Chaque semaine, Marc Cantin vous parle des performances de nos pilotes et espoirs automobiles en séries nationales et internationales.

J’ai assisté au GP3R lors des deux dernières fins de semaine et j'ai constaté une augmentation marquée de la qualité de préparation des voitures et de l’intensité du pilotage.

Le GP3R a participé à la création du Championnat mondial de Rallycross, avec une première visite de cette série chez nous en 2014. Nous avions alors observé le pilotage hyper actif légendaire de cette discipline, avec Timur Timerzyanov comme exemple extrême de ce style – toujours en gros travers, à fond sur toutes les bosses, avec une voiture souvent brisée et abimée par contacts après chaque course.

Petter Solberg a dominé les deux premières années du championnat grâce à une préparation mieux étudiée et un pilotage à la fois spectaculaire et efficace au possible, surtout sur pavé. Cette année, le niveau technique des voitures a monté d’un gros cran avec l’arrivée de grands fabricants comme Audi, Volkswagen, Ford et Peugeot. On a aussi noté un pilotage plus retenu et plus efficace de la part des leaders, avec moins de gros travers en entrée et sortie de virage. On pense ici à des vétérans comme Mathias Ekström et Sébastien Loeb, mais aussi à des plus jeunes comme Andreas Bakkerud et Timmy Hansen, qui ont tous rejoint Solberg en vitesse et en efficacité.

La série NASCAR Pinty’s n’est pas laissée en compte. Comme Alex Tagliani me l’avouait, « Il était un temps ou Andrew (Ranger) se présentait avec une bonne voiture et battait tout le monde sur les circuits routiers. Aujourd’hui, sept ou même huit pilotes (Lacroix, Tagliani, Ranger, les Dumoulin, Labbé, Dussault et Camirand) peuvent prétendre à la victoire avec des voitures de plus en plus rapides et performantes. Le niveau de pilotage et de préparation est nettement plus élevé de nos jours. »

En Formula Tour 1600, les copains Michel Bonnet et Didier Schraenen poussent leur voiture et leur pilotage à un niveau d’intensité remarquable contre des pilotes (beaucoup) plus jeunes et leurs machines plus modernes. Les deux vétérans et leur équipe ont suivi l’ascension en performances et, selon moi, pilotent mieux que jamais même à leur âge « impressionnant », le fruit d’un travail constant d’analyse et d’améliorations. Les équipes ont suivi avec des voitures de plus en plus efficaces au fil des années, un gros travail dans une série mature aux règlements plutôt limitatifs.

On ne peut qu’admirer leur travail et les résultats positifs!

NASCAR Xfinity – Mid-Ohio Sport Car Course

King Autosport
L’équipe King Autosport des partenaires Mario Gosselin et Martin Roy a joué un bon coup en cédant le volant de la no 90 à Andy Lally lors de la visite de la Série Xfinity sur le circuit routier technique de Mid-Ohio. Lally, un pilote d’expérience sur circuits routiers qui a aussi piloté lors d’une saison complète en série NASCAR Sprint, a terminé à une incroyable 7e place dans cette course tenue sous une pluie diluvienne.

L’équipe a ainsi sauté jusqu’au 25e rang aux points pour la saison, ce qui améliore grandement ses chances de se mériter une franchise d’équipe dans la série Xfinity. Le cas échéant, King Autosport serait assurée de prendre part à toutes les courses en 2017 avec des bourses majorées, en plus de rehausser sa valeur marchande et d’aider dans la recherche de commanditaires toujours plus importants et essentiels.

NASCAR Pinty’s – Le 50 Tours Can-AM au Grand Prix de Trois-Rivières

Kevin Lacroix – Gagnant 
Kevin et toute l’équipe Bumper-to-Bumper a encore une fois démontré comment s’y prendre pour bien figurer et gagner en série NASCAR Pinty’s, et ce malgré un certain manque d’expérience de la part du pilote sur les pistes ovales ou sur de grosses voitures lourdes. Grâce à un budget adéquat, un brillant chef d’une équipe habile, un pilote rapide qui apprend presque instantanément, une gestion sportive logique et efficace, et des voitures qu’ils connaissent maintenant à fond, toute l’équipe continue à impressionner la galerie.

Arrivé au GP3R après deux journées d’essais pour complètement déverminer leur voiture, et avec un moteur neuf, Lacroix a su dominer non seulement la qualification, mais aussi toutes les relances et la course du vert au damier. Une seule bavure au cahier : un lapsus de concentration alors qu’il a frotté le mur à la sortie du virage no 6 avec seulement quelques tours à compléter, heureusement sans gros dommages. Avec les outils à sa disposition, la stratégie de course de Kevin est simple : dominer d’un bout à l’autre. Et ça marche!

Andrew Ranger – 2e
Le meneur à la course au titre pilote a dû concéder ses espoirs de victoire au tout puissant Lacroix, y mettant les efforts requis sans pour autant réussir à provoquer l’erreur fatale de la part du vainqueur.

Faisant preuve de son expérience et de sa science bien raffinée de la course, Andrew a vite décidé qu’il devait faire une course « de points » afin de tirer avantage d’une contre-performance espérée de la part du jeune Cayden Lapcevich, à un petit point d’Andrew dans la course au titre. Le jeune Ontarien apprivoise graduellement les circuits routiers et a vite appris à tirer avantage des incidents de course, terminant 6e et laissant l’avance d’Andrew passer de 1 à 5 points dans la course au titre de pilote.

