Avec une 31e place à Bristol, la chute libre continue pour Tony Stewart. Je dirais même que c’est le pire début de saison de sa carrière en NASCAR.

Mais cette descente aux enfers ne date pas d’hier. Rappelons d’abord qu’il a été sacré champion en 2011 avec Darian Grubb comme chef mécano. Personne ne sait pourquoi, mais Stewart a mis Grubb à la porte après son championnat. Étrange comme coïncidence, non?

Stewart est maintenant avec Steve Addington, mais ce dernier n’a pas de championnat derrière la cravate. Depuis qu’il s’est associé avec lui, Stewart est victime d’une baisse constante de résultats.

Lors de la prochaine épreuve à Fontana, je m’attends de voir à l’avant des Kyle Busch, Brad Keselowski ou Jimmy Johnson. Ce dernier affectionne particulièrement ce tracé. J’aimerais toutefois assister à une surprise. En fait, j'aimerais voir Stewart remporter la course, question qu’il se remette le plus rapidement possible dans le championnat. Personnalité populaire dans le monde du NASCAR, il est déjà plus de 80 points derrière le meneur (Keselowski).

Pour le voir se pointer au sommet, voici le scénario invraisemblable qui l’attend actuellement : gagner les deux prochaines courses, sans que les meneurs amassent des points. Pas besoin d’en dire plus pour illustrer à quel point ce sera difficile de remonter la pente. Ceci dit, j’ai hâte de voir de quoi se chauffera Stewart ce week-end à Fontana, où il a d’ailleurs gagné l’an dernier, dans une épreuve écourtée par la pluie.

Si le succès du tandem Grubb-Stewart a fonctionné en 2011, c’est maintenant Denny Hamlin qui en profite. Le pilote de Joe Gibbs Racing s’en tire beaucoup mieux que Stewart, mais ce n’est rien d’étonnant si l’on considère que Grubb est aujourd’hui l’un des meilleurs de sa profession.

En 2012, Stewart a glissé de la première à la neuvième place au classement général. De son côté, Hamlin a conclu la saison au sixième rang, après une neuvième place en 2011. Cette année, Hamlin occupe encore le sixième échelon provisoire, mais Stewart lui, pleure en 24e place.

Imaginez si Hamlin pouvait simplement piloter

Si tout semble rose entre Grubb et Hamlin, le pilote devrait cependant se faire un examen de conscience. Il semble porter beaucoup trop son attention aux controverses. Pourtant, il est en plein cœur de la course au championnat.

Lors de la dernière épreuve à Bristol, Joey Logano luttait alors pour la tête avec Jeff Gordon, avant d’être poussé par Hamlin, ce qui a mené à un dérapage. Logano s'est ensuite penché dans la voiture de Hamlin pour enguirlander son ancien coéquipier. Il a finalement dû être repoussé par les mécaniciens des deux pilotes pour éviter que la situation ne dégénère.

Mais cette amertume ne date pas d’hier. Depuis l’épreuve de Daytona, Hamlin et Logano ne s’aiment pas la face. C’est une guerre de commentaires sur Twitter qui a lancé les hostilités en raison du comportement de Logano en piste. Le pilote de l’écurie Penske se tenait toujours au milieu de la piste. Habituellement, il y a une ligne vers le haut et une autre vers le bas, mais puisque Logano descendait toujours dans le milieu, Hamlin disait qu’il n’arrêtait pas de défaire les plans de tout le monde.

C’est probablement le point de départ de la prise de bec à Bristol. Verrons-nous un autre épisode à Fontana? L’an dernier, Jeff Gordon et Clint Bowyer en étaient venus aux coups à Phoenix, alors qu'une bagarre générale avait éclaté dans les puits! Peut-être que la table est mise entre Hamlin et Logano…

Je dois admettre que j’ai aussi eu des problèmes avec un pilote de NASCAR. C’était Ryan Newman. On ne s’est jamais entendu. Aussitôt qu’il en avait la chance, il me sortait de piste. À bien y penser, j’aurais peut-être dû lui donner une leçon.

En 2008, tout allait bien pour moi lors d’un week-end à Las Vegas. J’avais terminé dans le top-10 en Nationwide, mais lors de la course en Coupe Sprint, j’ai eu le malheur de le rencontrer sur mon chemin. Après l’avoir dépassé par l’extérieur, il a « rapetissé » ma voiture d’environ un pied. Il m’a coincé contre le mur à la sortie d’un virage pour ruiner ma course. Newman est ensuite venu me voir dans les puits pour me lancer ses sottises. Bref, ça n’a jamais cliqué entre lui et moi.

Un dernier test pour la sixième génération

L’ovale de Fontana est selon moi le dernier circuit pour tester les voitures de la sixième génération. Elle aura fait tous les types de tracés; Daytona (2,5 miles), Las Vegas (1,5 mile), Phoenix (1 mile), Bristol (0,5 mile) et Fontana ce week-end (2 miles). À ce jour, le modèle très impressionnant.

D’ailleurs, l’épreuve de Bristol nous a donné tout un « show ». De plus, les trois premiers pilotes ont battu des records de piste en qualifications. Ça démontre encore une fois le potentiel de cette nouvelle voiture.

À Fontana, l’aérodynamisme aura évidemment un plus grand rôle à jouer qu’à Bristol. Je suis curieux de voir si cet aspect a été amélioré pour que les pilotes puissent s’approcher davantage l’un de l’autre.

On revient aussi vers un circuit plus traditionnel, très large. De ce que je me rappelle, il très glissant. Le pavé est hyper doux. Ça prend vraiment des suspensions faites sur mesure. Le but est d’aller chercher le maximum d’adhérence sans assister à une variation de la hauteur de la voiture par rapport au sol. Grâce à l’informatique, les écuries les plus riches développeront des amortisseurs pour adapter la voiture en fonction des différentes portions du circuit. Certainement un atout.

Et Danica dans tout ça? Pour être franc, après l’épreuve de Bristol, je disais à mes collègues qu’elle doit avoir tellement hâte à Talladega (5 mai), une course semblable à celle de Daytona, où on ne lève pas le pied. Mais ce ne sera pas le cas à Fontana. Elle devra bien balancer sa voiture. Et en NASCAR, ça prend des années pour connaître sa voiture. Les succès de Danica vont donc dépendre de sa force à connaître la mécanique de son bolide. Rien pour aider, elle pilote au sein d’une équipe, Stewart-Haas Racing, qui ne livre pas du tout la marchandise jusqu’ici cette saison.

Je termine en lançant des fleurs à Brad Keselowski. Il est le seul pilote à avoir terminé dans le top-5 lors des quatre premières épreuves de la saison. Le champion en titre de la Coupe Sprint est-il encore l’homme à battre?

Propos recueillis par Thierry Bourdeau