OLBIA - Sébastien Ogier (Citroën C2), le jeune pilote français que tout le monde compare déjà à Sébastien Loeb, espère gagner en Sardaigne son troisième rallye d'affilée dans la catégorie Junior-WRC, pour continuer à rouler sur les traces du champion du monde alsacien.

"Sa plus grande qualité, c'est de s'appeler Sébastien", plaisante Olivier Quesnel. Puis le patron de Citroën Sport enchaîne sérieusement: "Il écoute, il est très mature, il a une très bonne expérience innée de la course, tout lui semble naturel".

A 24 ans, Ogier n'a couru qu'une vingtaine de rallyes, depuis deux ans, et en a gagné la plupart. Comme Loeb, il a été révélé par "Rallye Jeunes", 10.000 candidats pour 45 finalistes. Il fait désormais partie de l'Equipe de France FFSA qui finance, avec Citroën, ses participations en Junior-WRC.

Au Mexique et surtout en Jordanie, après une belle remontée, Ogier a mérité les lauriers du vainqueur. Ce week-end en Sardaigne, ce sera peut-être "plus compliqué" car, comme il le remarquait jeudi après un "+shakedown+ (séance d'essai du jeudi matin) d'enfer", sur des pistes "défoncées", tous les prétendants au titre Junior sont là.

La plupart sont plus expérimentés que lui et aucun n'a fait l'impasse sur cette manche italienne qui s'annonce délicate: "Ce sera encore plus de l'endurance. La voiture sera très sollicitée, il faudra la ménager le plus possible pour aller au bout", prévoit Ogier.


Moniteur de ski


"La tactique n'est pas différente. Au Mexique et en Jordanie, l'objectif était déjà d'être à l'arrivée et de marquer des gros points. On a gagné, tant mieux", ajoute le jeune moniteur de ski. Natif de Gap, dans les Hautes-Alpes, Ogier a "la tête froide et les pieds sur terre, comme +Seb+", juge Quesnel.

Avant de saisir sa chance en gagnant Rallye Jeunes, Ogier faisait un peu de karting et beaucoup de mécanique. Son pilote de rallye préféré était Tommi Makkinen "parce qu'il gagnait tout le temps. C'était la période Mitsubishi et il a gagné pendant quatre ans. Il y avait aussi Carlos Sainz".

Depuis deux ans, son modèle c'est plutôt Loeb, quatre fois champion du monde comme Makkinen. Avec son coéquipier Julien Ingrassia, d'Aix-en-Provence, Ogier a calqué son système de notes sur celui de Daniel Elena. Quand ils ont un souci, les deux petits jeunes demandent conseil aux deux grands maîtres.

"Chaque fois que j'en ai besoin, +Seb+ est là pour me répondre. On se voit aussi un petit peu... même si on n'a pas besoin de conseil", ajoute Ogier.

"Je pense que c'est le seul jeune Français qui a vraiment un potentiel. J'espère qu'il aura un avenir en WRC", dit l'autre Sébastien, champion J-WRC en 2001.

Pour l'instant, Quesnel n'a qu'une petite réserve sur Ogier: "Il a une grande intelligence de course, j'en suis convaincu, mais j'aimerais en savoir plus sur sa pointe de vitesse. On fera ça en petit comité et il nous montrera", prévoit Quesnel. Ogier a démarré sur les chapeaux de roue, comme Loeb, mais sa carrière ne fait que commencer.