Quand le chat est parti, les souris dansent... Pénalisé alors qu’il occupait la position de tête de l’épreuve de Dover dimanche, Jimmie Johnson a dû rentrer aux puits, ouvrant ainsi toute grande la porte à Tony Stewart, Juan Pablo Montoya et Jeff Gordon.

Tenant tête à ses deux plus proches poursuivants, Stewart a finalement tenu bon pour décrocher la victoire, et surtout, mettre un frein à une série de 30 courses sans triomphe. Il s’agissait du même coup de son premier top-5 de la saison.

Après une saison catastrophique, disons qu’il était dû. Très dû.

Je ne peux que sympathiser avec Stewart. À la fois pilote et propriétaire de l’écurie Stewart-Haas Racing, l’homme de 42 ans manœuvre sous une écrasante pression depuis bien longtemps déjà.

Heureusement pour lui, la situation semble pour l’instant se rétablir. À Charlotte une semaine plus tôt, l’équipe de Stewart a apporté des ajustements en milieu d’épreuve  qui  n’ont pas tardé à avoir leurs effets. Stewart et son coéquipier Ryan Newman ont en effet conclu la course dans le top-10, sixième et septième respectivement.

Puis, l’équipe s’est amenée à Dover, un circuit sur lequel Stewart avait déjà fait quelques essais récemment, emmagasinant ainsi de précieuses données. De plus, pour une raison qui m’échappe encore, Stewart excelle toujours sous la chaleur.

Avec un mercure très élevé, Dover offrait donc toutes les conditions gagnantes à Stewart et il n’a pas raté l’occasion. Tout ce qu’il avait besoin c’était de se retrouver à l’avant du peloton, ce que son équipe s’est assurée de faire en choisissant la bonne stratégie d’arrêts aux puits.

C’est sans doute un Stewart soulagé qui est monté sur la première marche du podium. En cette saison plus qu’ardue, plusieurs mises à pied au sein de son équipe ont été suggérées par les médias, notamment celle de son chef mécano, Steve Addington.

Stewart a toutefois refusé d’emprunter cette voie. Selon ce dernier, les insuccès de son équipe ne sont pas dus à son personnel, mais plutôt au fait que son écurie a sous-estimé le lot de travail qui les attendait pour mettre cette sixième génération de voiture sur la piste.

Déjà surchargée de boulot avec l’arrivée de Danica Patrick, l’équipe n’a pu se consacrer suffisamment au développement de ses bolides. L’important était d’abord de construire assez de voitures et d’apporter les ajustements par la suite.

Bref, être à la fois propriétaire et pilote en série NASCAR est rarement viable. Je ne sais pas comment il fait... En temps normal, lorsqu’un pilote est insatisfait, il s’adresse au propriétaire, qui apporte ensuite les ajustements nécessaires. Stewart, lui, doit conserver une bonne relation avec ses coéquipiers, mais aussi les fouetter à l’occasion. Pas évident.

Stewart peut néanmoins se réjouir d’une chose, il est de retour dans le portrait en vue de la Chase, les séries de la Coupe Sprint, grâce à sa 17e place au classement général.

On ne peut en dire autant de Denny Hamlin, qui a connu une fin de semaine pour le moins très difficile. Non seulement a-t-il terminé sa course dans le mur à la suite d’une crevaison, il a de plus échoué à se rapprocher du top-20.  Il a donc maintenant besoin de deux victoires minimum pour se qualifier. Sa tâche est devenue beaucoup plus ardue, voire impossible.

Une question de survie

Vous vous demandez peut-être pourquoi la série IndyCar a organisé deux courses le week-end dernier sur le même circuit de Detroit?

La raison est fort simple, la série se doit d’économiser sans sacrifier d’épreuves.  L’IndyCar est très peu populaire. Même la course NASCAR de Charlotte présentée la même journée que l’Indy 500 a généré plus de côtes d’écoute que la mythique épreuve. Ça en dit long.

Tenir deux épreuves au même endroit au cours d’une même fin de semaine c’est comme organiser une pratique de deux heures avant la course. Les mécanos sont déjà payés pour la fin de semaine au complet et on évite de coûteux déplacements.

C’est une façon de réanimer la série.

De la pluie s.v.p.

Un petit mot en terminant sur le Grand de Formule 1 qui aura lieu dimanche sur le circuit Gilles-Villeneuve.

C’est peut-être malheureux, mais j’espère qu’il va pleuvoir. La course n’en sera que plus excitante. Une surprise serait la bienvenue. Voir Sebastian Vettel s’enfuir loin devant dès le départ de l’épreuve n’est pas souhaitable. Je croise mes doigts pour un revirement inattendu.

Qui l’emportera? Difficile à dire. Fernando Alonso sera cependant à surveiller, tout comme l’écurie Mercedes, qui est en montée fulgurante. Nico Rosberg en est un qui m’impressionne grandement. Il n’est peut-être pas aussi constant que Lewis Hamilton au chapitre des résultats, mais il est extrêmement rapide.

À surveiller.

*Propos recueillis par Mikaël Filion