JEREZ DE LA FRONTERA (Espagne), (AFP) - Le pilote colombien de Williams BMW Juan Pablo Montoya a effectué à Jerez (sud) ses premiers tours de roue officiels en tant que pilote officiel de Grand Prix deux ans après avoir été essayeur et un an après son titre dans le championnat CART américain.

"Je suis un peu plus malin qu'avant. Par exemple, j'ai appris qu'il faut bien travailler sur la voiture avant de commencer à la pousser dans ses limites. La Formule 1, c'est beaucoup de réglages et de mise au point", explique Montoya après sa première journée d'essais sur le circuit de Jerez au volant d'une Williams-BMW.

"Tu peux essayer d'être vraiment rapide sur un tour sans vraiment de mise au point. Mais sur toute une course, tu auras du mal à rester sur la piste", affirme le jeune Colombien qui tente l'aventure en F1 après son titre en championnat CART en 1999.

Curieusement, il prend la place dans le baquet du jeune Anglais Jenson Button qui avait lui même remplacé l'Italien Alessandro Zanardi, double champion CART en 1997 et 98 mais qui n'avait pas réussi à s'adapter à la F1. Montoya avait justement remplacé Zanardi dans son écurie américaine quand celui-ci avait tenté sa chance en F1.

Aucune pression

"Je ne sais pas ce qui s'est passé pour Zanardi. Je n'étais pas là. A la télévision, il semblait avoir du mal mais je doute qu'il m'arrive la même chose", estime Montoya qui ne semble pas inquiet de la transition.

"En F1, il y a beaucoup de mise au point et il faut conduire de manière plus subtile. Tu ne peux pas jeter la voiture à gauche et à droite. Quant aux départs arrêtés, il faut attendre le nouveau réglement. En tout cas, je les ai pratiqués pendant quatre ou cinq ans en Angleterre. Quelques départs seront supers et d'autres seront sans doute très mauvais mais de toute façon, les seuls qui importent ce seront ceux en course", résume Montoya.

Le Colombien jure même ne ressentir aucune pression. "Là aussi, je suis devenu plus malin. La seule pression que j'ai c'est celle que je m'impose. Avec le temps, tu apprends que tu es toi-même. Il ne faut pas se comparer aux autres. Quand je suis allé aux Etats-Unis pour remplacer Zanardi, Zanardi c'était le gros truc, le double champion sortant... De toute façon, je connais la Formule 1, j'ai été à de nombreuses courses lorsque j'étais essayeur pour BMW", assure Montoya qui sait aussi que la Williams est beaucoup moins compétitive qu'il y a quelques années.

"Je n'ai fait que trente tours et je ne me fixe pas d'objectifs mais je sais que je ne peux pas espérer arriver et gagner la première course. Je donnerai le maximum et si le maximum c'est gagner des courses, tant mieux".

Quant aux relations avec son coéquipier l'Allemand Ralf Schumacher, Montoya reste diplomate: "si nous travaillons ensemble nous résoudrons plus facilement les problèmes de l'équipe. Pour le moment, on en est resté à "Bonjour, bonsoir".