La série NASCAR a investi énormément de temps et d’argent dans le développement du Air Titan. Dimanche, elle en a eu pour son argent.

L’attente a peut-être été longue au Talladega Superspeedway dimanche, mais après 3 heures 36 minutes d’interruption en raison de la pluie, l’épreuve de la Coupe Sprint a finalement été relancée, en grande partie grâce a au Air Titan.

Cette nouvelle technologie permet d’assécher les pistes beaucoup plus rapidement, au grand plaisir des pilotes, pour qui ce n’est jamais facile de demeurer concentré dans des circonstances semblables.

Pour ma part, quand je savais que j’allais devoir patienter au moins une heure avant de retourner en piste, j’en profitais pour aller dormir. Vous avez bien lu, dormir. Si je ne parvenais pas à m’endormir, j’étais néanmoins en mesure de me déconnecter, de relaxer et de faire le plein d’énergie.

Les journées sur un circuit peuvent être parfois extrêmement longues et la capacité à se concentrer en paie forcément le prix. Quand j’étais de retour à bord de mon bolide après une pause de la sorte, c’était comme si je disputais une toute nouvelle course.

Malheureusement pour les spectateurs à la merci des caprices de Dame nature, ces derniers n’ont pas toujours l’occasion comme les pilotes d’aller roupiller un peu avant la conclusion de l’épreuve.

Dimanche, sept heures après le début de la course, ils ont toutefois été dignement récompensés pour leur patience. La fin de l’épreuve valait en effet le déplacement.

Au second tour de la prolongation, David Ragan est apparu de nulle part pour coiffer Matt Kenseth, Carl Edwards et Jimmie Johnson au fil d’arrivée. Mieux en encore, le coéquipier de Ragan, David Gilliland, a permis à l’équipe Front Row Motorsports de réaliser le doublé.

Enfin, le propriétaire de l’écurie, Bob Jenkins se voit offrir le bonbon qu’il attendait et méritait depuis longtemps. Ce dernier a investi beaucoup de sa fortune dans la série NASCAR dans l’espoir, un jour, de s’élever parmi les grandes équipes de la série.

Le Talladega Superspeedway est à peu près le seul circuit où Front Row Motorsports pouvait espérer un bon résultat cette saison. Le timing ne pourrait donc être meilleur pour le groupe de Jenkins, qui avec ce doublé, offre un peu plus de visibilité à ses commanditaires.

Tout ce beau monde se déplace maintenant à Darlington, où aura lieu la prochaine épreuve de la saison dimanche.

Complètement différent de tous les autres, le circuit de Darlington est celui que j’ai le plus apprécié en tant que pilote NASCAR. Vous pouvez parier que les bolides sortiront de la piste au terme de l’épreuve avec le côté tout noir ou tout blanc. Pour y connaître du succès et prendre de la vitesse, les pilotes devront constamment frôler le mur à leur droite. La concentration sera donc plus qu’essentielle du premier au dernier tour.

C’est sans compter que les coins du circuit sont différents en raison de leur dénivellation. Je me rappelle entre autres du coin 4, à la sortie de la ligne droite. Tu montes complètement pour ensuite te tirer en bas dans le milieu du coin. J’y ai déjà dépassé Stewart et Busch, avant de frapper le mur!

Demeurer concentré, je disais…

S’il en est un qui paraît concentré sur ce circuit, c’est bien Edwards. Lors de récents essais sur cette piste, il a été très rapide et il sera donc à surveiller de près dimanche.

Une question de finesse

Passons maintenant à l’Indy 500, qui aura lieu le 26 mai prochain.

À l’occasion de cette légendaire épreuve, c’est comme si les écuries et les pilotes changeaient de série. La préparation des voitures est en effet complètement différente. Afin d’aller chercher le dixième de mille à l’heure de plus, les équipes consacrent actuellement beaucoup de leur temps à l’aérodynamisme. Tout est une question de finesse.

À l’instar des épreuves de Daytona et de Talladega en NASCAR, davantage de pilotes auront une chance de l’emporter. Je pense entre autres au Japonais Takuma Sato, qui est passé tout près de l’emporter l’an dernier et qui m’impressionne beaucoup. Il pourrait très bien récidiver cette année.

Quant à Tag, tout est possible. Comme je le disais dans une récente chronique, le Québécois Alex Tagliani est une boîte à surprise. Le moteur Honda qui propulse sa voiture est à la fois puissant et s’il y a un endroit où il peut bien faire, c’est bien là-bas.

Une chose est certaine cependant, l’Indy 500 demeure une course très élevée en risques. De la façon dont est configurée cette piste, on a l’impression de faire face au mur à la fin de la ligne droite. On dirait vraiment qu’on va rentrer dedans, contrairement à un ovale où la courbe est évidente. C’est la première chose qu’un pilote remarque à son premier tour de piste.

J’ai tourné la page

Quand j’ai annoncé ma retraite, j’étais sérieux.

Après avoir songé quelques instants à accepter l’invitation de mon bon ami et collègue Dominic Fugère à participer au prochain Grand Prix de Trois-Rivières, dont il est le directeur général, j’ai finalement décliné son offre.

Mon travail dans les médias me suffit amplement à l’heure actuelle. C’est sans compter que j’ai d’autres projets. Sous peu, je m’envolerai d’ailleurs pour la Chine afin d’y travailler avec un manufacturier automobile.

*Propos recueillis par Mikaël Filion