Brad Keselowski a réussi l'exploit d'aligner des victoires en Nationwide et en Sprint en NASCAR au cours du week-end dernier. Il est devenu le premier à le faire sur la piste de Loudon au New Hampshire.

Gagner deux fois en l'espace de quelques heures dans deux séries différentes n'est pas quelque chose de facile à réaliser. Personnellement, je trouvais ça difficile de piloter deux séries durant la même fin de semaine. Mon manque d'expérience me rattrapait et c'est pour cette raison qu'on ne peut pas demander à n'importe qui de conduire deux voitures dans deux séries dans le même week-end.

J'avais du mal à transférer le feeling d'une voiture vers une autre. Je trouvais l'expérience difficile, mais les pilotes qui ont plus de millage peuvent le faire sans problème parce qu'ils passent leur vie dans des voitures.

Les pilotes expérimentés sont dans des voitures trois ou quatre jours par semaine et piloter est, pour eux, une seconde nature. Quand je passais d'une voiture à l'autre en l'espace de quelques heures, j'avais besoin d'un certain temps pour m'adapter tandis qu'eux n'ont besoin d'aucune période de temps, ça se fait instantanément. C'est ainsi que dès le premier tour, le pilote expérimenté aura atteint près de 100 % de la limite de l'auto.

Quand je courais moins sur une base régulière, ça me causait des ennuis. Des fois, j'avais besoin de 30 tours pour être à l'aise, et inutile de vous dire que prendre 30 tours pour s'adapter, c'est beaucoup trop long. Faire deux courses et bien les faire, ce n'est pas pour n'importe qui.

Ils ne sont pas nombreux à piloter dans les deux séries, mais les gars aiment ça. Parfois, ce sont les commanditaires qui l'exigent. De toute façon, les gars sont des maniaques de courses. S'ils ne sont pas en piste samedi et dimanche, souvent le jeudi ils se retrouvent sur une piste en terre battue quelque part.

Physiquement et mentalement, je trouvais difficile de piloter en série Sprint parce qu'il faisait extrêmement chaud dans l'auto. C'est moins difficile en Nationwide parce que la course est moins longue et la voiture est moins puissante. La série Nationwide, c'est comme le hockey junior, et la série Sprint, la LNH. La série Sprint, c'est vraiment un autre monde. Tout y est multiplié, et ce, pour l'effort physique, le défi, le stress, la pression et la vitesse notamment.

Keselowski n'a pas fait que gagner les deux courses de Loudon. Il a aussi dominé. C'est incroyable parce qu'il a toujours eu des ennuis sur ce circuit en carrière et que là, il réussit un premier balayage sur cette piste. Ce circuit est exigeant, car il est difficile de trouver une balance avec la voiture et l'adhérence mécanique est tellement importante. C'est pour cette raison qu'il est exceptionnel de voir un pilote avoir une voiture dominante dans les deux séries.

Les stratégies de course

Avant chaque épreuve, toutes les équipes tentent d'établir une stratégie, mais ce n'est pas évident de s'y tenir. En série Sprint, c'est presque impossible à prévoir. Les gars partent avec une idée de ce qu'ils aimeraient faire une fois en piste et établissent un plan de match à suivre, mais les choses ne se concrétisent pas souvent.

Chaque course est unique et la stratégie d'arrêts aux puits par exemple est constamment remise en question selon les drapeaux jaunes. Tout est influencé par les incidents de piste alors les stratégies prennent parfois le bord. C'est là qu'il faut se fier à l'expérience de l'équipe.

C'est un peu la même chose en Nationwide, mais parfois, c'est plus simple parce que les courses sont moins longues. Les gars savent combien d'arrêts ils ont besoin de faire et les pilotes sont limités dans cette série pour l'utilisation des pneus.

La série Sprint fera une pause d'une semaine. On voit que les écuries se préparent à la Chase. D'ailleurs, en fin de semaine à Loudon, on a vu comment ça se préparait. Loudon fera partie de la Chase alors l'occasion était bonne pour les gars de procéder à des tests et on voit que les stratégies changent. Pour un, on voit que Matt Kenseth cherche à consolider sa position au classement au détriment de la victoire.

Alex Guénette s'attire les éloges

Le Québécois Alex Guénette a participé à des essais en camionnette en Floride au cours des derniers jours. Et selon Robert Desrosiers, Alex a été aussi rapide que Ben Kennedy, qui roule régulièrement dans le même bolide.

Alex est chanceux, car il fait des essais avec l'équipe Turner Scott Motorsport, une écurie de pointe. Je trouve ça encourageant et il est possible que les portes s'ouvrent pour un autre Québécois. Je ne serais pas surpris de le voir en Nationwide, et ce, dès cette année.

Marklund Motorsports

À Trois-Rivières dans trois semaines

Je suis de plus en plus fébrile à l'idée de participer au championnat de Rallycross en Mauricie au mois d'août.

Je vais avoir la chance de grimper dans mon bolide environ une semaine avant l'épreuve. L'équipe Marklund Motorsports vient de mettre la voiture sur un bateau. Je n'ai pas encore eu la chance de me retrouver derrière le volant, mais j'ai tellement hâte. Je pense que ça va être l'un de mes plus grands défis.

Les voitures de Rallycross peuvent atteindre les 170 km/h, mais leur accélération est identique à une formule Un. On passe de 0 à 100 km en 1,9 seconde. En plus, ça fait un son d'enfer.

Ce sont des voitures du Championnat du monde de rallye, mais sur les stéroïdes! J'ai vraiment hâte de grimper dans cette voiture.

*Propos recueillis par Robert Latendresse