Alex Tagliani – 3e
En proie à des problèmes de freinage, Tagliani admettait après la course que sa voiture n’avait pas la pointe de vitesse pour se maintenir devant Lacroix, et ce malgré un gros effort pour déstabiliser la voiture de Lacroix lors d’une relance. Il admettait même qu’il n’aurait pu tenir le coup devant le rouleau compresseur de Lacroix même si la manœuvre avait réussi. Bonne récolte pour lui au niveau des points, se retrouvant 3e dans la course au titre pilote, à 28 points du meneur, Andrew Ranger, avec quatre courses à faire pour fermer cet écart.

Alex Labbé – 4e
Parti 4e, Alex Labbé a pu conserver cette position jusqu’au drapeau final, malgré un léger manque de motricité en sortie de virage, un défaut qui réduit la vitesse maximale sur les lignes droites et enlève ainsi au poursuivant la possibilité de doubler un concurrent au freinage. L’équipe savait comment corriger la faiblesse, mais a manqué de temps pour revenir en piste et s’assurer que le problème était bien résolu. Un petit dix minutes de plus lors des essais et la voiture aurait été parfaite.

Jeffrey Earnhardt – 7e
Mention honorable au sympathique pilote en NASCAR Sprint pour l’équipe Can-Am, loin de son élément sur le circuit serré et technique, et à bord d’un type de voiture qu’il ne connaissait pas. Parti 18e après avoir raté la seconde session d’essais à la suite d’un bris mécanique, Earnhardt a graduellement remonté son rythme en début de course. Évitant les accidents, il remonta jusqu’à une 5e place surprenante avant de se faire doubler par des spécialistes en fin de course et de terminer avec une 7e place méritoire et une belle démonstration de son talent.

J’aimerais bien le revoir en piste au Canadian Tire Motorsport Park pour la visite de la série Pinty’s lors de la fin de semaine de la Fête du travail.

Louis-Philippe Dumoulin – 8e
Aux prises avec des problèmes de surchauffe des freins avant, L-P a dû gérer sa course en fonction de ce désavantage même après avoir changé disques et plaquettes pour chaque passage en piste. Le freinage demeure la meilleure et pratiquement la seule façon de doubler sur ce circuit à virages serrés et lignes droites trop courtes pour vraiment laisser les freins baisser en température, même avec l’ajout de conduits pour amener de l’air frais vers les étriers. 

L-P a tout de même bien tiré son épingle du jeu, malgré une participation innocente à un incident en fin de course qui l’a envoyé dans l’échappatoire au virage no 6 et coûté une ou deux positions au final.

Jean-Francois Dumoulin – 10e
Qualifié 7e, J-F comptait sur sa régularité de son pilotage pour laisser les coqs s’éliminer et ensuite se retrouver dans le top-5 et à la portée d’un podium en fin de course. Un choc violent à la sortie du premier virage lors du premier tour a causé des dommages à l’aile avant gauche qui ont effectivement ruiné sa course. La pièce tenait le coup même si le vent la déplaçait un peu à plus haute vitesse.

Malheureusement pour J-F, la pièce apparaissant nettement plus déchirée après une relance à la mi-course, au point que les officiels de NASCAR on ordonné à J-F de s’arrêter pour effectuer une réparation. Cet arrêt, fort peu apprécié par J-F et son équipe, a causé la chute de ce dernier de la 5e place avant l’arrêt à une malheureuse 10e au final.

Jocelyn Fecteau – 13e
Parti 19e, le pilote de Mont St-Grégoire visait un top-15 après des essais fructueux à Sanair. Des problèmes d’alimentation l’ont cependant forcé à trop remplir son réservoir d’essence, qui se mit à laisser échapper un trop-plein en début de course. Deux arrêts imposés par NASCAR lui ont coûté deux tours de piste, le laissant à une 13e place tout de même forte appréciée par le pilote. Il reviendra se payer la traite lors de la visite de la série au circuit routier du Canadian Tire Motorsport Park – un autre qui sait s’amuser!

Marc-Antoine Camirand – 15e
Retour en piste un peu frustrant pour Marc-Antoine, à bord d’une machine efficace au niveau du freinage et de la tenue de route, mais limitée par un moteur fatigué. On double au freinage en bout de ligne droite à Trois-Rivières, et M-A ne pouvait pas s’approcher des leaders assez pour les « piquer » et les doubler en entrée de virage. Il a cependant adapté son pilotage et visait un top-5 avec une gestion de ses freins et pneus, et un peu de chance. Cet espoir s’envola lors de l’éclatement d’une durite de refroidissement d’eau et de la perte de temps pour réparer la panne. On l’a alors vu chuter de la 6e ou 7e place à une 15e au final, qu’il dit avoir tout de même bien appréciée.

Patrick Dussault – 16e
Fin de semaine difficile pour ce pilote rapide au possible, mais aussi malchanceux lors de cette course dont tout le monde attendait tant de belles choses. Après avoir travaillé d’arrache-pied afin de refaire une machine détruite lors de la course de Toronto, l’équipe n’avait pas eu le temps de déverminer la machine lors d’un essai si important avant de se présenter au GP3R.

Les essais du samedi ont donc servi à remettre à l’ordre divers réglages, en plus de s’occuper des problèmes de freins qui s’annonçaient à mesure que Patrick augmentait sa cadence en piste. Parti 16e et remontant avec succès vers le peloton des meneurs, un bris de rotule de direction à la mi-course mit fin à ses efforts en piste.

Les pilotes québécois Raymond Guay (12e), Martin Côté (14e), Simon Dion-Viens (17e) et David Michaud (19e) ont aussi participé à la course.

Résultats NASCAR Pinty’s au GP3R – Le 50 Tours Can-Am

Titre Pilote NASCAR Pinty’s 2016

« Le 50 Tours Can-AM » du GP3R sera télédiffusée sur les ondes de TSN le dimanche 21 août à 15 h.

Séries nationales et internationales

En pause estivale.