INDIANAPOLIS (AFP) - La Formule 1 est encore sous le choc au moment d'aborder le Grand Prix des États-Unis, neuvième épreuve du Championnat du monde, cette fin de semaine à Indianapolis.

La nouvelle victoire de Michael Schumacher au Canada, transformée en doublé Ferrari après la disqualification des Williams-BMW de Ralf Schumacher et Juan Pablo Montoya, a provoqué une énorme désillusion chez les rivaux de la Scuderia.

Tout semblait pourtant réuni à Montréal pour mettre la suprématie des "rouges" en échec. Michael Schumacher et Rubens Barrichello relégués respectivement en 3e et 4e ligne, l'occasion était belle de vaincre pour Williams, BAR-Honda ou Renault. Mais le miracle de Monaco ne s'est pas reproduit.

"Après un tel succès, nous arrivons à Indianapolis avec encore plus d'envie", dit Michael Schumacher. Comme pour donner un coup au moral supplémentaire à la concurrence.

Déjà vainqueur à deux reprises sur le mythique tracé américain, le "Baron rouge" compte bien ne pas en rester là. "Vaincre est le meilleur moyen pour l'équipe d'entretenir son état d'esprit, ajoute l'Allemand. Même si je pense qu'il est difficile de faire mieux que maintenant. Un doublé comme au Canada n'arrive pas tous les jours et cela nous a donné un sérieux coup de fouet".

Le sextuple champion du monde est sûr de sa force. De la compétitivité de la F2004. Même Barrichello y va de son petit couplet. "Notre voiture est formidable sur tous les types de circuit", insiste le Brésilien.

Dans un tel contexte, que peuvent bien faire les rivaux de la Scuderia ? "Je pense que Ralf et BAR seront très forts ici, prédit Michael Schumacher. Mais nous aussi".

Le décor est planté. Face à Ferrari pourtant, personne ne veut désarmer. Montoya le premier qui aimerait bien pouvoir s'illustrer devant une foule de compatriotes. Pour le Colombien, Indianapolis est un peu "sa course".

"Je vis aux Etats-Unis (Miami), c'est là que ma famille est, et j'y compte de nombreux amis", déclare Montoya. C'est là aussi qu'il avait réalisé un de ses plus beaux exploits en remportant les 500 Miles en 2000.

Au Canada, les Williams-BMW ont montré des progrès. Et Ralf Schumacher, comme Montoya, espère pouvoir compter sur la puissance du moteur BMW pour rivaliser avec les Ferrari.

"Indianapolis est le seul circuit de la saison où l'accélérateur est à fond pendant plus de 20 secondes sur une longueur de 1 km 780, explique le directeur de BMW-Motorsport, Mario Thiessen. Il y a près de dix secondes en septième vitesse. Le moteur sera soumis à des pressions mécaniques et de température extrêmes".

Les contraintes seront d'autant plus grandes qu'une chaleur lourde et orageuse règne sur la région. Des orages sont même prévus tout au long du week-end... peut-être susceptibles de brouiller la donne.

Cette puissance moteur pourrait également favoriser les BAR-Honda de Jenson Button et Takuma Sato. A condition que le V10 japonais tienne la distance.

Et Renault ? "Il n'y a aucune raison de penser que la Renault ne sera pas forte ici, répond le directeur de l'ingéniérie, Pat Symonds. Le circuit demande surtout une bonne vitesse de pointe et beaucoup d'adhérence mécanique dans les virages lents, ainsi qu'une bonne traction. Ces caractéristiques sont finalement assez semblables à Montréal où nous avons démontré que nous étions très compétitifs". A condition cette fois que la fiabilité ne vienne pas jouer un tour à Jarno Trulli et Fernando Alonso.

Même McLaren-Mercedes se veut optimiste par la voix de Kimi Raikkonen. "Indianapolis devrait mieux convenir à notre voiture", pronostique le pilote Finlandais.

Pour les rivaux de Michael Schumacher, l'espoir fait vivre...