C'est dans un mois que je vais effectuer un retour en coupe Sprint à bord de la voiture numéro 32 de l'écurie Go FAS Racing lors du Toyota Save-Mart 350 à Sonoma et j'ai du mal à contenir ma fébrilité tellement j'ai hâte.

Pour l'instant, ma préparation est physique et mentale. Je fais beaucoup de bicyclette dans la région de Joliette et de Ste-Mélanie pour améliorer mon cardio. C'est tellement beau comme région et le temps est propice alors j'enfourche mon vélo et je pars pour une randonnée qui varie entre une demi-heure et deux heures selon l'intensité. Je fais tout en mon possible pour être au maximum de ma forme au moment de la course.

Mon entraînement à vélo est basé sur le long terme. J'essaie de conserver mon rythme cardiaque entre 140 et 150 battements. Je fais aussi des exercices pour le cou et le dos. Comme il y a un certain temps que je n'ai pas fait de course, je sais que le dos et le cou seront des parties de mon corps très sollicitées qui sont susceptibles d'être fatiguées plus rapidement. Je sais qu'il y a des pilotes réguliers qui ne sont pas en aussi grande forme, mais être dans un bolide de Nascar est devenu pour eux une seconde nature alors la forme physique est moins problématique.

Aucun essai routier n'est au programme à part un entraînement avec un simulateur routier à la mi-juin. J'ai très hâte de me frotter au simulateur qui a coûté quelques millions de dollars et qui n'a rien à voir avec les jeux vidéo comme certains pourraient le penser.

Ford a mis sur pied un nouveau simulateur pour rivaliser avec Toyota. Les investissements sont similaires à ce qui se fait en Formule Un. Les gens n'ont pas d'idée à quoi ressemble le simulateur. Oubliez le petit siège avec trois écrans et un volant. Ça, c'est une ancienne génération qui n'a plus rien à voir. C'est tellement réel. On y reproduit les véritables conditions de course et il fait tellement chaud que je dois apporter deux habits de course.

J'ai déjà couru sur les circuits sur lesquels je vais me retrouver cet été et il y a plein de choses que je n'ai pas oubliées. Ça m'aide dans ma préparation mentale. Plus la date du simulateur va approcher et plus je vais commencer à refaire les arrêts aux puits avec les procédures dans ma tête. Je m'étais préparé de la même façon pour le Rallyecross avec un certain succès.

Je suis heureux de m'attaquer à un circuit routier en premier. Je vais être derrière le volant de la voiture 32 qui, il faut l'avouer, connaît une saison difficile. C'est une équipe à budget moindre et le pilote Jeffrey Earnhardt a eu des ennuis. En ce qui me concerne, j'y vais pour le plaisir parce que j'aime vraiment ça. J'ai hâte de me retremper là-dedans, de découvrir les nouveaux châssis et de courir selon les nouvelles réglementations.

Sachant que dans quelques semaines je vais me retrouver en piste, ce n'est pas du même oeil que j'observe les activités du Nascar. En fin de semaine sera présenté le Coca Cola 600 et j'aurai bien sûr une attention particulière pour la voiture numéro 32.

C'est la plus longue course du Nascar avec 600 milles. Je suis curieux de voir si les équipes de Joe Gibbs vont continuer à dominer. J'aime bien ce que Penske fait. J'aime bien aussi le travail de Kyle Larson chez Chip Ganassi Racing. Il pourrait causer une surprise quoiqu'il est généralement meilleur lors des épreuves plus courtes. Larson a donné un beau spectacle à la fin de semaine des étoiles, même si les voitures étaient différentes que durant la saison.

Un Canadien en avant-plan

Le Indy 500 verra le Canadien James Hinchcliffe s'élancer de la première place. Ce n'est pas un type que je connais, car il est arrivé après mon départ et je n'ai pas pu le rencontrer, mais je sais qu'il déborde de talent et qu'il se retrouve dans l'une des meilleures équipes.

Hinchcliffe revient de loin. L'an dernier, à peu près à la même période, il avait été victime d'un accident grave. Un morceau de suspension lui était passé à travers une jambe et avait failli lui coûter la vie. Je lui souhaite bonne chance et on pourrait voir un deuxième Canadien gagner cette course après Jacques Villeneuve.

Le fait de partir en première place ne lui confère pas plus de chance de gagner parce que la course est tellement longue. Ça veut dire toutefois qu'il a une très bonne voiture et qu'on devrait le voir parmi les meneurs. C'est une épreuve difficile à terminer et très exigeante pour les moteurs.

Ses chances de gagner sont bonnes toutefois, tout comme les équipes de pointe.

Il y aura aussi en piste Alexandre Tagliani qui s'élancera de la 33e place. Victime d'un accident en qualifications, ça ne s'annonce pas facile. Je n'ai pas une grande confiance en son équipe. Tag est capable d'être rapide, mais la voiture ne m'inspire pas grand-chose. Il est arrivé à grimper jusqu'en 13e place à l'entraînement, mais ce n'était pas dans les mêmes conditions pour tout le monde.

Un grand prix mythique

Le plateau de la Formule Un s'arrête sur le mythique circuit de Monaco. Il n'y a rien qui équivaut à ce circuit en F1. Il est unique en son genre. De nombreux grands pilotes ont gagné sur ce circuit. Comme le Indy 500, tout le monde veut gagner ce grand prix.

C'est un circuit très technique où la position de tête est tellement importante. Les dépassements sont excessivement difficiles à réaliser parce que la piste n'est pas large.

Les pilotes adorent se retrouver à Monaco parce que les défis sont vraiment différents de ce qu'il y a ailleurs. Ce circuit ne répond plus aux normes de la F1 moderne, mais on ne peut pas arrêter d'y faire des courses parce que c'est le circuit le plus prestigieux sur la planète.

Nico Rosberg sur Mercedes connaît un très bon début de saison, que je ne qualifierais pas de domination. Je dirais que Rosberg a plutôt joué de chance. Disons qu'il a profité des déboires de course de Lewis Hamilton pour se tailler une place au sommet de la pyramide.

En général cette saison, je trouve les courses de la F1 très intéressantes. On retrouve souvent la Mercdes en avant, mais ce qui se passe avec le reste du peloton est vraiment très bon.

*propos recueillis par Robert Latendresse