête, et Colin McRae (Ford Focus WRC) à l'issue des 436,78 km de spéciales de la première journée du Safari Rallye, huitième manche de la saison, vendredi soir à Nairobi.

Et pourtant, le quadruple champion du monde finlandais semblait hors d'atteinte avant l'ultime épreuve chronométrée de Ntulele, longue de 106,56 km. Jusque là, le pilote de la Subaru semblait survoler la concurrence, épargné qu'il était par le moindre problème.

"C'était super, constatait Makinen dès l'ES1. Nous étions à fond. On ne pouvait pas aller plus vite. La voiture est très bien et, si tout continue comme ça, nous pouvons obtenir un très bon résultat."

Colin McRae, lui, avait abordé le début du rallye dans un état d'esprit différent. "Il y avait de grosses ornières au début, il valait mieux être prudent. Si l'on avait été plus vite, il aurait été aisé de rencontrer un problème", expliquait l'Ecossais.

La prudence, McRae ne devait pas tarder à en faire abstraction. Dans l'ES2 d'abord, "les routes étaient moyennement difficiles, j'en ai profité", notait-il, puis dans l'ES4, la dernière, la plus longue. Le moment où, justement, Makinen devait se relâcher. "Je n'ai rencontré aucun problème. J'ai simplement été trop conservateur", constatait le Finlandais.

Objectifs à la baisse

Le Britannique lui reprenait ainsi plus de deux minutes vingt secondes, se retrouvant dans l'ombre du leader au classement général.

Derrière, Carlos Sainz (Ford Focus WRC) et Harri Rovanpera (Peugeot 206 WRC) suivaient respectivement à trois minutes. Malgré un rocher qui lui cassait une suspension (ES3), le Finlandais restait dans la course, seul rescapé d'une équipe Peugeot à la peine.

Ambitieux en arrivant au Kenya, le constructeur français allait vite revoir ses objectifs à la baisse. Dès l'ES1, quand Marcus Gronholm, le leader du Championnat, se voyait contraint à l'abandon. Le moteur de sa 206 avait coupé, et le géant finlandais s'était retrouvé dans l'incapacité de le redémarrer.

Richard Burns, lui, devait concéder du terrain régulièrement. Depuis le matin, le Britannique se plaignait d'une "voiture inconduisible".

Dans l'ES3, l'Anglais éteignait même un début d'incendie sur sa 206, causé par une fuite d'huile sur un amortisseur défaillant. A l'issue de la première journée, Burns pointait à près de... seize minutes de Makinen.

Citroën et les suspensions

Quant à Gilles Panizzi, qui avait dû réparer une biellette de pince arrière tordue, il perdait plus de vingt minutes dans l'ES1. Un véritable cauchemar pour la marque au Lion.

Le Safari Rallye, fidèle à sa tradition, se révélait toujours aussi implacable pour les suspensions, les mécaniques, dans la chaleur et la poussière.

Ce sont justement les suspensions qui empoisonnaient l'existence des pilotes des Citroën Xsara WRC, Sébastien Loeb et Thomas Radstrom, eux aussi considérablement attardés... Mais encore en course, contrairement à Gronholm, Freddy Loix et Armin Schwarz (Hyundaï Accent WRC), François Delecour (Mitsubishi Lancer WRC), Toni Gardemeister (Skoda Octavia WRC) et Petter Solberg (Subaru Impreza WRC) qui avaient été les victimes de cette première journée.

Pour Makinen et McRae, auteur des deux meilleurs temps de la journée, la lutte ne faisait cependant que commencer. Tout pouvait encore arriver dans une épreuve à nulle autre pareille.