C’est dimanche à Chicago que sera donné le coup d’envoi de la Chase, avec la première de 10 épreuves dans ces éliminatoires de la série Sprint.

Après les 26 premières épreuves, dont la dernière remportée par Matt Kenseth la fin de semaine dernière à Richmond, on retrouve quatre pilotes qui totalisent quatre victoires, soit Kenseth, Jimmie Johnson et Kyle Busch.

Ces trois coureurs partent avec un léger avantage sur leurs compétiteurs puisque chaque course remportée équivaut à trois points bonis en Chase. Ainsi, avant même que le premier départ ne soit donné, Kenseth, Johnson et Busch possèdent trois points d’avance pour le premier round sur Joey Logano (trois fois gagnant en 2015), et six sur d’autres prétendants dont Kevin Harvick, Dale Earnhardt fils, Carl Edwards et Kurt Busch.

Ça peut paraître peu, mais parfois un pépin est vite arrivé, et ces points engrangés peuvent faire la différence entre une élimination hâtive et une qualification pour la prochaine étape. Cette priorité peut être bien précieuse.

Mais comme je le dis fréquemment, le premier round de la Chase sert vraiment plus à faire le « ménage » qu’autre chose. Ceux qui y sont parvenus de justesse, à moins d’une chance grandiose ou d’une malchance de leurs rivaux, vont disparaître du portrait assez rapidement. Du groupe, Paul Menard, Jamie McMurray et Clint Bowyer sont les noms les plus évidents.

Pour en revenir à Kenseth, ce gars-là (tout comme le reste des représentants de l’équipe Joe Gibbs Racing) a été flamboyant ces derniers temps. Après une saison 2014 sans la moindre victoire, il a connu une année fulgurante en Sprint. L’équipe a d’ailleurs été couronnée lors de sept des neuf dernières épreuves si l’on remonte au 11 juillet. Durant cette période s’échelonnant sur deux mois, seul Joey Logano – auteur de deux gains pour Penske – a réussi à briser l’hégémonie des pilotes Joe Gibbs.

Kenseth signe sa 4e victoire

Si ce n’est pas déjà fait, cette série de succès devrait sonner l’alarme d’à peu près tout le monde à l’approche du début de la Chase, même celle du tenant du titre Kevin Harvick. Pour Johnson, Earnhardt et compagnie, ça regarde moins bien. Bien honnêtement, ma crainte est que l’on retrouve quatre voitures Joe Gibbs en phase finale de la Chase, en Floride, tellement elles ont été dominantes récemment.

La différence la plus frappante avec 2014? Le moteur Toyota ne développait pas autant de puissance, et les châssis de l’équipe Joe Gibbs n’étaient clairement pas à la hauteur. On a remédié à cela de belle façon, de manière à être aussi performant que les rivaux. Et comme si ce n’était pas suffisant, Toyota vient de sortir un moteur et les résultats sont époustouflants. Donc à moins d’un ajustement, ils vont réellement être durs à battre.

Et pourtant, je favorise tout de même Kevin Harvick pour répéter l’exploit. Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme le « Closer ». Il s’est valu la réputation d’offrir ses meilleures courses en Chase, lorsque tout est en jeu. Je ne suis pas inquiet qu’il n’ait pas récolté de première place depuis le mois de mars, car il demeure le pilote ayant mené le plus grand nombre de tours cette saison. S’il y a un coureur qui peut détruire tous les beaux plans des pilotes Joe Gibbs en se qualifiant pour la phase finale, c’est bien Harvick.

Johnson pourrait aussi avoir son mot à dire, mais je me garde une certaine réserve car historiquement, le circuit Homestead n’a pas été synonyme de succès pour le pilote de 37 ans. J’hésite à croire qu’une fois rendu au bout, il arrivera encore à livrer la marchandise malgré ses aptitudes. Autrefois, la Chase était dessinée pratiquement sur mesure pour Johnson, mais ce n’est désormais plus le cas.

Finalement, je porterai une attention particulière sur Kyle Busch, qui n’a jamais savouré la victoire en contexte éliminatoire. Sera-t-il en mesure de se défaire de cet aura de mauvais résultats en Chase? Le début de la réponse ce dimanche, en provenance de Chicago!

Andrew RangerMaintenant ou jamais pour Ranger

Par ailleurs, c’est en fin de semaine que connaîtra son dénouement la série NASCAR Canadian Tire, à laquelle participent plusieurs Québécois.

Accusant un retard de neuf points sur l’Ontarien Scott Steckly (403-394), meneur de la série, Andrew Ranger tentera de sortir un lapin de son chapeau à Fraserville. Le pilote âgé de 28 ans est à égalité en deuxième place avec un autre Ontarien, Jason Hathaway, avant cette dernière étape disputée sur le circuit Kawartha Speedway.

C’est encore à la portée d’Andrew, donc on pense à lui pour cette importante conclusion du championnat.

* Propos recueillis par Maxime Desroches