LEON (AFP) - L'Estonien Markko Martin (Ford Focus WRC), vainqueur dimanche du premier rallye du Mexique inscrit au Championnat du monde, rejoint le Français Sébastien Loeb (Citroën Xsara WRC) en tête du classement des pilotes et Ford, à la faveur d'un doublé, devance Citroën à celui des constructeurs.

La troisième manche 2004 s'est révélée très propice à l'écurie basée en Angleterre. Son jeune pensionnaire, le Belge François Duval, prend la deuxième place devant l'Espagnol Carlos Sainz, seul rescapé de la marque aux chevrons française.

Sainz, affecté par le drame subi par ses compatriotes lors de l'attentat de Madrid, s'est concentré plus que jamais sur la course. Il occupait la deuxième position, samedi, quand Loeb a été contraint à l'abandon, carter d'huile percé.

Le Français, à l'attaque dès le début du rallye, avait remporté les épreuves spéciales (ES) 2 et 4 avant de ravir le commandement au Norvégien Peter Solberg (Subaru Impreza WRC), vainqueur des ES1 et ES3.

Ce dernier, désireux de valider les améliorations apportées à sa voiture, a butté sur un ridicule incident: une panne de batterie avant de rejoindre le point de contrôle de la première journée, qu'il a franchi en retard, aidé par des tiers pour pousser la voiture. Lourde fut l'addition, avec une pénalité de 5 minutes et quarante secondes lui ôtant tout espoir de podium.

Alerte chez Peugeot

Il s'est racheté en s'adjugeant samedi les six spéciales de la deuxième journée, en ajoutant une à son tableau dimanche. Il s'assure finalement la quatrième place.

Un coup d'arrêt a été porté dimanche à la boulimie des Subaru par Martin, qui a remporté l'ES11. Sainz s'est engouffré dans la brèche à la suivante, avant que Solberg, dans un dernier sursaut, ne signe le meilleur chrono dans l'ES13, son neuvième sur quinze proposés.

Celui que plus personne n'attendait, le Finlandais Marcus Gronholm, a finalement imposé in extremis sa Peugeot 307 WRC dans les deux dernières spéciales. Sa performance rachète quelque peu le mauvais week-end de la marque au lion française.

Sa nouvelle voiture est, en effet, largement décrochée par Ford et Citroën. Rapide, elle manque de fiabilité. Une évolution attendue au prochain rallye, dans un mois, en Nouvelle-Zélande, devra impérativement donner satisfaction pour conserver leurs chances aux pilotes et au constructeur.

Tendance égalitaire

C'est le moins qu'exige le Français Corrado Provera, directeur de Peugeot Sport, qui souffre de cette situation inhabituelle pour lui. Gronholm, pourtant, profitant de l'abandon de Loeb et de la déconvenue de Solberg, n'est pas distancé dans la course au titre. Il se maintient à quatre longueurs des co-leaders, Loeb et Martin.

Au terme de la troisième des seize épreuves du Championnat du monde, les quatre écuries de pointe, à savoir Ford (40 points), Citroën (30), Peugeot (21) et Subaru (19) restent relativement regroupées. Elles se sont désormais toutes produites sur trois terrains différents: asphalte, neige-glace et terre.

Citroën s'est montrée la meilleure sur les deux premières surfaces. Son échec au Mexique ne la condamne pas pour autant sur la terre, où il convient d'être efficace puisque 13 rallyes sur 16 se disputent sur des pistes plus ou moins cassantes.

Subaru, n'eut été la pénalité infligée à Solberg, y a brillé. Ford a réalisé un doublé sur son terrain de prédilection. Le réveil tardif de Gronholm, enfin, a prouvé que Peugeot peut y dominer.

Si cette dernière parvient à rejoindre la concurrence, la suite du championnat promet d'être très ouverte.