Une belle euphorie s’empare toujours de Montréal lorsque le grand cirque de la Formule 1 est en ville, et le dernier week-end au circuit Gilles-Villeneuve n'y a pas fait exception. Je persiste à croire que la tenue de cet événement sportif constitue l’une des plus belles vitrines touristiques et culturelles qu’il existe.

Même s’il ne nous pas réservé autant de surprises que par les années précédentes, le Grand Prix du Canada a été intéressant à suivre. Je ne vous cacherai pas que j’ai trouvé dommage que Sebastian Vettel connaisse autant d’ennuis lors des qualifications, car il aurait certainement pu brouiller les cartes avec une place plus avantageuse que sa 18e position sur la grille de départ.

À mon humble avis, Vettel est le seul coureur qui aurait pu menacer l’hégémonie du duo de pilotes Mercedes formé de Lewis Hamilton et Nico Rosberg lors de l’épreuve disputée sur le circuit Gilles-Villeneuve. Bénéficiant d’une voiture performante et exécutant à la perfection le plan de match, ces deux-là ont d’ailleurs décroché un quatrième doublé en seulement sept épreuves.

Force est d’admettre qu’avec la puissance améliorée du moteur Ferrari et la rapidité que la voiture avait tout au long des trois journées, Vettel aurait forcé les pilotes de la Flèche d’Argent à mettre le pied sur l’accélérateur, et qui sait ce que cela aurait eu comme répercussions, quant à la gestion du carburant notamment. Vous me direz que le coéquipier de Vettel, le Finlandais Kimmo Raikönnen, était bien positionné pour agacer les Mercedes avec une troisième place aux qualifications, mais il ne fait pas le moindre doute que les attentes à son endroit sont plus modestes.  Je spéculerais même que chez la Scuderia,  dans les coulisses, on sait pertinemment que les jours de Raikkönen sont comptés.

Pendant ce temps, les représentants de l’écurie Williams ont récolté des points au championnat durant un week-end qui aurait difficilement être plus satisfaisant. Un podium pour Valtteri Bottas et une sixième place pour son coéquipier Felipe Massa, qui à la manière de Vettel, a grugé peu à peu du terrain. La lutte que se livreront Ferrari et Williams derrière les Mercedes risque d’être intéressante.

De l’autre côté du spectre, quel gâchis que la prestation des voitures McLaren-Honda! Juste quand on pensait que les choses ne pouvaient s’empirer, Fernando Alonso et Jenson Button ont bousillé une fin de semaine qui renfermait son lot de promesses (après tout, l’écurie a utilisé des jetons de développement pour optimiser son moteur avant Montréal) en étant tous deux contraints à l’abandon.  

Prochaine étape : le Grand Prix d’Autriche, du 19 au 21 juin, après une pause d'une semaine.

Victoire méritée pour Truex

Il y a des histoires qui parfois transcendent le sport. Pour le vétéran Martin Truex, la dernière année a été frustrante en piste, mais ces ennuis n’étaient rien relativement aux émotions difficiles vécues lorsqu’on a diagnostiqué un cancer à son épouse durant la dernière saison. Un gars très populaire dans l’univers NASCAR, Truex a décroché la troisième victoire de sa carrière, dimanche dernier, à Pocono en Pennsylvanie.  

Quelle récompense pour l’équipe Furniture Row, qui met en piste une voiture très compétitive depuis le début de la présente Coupe Sprint. À toutes fins pratiques assuré de participer à la Chase, l’Américain de 34 ans avait fait preuve d’une belle régularité durant les 15 premières épreuves de l’année (il a d’ailleurs mené 486 tours jusqu’à présent), donc sa place sur la plus haute marche du podium, Truex ne l’a pas volée!

On se tourne maintenant vers le Michigan International Speedway, près de Brooklyn, pour une course disputée dimanche (13 h, RDS). J’ai le sentiment que Jimmie Johnson sera à surveiller. À Pocono, il a trouvé le moyen de terminer en troisième place malgré une crevaison qui lui a fait prendre passablement de retard. Franchement, il m’impressionne celui-là! Chad Knaus et lui unissent leurs habiletés pour former un duo hors pair qui sera difficile à contrer en Chase.

* Propos recueillis par Maxime Desroches