Mikaël Grenier atteint une grande étape dans son parcours
Course mardi, 15 févr. 2022. 10:59 mardi, 15 févr. 2022. 13:00MONTRÉAL - Le pilote Mikaël Grenier savoure une autre excellente nouvelle alors qu’il effectuera ses débuts dans la prestigieuse série DTM au volant de l’une des sept voitures du constructeur Mercedes.
À 29 ans, Grenier devient le deuxième pilote québécois à se tailler une place dans cette série convoitée. Il suit le chemin parcouru par Bruno Spengler qui avait rendu le DTM fort populaire au Québec.
Grenier y accède de manière inspirante puisqu’il a convaincu Mercedes de lui offrir ce volant à la suite de ses performances des dernières semaines.
« Au début janvier, j’ai reçu un appel pour me dire que j’obtiendrais peut-être ce volant si ça se passait bien dans mes deux prochaines courses. On a eu deux très bonnes épreuves dont la troisième place aux 24h de Dubaï qui était une course assez complexe. C’est vraiment à partir de là que le tout s’est enchaîné », a expliqué Grenier qui a bien composé avec cette pression.
« Quand je suis dans la voiture, tout va tellement vite que je ne pense à rien d’autre, donc je ne me suis pas imposé de pression extérieure. Mais quand je n’étais pas en piste, j’y pensais un peu le soir à l’hôtel ou dans le paddock », a ajouté Grenier en entrevue avec le RDS.ca.
La préparation sera cruciale pour le défi emballant qui se présente devant lui, mais, quand on insiste, il avoue qu’il a pris le temps de réaliser la portée de cette étape dans son cheminement.
« C’est sûr que ça m’arrive d’y penser surtout que j’ai commencé le karting à cinq ans avec mon père juste pour le plaisir au circuit de St-Apollinaire, sur la Rive-Sud de Québec. Ma famille n’était vraiment pas impliquée dans le sport automobile donc c’était quelque chose de nouveau et je n’aurais jamais pensé atteindre ce niveau. Les choses se passent très vite donc c’est difficile de le réaliser », a confié Grenier alors que des essais DTM approchent déjà à grands pas.
Spengler a roulé en DTM de 2005 à 2019 et Grenier s’intéressait à cette série en raison de sa présence. Ce sera désormais à son tour d’y poursuivre la tradition canadienne.
« Je connais un peu Bruno donc ce serait agréable de le croiser sur des circuits cette année. C’est plaisant parce que les pilotes canadiens ont une bonne popularité auprès des partisans », a mentionné Grenier.
Au fil des ans, quelques pilotes de Formule Un sont passés par le DTM comme Mika Häkkinen, Ralf Schumacher, Jean Alesi et Alex Albon. Grenier demeure toutefois bien réaliste.
« Je ne penserais pas que c’est une option possible pour moi pour deux raisons : c’est qu’il y a de moins en moins de pilotes qui arrivent des voitures GT en monoplac, puis j’ai quand même 29 ans et les pilotes arrivent en F1 vers l’âge de 20 ans maintenant. Si je peux rouler en DTM puis dans les autres championnats que je fais présentement, ça me rend super heureux », a-t-il exposé.
Prêt à s’adapter à de nouveaux circuits
La saison DTM est répartie avec des arrêts de deux courses sur huit circuits européens. La première étape aura lieu le 30 avril et le 1er mai au Portugal. Grenier sera confronté à quelques défis intéressants dont la découverte de certains circuits.
« C’est un gros défi puisque je ne connais pas certaines pistes et c’est un nouveau championnat pour moi, mais je suis très confiant que ça va bien se passer », a-t-il évalué.
Ensuite, Grenier devra se replonger dans l’univers des courses de type sprint alors qu’il s’est plutôt spécialisé dans les épreuves d’endurance dans les dernières années.
« Les courses sont plus agressives, il y a plus de contacts, les dépassements sont plus audacieux étant donné que la course dure seulement une heure. C’est évident qu’on prend beaucoup moins de risques dans une course d’endurance de 24 heures. Les pneus seront plus tendres donc ça implique un pilotage un peu différent, mais ça devrait se placer assez vite », a précisé Grenier alors qu’une trentaine de voitures vont rivaliser pour le championnat.
Depuis la saison 2021, la série DTM utilise des voitures pratiquement identiques à celles des épreuves d’endurance. Évidemment, le pilote québécois s’en réjouit et il entend maximiser les 16 journées d’essais pour assimiler les autres éléments.
Grenier, qui fera partie de l’équipe GruppeM de Mercedes, considère qu’il sera en mesure de s’imposer.
« Si on me donne une chance, c’est qu’il y a une raison. D’un autre côté, le niveau sera assez relevé, sauf qu’environ 75% des pilotes de DTM font des épreuves d’endurance donc je les connais ou j’ai pu les côtoyer sur des circuits », a commenté Grenier à partir de Dubaï.
Grenier a quitté la maison depuis le 2 janvier si bien qu’il n’a pas pu célébrer le tout avec sa famille et ses proches. Ce n’est cependant que partie remise.
« C’est sûr que c’est un peu plus difficile de suivre la série au Québec, mais c’est déjà prévu que ma famille vienne en Europe pour assister à quelques courses », a conclu Grenier avec le sourire.
Notons que Grenier participera également au Championnat américain IMSA avec Mercedes qui l'a embauché comme pilote régulier la semaine dernière.