TREVES (AFP) - Le Français Sébastien Loeb (Citroën Xsara) occupait la tête du rallye automobile d'Allemagne, huitième épreuve du Championnat du monde, à l'issue de la deuxième journée, samedi soir à Trèves.

Loeb ne comptait toutefois qu'une poignée de secondes -moins de six- d'avance sur le Finlandais Marcus Gronholm (Peugeot 206), et près de trente-cinq sur l'Estonien Markko Martin (Ford Focus), auteur d'un incroyable retour après avoir concédé un retard important la veille à cause d'une boîte de vitesses récalcitrante. L'ultime affrontement, dimanche, s'annonçait plus indécis que jamais.

Des choix de pneus délicats, des averses et un terrain difficile, glissant, Loeb avait su déjouer tous les pièges, faire étalage de tout son brio. Il est vrai que, sur les routes mosellanes, le Français est comme chez lui.

Tandis que le Britannique Richard Burns (Peugeot 206) perdait de sa superbe, glissait peu à peu mais inexorablement au classement, Gronholm, lui, ne pouvait que tenter de résister face à la Xsara de Loeb après avoir pris le commandement (ES9) aux premières heures de la matinée.

Crevaisons (ES13), amortisseur défectueux (ES15 et 16), le champion du monde était sur la défensive avant de céder (ES13). Le Britannique passait quant à lui de la première place vendredi soir, à la cinquième vingt-quatre heures plus tard. Non seulement Gronholm et Loeb étaient passés par là, mais également Martin et l'autre Britannique Colin McRae, sur une autre Xsara.

Valeur montante

Samedi soir pourtant, le pire adversaire de Loeb n'était peut-être pas Gronholm et la Peugeot 206, mais bien Markko Martin, une Ford Focus transfigurée. "J'ai retrouvé une voiture parfaite", se félicitait ainsi le pilote estonien.

Cinq temps scratches (ES9, ES10, ES11, ES13, ES15) contre deux à Gronholm (ES8 et ES14), un à Loeb (ES12), Markko Martin, que l'on croyait écarté de la course au succès au départ le matin après avoir perdu plus d'une minute trente (ES5 et ES6) vendredi, se révélait être un menace sérieuse pour l'Alsacien et les voitures françaises. Dimanche, la victoire ne se résumerait probablement pas à un duel Loeb-Gronholm, à une lutte de famille entre Citroën et Peugeot. Il faudrait certainement compter sur Martin et Ford.

"Je me méfie de Gronholm, disait néanmoins Loeb après avoir pris la tête à l'arrivée de l'ES13. Son expérience sur le mouillé est grande et, si je n'ai pas commis d'erreur dans le choix des pneus samedi, il n'est pas évident de ne pas en faire une, comme vendredi...". D'autant que dimanche le final risquait d'être aussi perturbé que la deuxième journée par des conditions changeantes et de la pluie.

Loeb et Gronholm au coude à coude, Martin dans le sillage avec le duo britannique McRae-Burns en embuscade, le trou était fait avec les suivants: Carlos Sainz (Citroën Xsara), François Duval (Ford Focus), Gilles Panizzi et Cédric Robert (Peugeot 206) avaient lâché prise.

Pour le "maître de l'asphalte" Panizzi ce premier rallye d'Allemagne était loin de répondre à ses aspirations. Dimanche, ce n'est pas lui qui jouerait la victoire à Gronholm et Martin mais bien son jeune compatriote, Sébastien Loeb, la valeur montante.