SUZUKA (AFP) - Pour la quatrième fois de sa carrière, Michael Schumacher (Ferrari) jouera un titre mondial à l'occasion du dernier Grand Prix du Championnat du monde de Formule 1, cette fin de semaine à Suzuka (Japon).

L'Allemand paraît disposer de tous les atouts dans le duel qui l'oppose au Finlandais Kimi Raikkonen (McLaren-Mercedes), seul pilote à être parvenu à prolonger le suspense jusqu'au bout. Au contraire du Colombien Juan Pablo Montoya (Williams-BMW), bien malheureux il y a quinze jours à Indianapolis (Etats-Unis).

Neuf points d'avance, une F2002-GA d'une fiabilité à toute épreuve, rien ne semble devoir remettre en cause le sacre du pilote de la Scuderia, dimanche. Et pourtant...

"Mon avance de neuf points me procure un peu de sécurité mais, d'un autre côté, cela m'inquiète un peu car tout ce qui peut m'arriver, c'est de perdre, déclare Michael Schumacher. Tout le monde considère que j'ai déjà gagné le Championnat. Or, mathématiquement, ce n'est pas vrai. Je dois être très, très prudent, très attentif, très concentré pour faire le boulot proprement".

Le pilote allemand a sans doute en mémoire les mésaventures d'un passé qui, en effet, ne plaide pas en sa faveur. Sur trois "finales" disputées, Michael Schumacher en a perdu deux, les deux courues avec Ferrari (1997 et 1998).

Seule réussite, celle avec Benetton en 1994 à Adelaïde (Australie), quand, après avoir tapé un mur, Michael Schumacher avait accroché la Williams-Renault de Damon Hill, endommageant suffisamment la monoplace adverse pour provoquer l'abandon du pilote britannique.

Prémonitoire ?

Avec la Scuderia en revanche, l'Allemand n'est jamais parvenu à concrétiser lors de la dernière joute. En 1997 à Jerez de la Frontera (Espagne), un autre accrochage, avec une autre Williams-Renault, celle du Canadien Jacques Villeneuve, avait échoué.

La voiture du Québécois avait été suffisamment solide pour permettre à son pilote de rallier l'arrivée et de remporter un titre mondial, seule couronne de Jacques Villeneuve, aujourd'hui sur le point de quitter la F1.

Au-delà de cet échec, Michael Schumacher avait eu à subir les foudres de la Fédération internationale (FIA) pour cette manoeuvre, qui l'avait exclu du classement du Championnat.

En 1998, le pilote de la Scuderia arrivait à Suzuka avec quatre points de retard sur Mika Hakkinen (McLaren-Mercedes). Mais avec de grands espoirs. Michael Schumacher avait réalisé la "pole" le samedi. Le dimanche toutefois, l'Allemand avait calé au départ, puis avait dû s'élancer en dernière position sur la grille.

Auteur d'une formidable remontée, Michael Schumacher s'était vu cependant contraint à l'abandon suite à l'explosion d'un pneu, laissant Mika Hakkinen filer vers la victoire et son premier titre mondial.

Un Finlandais déjà, une McLaren-Mercedes, les ressemblances avec la finale de dimanche sont troublantes. Et qui sait, prémonitoires...

Michael Schumacher ne veut toutefois y voir aucun signe. "Certaines statistiques sont défavorables, d'autres favorables..", se borne à répondre l'intéressé quand on lui parle du passé.