Chaque semaine, Marc Cantin vous parle des performances de nos pilotes et espoirs automobiles en séries nationales et internationales.

DAYTONA BEACH – NASCAR a lancé sa saison 2017 à Daytona le week-end passé avec son festival annuel de courses de toutes sortes, couronné par les courses Xfinity du samedi et Daytona 500 en série Monster Energy (ex Sprint Cup) le dimanche. Deux pilotes chevronnés de chez nous se sont démarqués du reste : Mario Gosselin, le Beauceron transplanté en Floride, et DJ Kennington, de St Thomas en Ontario.

Qualifié en fin de peloton des 40 inscrits et assuré de prendre le départ grâce à ses points accumulés en 2016, Mario Gosselin a roulé calmement en début de course, puis remonté graduellement le peloton. Son pilotage intelligent après deux gros accidents le retrouva solidement accroché dans les Top-10 tard dans la course. Neuvième lors de la dernière relance avec 2 tours à faire, il chuta jusqu’à la 17e place au final, victime de la turbulence dans la circulation intense des deux derniers tours. Fier mais aussi un peu déçu, il nous avouait après la course que « Même si un Top-20 rend tout le monde heureux, j’avais mon Top-10 avec deux tours à faire – un résultat magnifique pour une petite équipe comme la notre. On y sera pour la prochaine... » d’ajouter le vétéran que rien ne semble pouvoir arrêter.

L’autre canadien, DJ Kennington, fait partie d’une autre belle histoire. Pilote chevronné et toujours en piste dans les séries Cascar et NASCAR canadiennes depuis 1993, le pilote de St-Thomas (Ontario) compte 120 participations dans ces séries, dont 19 victoires, 76 Top-5,100 Top-10 et deux titres (2010 et 2012).

Pilote chevronné, DJ aime aussi aller s’amuser dans les grosses séries NASCAR, comme en Monster Energy en novembre 2016 et au Daytona 500 cette année. Qualifié in extremis à bord d’une voiture privée inscrite par une équipe canadienne, DJ roulait en milieu de peloton et allait pousser au maximum en fin de course comme il le fait toujours. Malheureusement, il du abandonner au 127e des 200 tours prévus, victime de l’accident d’un autre pilote et relégué au 36e rang au final.

Vivre leur passion

Le virus de la course automobile ne pardonne que très peu souvent, alors que le besoin d’adrénaline ne s’atténue jamais chez les plus affectés. Je comprends bien les jeunes qui rêvent d’un volant en séries internationales et qui se voient forcés d’abandonner leur rêve faute de budget, et sans avoir pu assouvir les ambitions qui leur restent sur le cœur.

Mario Gosselin et DJ Kennington ne se chauffent pas du même bois. Les deux roulent en piste depuis leur enfance et y consacrent encore tous leurs efforts après au moins un quart de siècle en piste.

Gosselin a connu une brillante carrière dans les séries régionales du sud-est des États-Unis, où il habite depuis son enfance et où il a remporté des dizaines de courses et titres.

Au fil des saisons, son épouse Michelle et lui ont bâti diverses entreprises tournant autour de la course : préparation et mise au point de voitures, chef d’équipe « conseil », pilote, constructeur, vente de pneus de course, le tout basé maintenant à leur propriété de Lake Wales, à 30 minutes au sud d’Orlando (Floride).

En plus de Mario et Michelle, l’équipe comprend Martin Roy, le partenaire dans l’entreprise King Autosport et lui aussi pilote et un passionné de la même trempe que Mario. S’ajoutent Guy Caron, technicien chevronné et seul employé permanent, et Damien, le père de Mario, un autre passionné qui s’occupe – à 81 ans –des carrosseries et de la finition des voitures.

Aujourd’hui, le couple Gosselin et leurs deux filles vivent très confortablement sur leur belle propriété bâtie de leurs mains et qu’ils continuent à faire évoluer d’année en année. Les deux ne voient pas le jour de la retraite et continuent à vivre leur passion sans retenue.

DJ Kennington, 40 ans, vit lui aussi pleinement sa passion pour la course depuis ses débuts en classe Sportsman à l’âge de 16 ans. Son entreprise, DJK Racing, offre tous les services propres aux courses de Stock Car, ce qui contribue à son budget, aidé aussi de commanditaires de longue date comme Castrol. En plus de travailler dans l’atelier, DJ occupe un poste permanent à ville de St Thomas, ce qui lui assure un salaire et un plan de pension, mais ne lui laisse aucun temps libre, occupé à préparer ses saison et courir en séries NASCAR Pinty’s, avec des visites occasionnelles en séries Xfinity et Monster Energy.

À l’époque, DJ courait en classe Sportsman près de chez lui (à l’ouest de Toronto) le vendredi soir, roulait toute la nuit vers St-Eustache, y courait le samedi soir, puis retournait à la maison et au travail le lundi matin. Ouf !

Le message aux jeunes est clair : Si vous cherchez assez fort, on peut se tailler une carrière aux courses si vous le voulez vraiment – il suffit de faire le grand saut et d’y concentrer absolument tous vos efforts.