NASCAR a clôturé dimanche soir de façon triomphale une saison de relance après avoir perdu de l’auditoire depuis le début de la crise économique.

Et quelle fin! Quatre pilotes se sont battus au Homestead-Miami Speedway presque de fil en fil pour le titre de champion de la saison 2014. À la fin, Kevin Harvick, le favori et le pilote le plus rapide tout au long de la saison, se battait pour cette victoire et le titre contre Ryan Newman. Ce dernier s’était qualifié pour la finale de justesse sans avoir remporté de victoires durant la saison ou la Chase, les dix dernières courses qui ont déterminé le champion.

Parti cinquième, Harvick avait roulé avec le peloton de tête toute la course alors que Newman avait pris le drapeau vert 21e et avait dû se battre tous les instants pour améliorer la voiture et se frayer un chemin vers l’avant et la deuxième place au final. Les deux autres pilotes éligibles au titre ont connu des déboires : la voiture de Logano tombant au sol lors d’un changement de pneus alors que l’équipe de Hamlin a choisi de ne pas monter des pneus neufs tard dans la course, le laissant vulnérable aux plus rapides au final. Le meilleur pilote et la meilleure équipe en course a gagné la course, bravo!

Le plus important changement pour 2014 a sans doute été la redéfinition de la « Chase for The Sprint Cup ». Les 26 premières courses de la saison servaient à qualifier 16 pilotes plutôt que 10 dans le passé. Pour les dix dernières courses de la saison, on retranchait maintenant quatre pilotes après chacune des trois tranches de trois courses afin d’arriver à quatre pilotes qui joueraient pour le titre de champion lors de la dernière course de la saison.

Et ça a marché au-delà des expectatives les plus optimistes de NASCAR et de la presse spécialisée. Après une première « saison » de 26 courses excitantes au cours de laquelle tous les coqs visaient la victoire afin de se qualifier pour la Chase d’office, on a retrouvé la crème qualifiée pour la Chase.

Les courses de la Chase, surtout celles qui éliminaient des pilotes (les 3e, 6e et 9e) furent remarquables, les résultats et éliminations changeant jusqu’aux derniers tours de piste. La neuvième course fut exceptionnelle, éliminant Jeff Gordon (24), Brad Keselowski (2), Carl Edwards et Matt Kenseth (20), quatre vedettes qui auraient certainement ajouté à la promotion et au spectacle final. De plus, Dale Earnhardt Jr (88) et Kyle Bush (18) avaient aussi été éliminés plus tôt dans la Chase. Comme nous l’avons décrit plus haut, le spectacle final a néanmoins été somptueux.

En ce qui a trait aux affaires, NASCAR a subi une baisse de suivi de la part de spectateurs à la piste comme à la télé depuis le début du ralentissement économique et a apporté plusieurs changements à son spectacle depuis 2013 afin de ramener son produit à l’avant comme lors des belles années.

La plus importante nouvelle à ce niveau demeure sans doute la signature d’un contrat de retransmission des courses à la télévision à partir de 2015 et qui rapportera annuellement à NASCAR 802 M$ US pendant dix ans. Cet énorme montant proviendra surtout de l’augmentation des revenus générés par les millions d’abonnés aux réseaux affiliés qui paieront pour le contenu ajouté. NASCAR a aussi entrepris une poussée massive dans les réseaux sociaux, travaillant avec les médias, les équipes, les pilotes et les promoteurs à chaque piste afin de pousser le message NASCAR autant chez les amateurs établis que les plus jeunes et les non-convertis.

La popularité à la piste et à la télé a légèrement augmenté, renversant une tendance négative des dernières années.

En piste, Jeff Gordon a connu une saison du tonnerre, poussant fort pour décrocher un cinquième titre. Il a malheureusement été éliminé de la Chase dans les derniers tours de l’avant-dernière course, les circonstances permettant à Ryan Newman d’accéder à la finale à sa place. Bien installé dans la quarantaine et affublé d’un mal de dos chronique, il est difficile pour la no 24 de monter une autre attaque sur le titre, surtout avec la multitude de pilotes plus jeunes qui poussent fort à bord de machines capables de gagner.

Kyle Larson a marqué la saison 2014, sa première en Coupe Sprint, avec l’ancienne équipe de Juan Pablo Montoya qui n’avait rien fait de valable depuis plusieurs saisons dans la voiture. Le jeune Larson pilote intelligemment, comme un vétéran, évitant les incidents et prenant avantage des toutes les ouvertures pour doubler et presque surprendre l’autre pilote. Son style accrocheur émerge en fin de course alors qu’il tourne autour des autres pilotes et finit par se créer une ouverture et gagner une position. Je suis certain que Chip Ganassi veut le garder chez lui et que toutes les grandes équipes essaient de le séduire pour les prochaines saisons. Un vrai talent!

Team Penske est passé chez Ford pour 2013 et a connu une superbe saison en 2014 avec ses deux pilotes, Joey Logano et Brad Keselowski, qui partagent toutes les informations en plus de se rendre la vie plus facile en piste lorsque les occasions se présentent. Avec 11 victoires cette année, l’équipe Penske a remplacé Rousch Fenway comme première équipe Ford en Coupe Sprint.

Hendrick Motorsport demeure la première équipe Chevrolet avec quatre voitures en piste en plus de fournir les quatre voitures de Stewart Hass et les moteurs et châssis à diverses autres équipes. Chez Toyota, Joe Gibbs Racing détient facilement le haut du pavé, nettement devant Michael Walltrip Racing.

Pour 2015, NASCAR a déjà annoncé d’importants changements aux voitures dans le but d’augmenter la valeur du spectacle en facilitant les dépassements, en enlevant l’avantage des voitures qui roulent dans l’air propre plutôt que la turbulence en circulation, en plus de réduire la vitesse des machines et d’augmenter la sécurité pour les pilotes.

Une réduction de puissance de 150 à 175 ch qui en laisserait environ 750, une réduction de hauteur et d’efficacité de l’aileron arrière et une réduction de l’efficacité aérodynamique avant devraient ralentir la vitesse en virage mais l’effet global en course reste encore à déterminer.