BUDAPEST, Hongrie (AFP) - Kimi Räikkönen (McLaren-Mercedes), meilleur temps samedi des qualifications du Grand Prix de Hongrie de Formule 1, s'élancera en pole position d'une grille portant la patte de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), bourreau de Fernando Alonso (Renault) et Michael Schumacher (Ferrari).

Vendredi, Alonso a été très sévèrement sanctionné de deux secondes sur chacun des temps qu'il effectuerait en qualifications: une seconde pour manoeuvre "dangereuse" et une pour "dépassement sous drapeau jaune" lors des essais libres. Cette sanction le reléguait quasiment automatiquement en milieu de grille, au mieux.

Sur un circuit où les dépassements sont aussi rares que les ours au Sahara, cette sanction pouvait en outre avoir une énorme influence sur le Championnat si Michael Schumacher se qualifiait en pole ou en haut de grille.

Et soudain, samedi matin... patatras ! C'est au tour de l'Allemand d'être pris en flagrant délit de dépassement sous drapeau rouge lors de l'ultime séance d'essais libres.

Rouge-jaune

Dépasser sous drapeau rouge étant plus grave que sous drapeau jaune, les commissaires sportifs appointés par la FIA décident d'infliger au septuple champion du monde deux secondes de pénalité sur chacun de ses temps en qualifications. Soit, au bout du compte, la même pénalité que celle infligée la veille à Alonso.

Résultat des courses: le Championnat ne sera pas faussé par la FIA !

"Michael (Schumacher) ayant été pénalisé comme moi, nous n'avons pas trop perdu", commente d'ailleurs un Alonso certainement soulagé.

Résultat annexe: avec les deux leaders du championnat en milieu de grille, Schumacher 11e et Alonso 15e, la course pourrait être plus animée que prévu.

"Il est dommage d'avoir perdu des positions à cause de la pénalité, mais maintenant, il est temps d'arrêter d'en parler et de se concentrer sur la course pour y réussir le meilleur résultat possible", note Alonso.

Son de cloche équivalent chez Ferrari. "Je ne veux pas commenter la décision des commissaires: chacun en tirera les conclusions qu'il voudra", lance le directeur général Jean Todt.

"Je préfère ne pas me lancer dans de longues explications, chacun peut se forger son opinion en voyant les images", ajoute Schumacher. Or justement, personne n'a vu ces images !

"Je préfère me concentrer sur la course aussi bien que possible malgré les circonstances", poursuit le septuple champion du monde.

"Pas mes affaires"

Au vu des temps en qualifications, sans la pénalité, il est raisonnable de penser que Schumacher aurait pu signer la pole, ou du moins s'élancer depuis les avant-postes. C'est en effet l'Allemand qui a réussi le tour le plus rapide de la séance alors qu'il tentait de se qualifier pour la troisième phase.

Alonso, lui, s'est montré moins rapide.

Mais pour Räikkönen, l'heure n'est pas aux simulations chronométriques ni aux interrogations métaphysiques: "Je ne sais pas ce qui leur est arrivé, ce ne sont pas mes affaires, lâche-t-il. Il y a des règles, si vous ne les respectez pas, vous êtes pénalisé..."

Le Finlandais savoure sa seconde pole position consécutive et les perspectives qu'elle lui ouvre de remonter enfin sur la plus haute marche du podium, ce qu'il n'a plus fait depuis le GP du Japon en octobre dernier.

"Nous avons une très bonne voiture et une excellente chance de gagner", assure-t-il.

A ses côtés sur la ligne, Felipe Massa au volant de la seconde Ferrari et débarrassé de la présence encombrante de son coéquipier allemand, rêve aussi d'une première victoire.

"Je suis heureux d'être en première ligne et j'espère réussir une aussi bonne course qu'à Hockenheim", la semaine dernière, commente-t-il. Il avait terminé 2e du GP d'Allemagne, derrière Michael Schumacher.