COFFS HARBOUR, Australie - Sébastien Ogier et son copilote Julien Ingrassia (VW Polo-R), impériaux, sont devenus champions du monde pour la 3e fois d'affilée en remportant le Rallye d'Australie avec panache, dimanche, à Coffs Harbour.

« C'est fantastique, un résultat incroyabl! C'était notre objectif et nous pouvons être fiers de nous car c'était très difficile. C'est magique! », a réagi le pilote après le point stop de la 17e et dernière épreuve spéciale, cette Power Stage (Wedding Bells, 9,23 km) qui lui a rapporté trois points de bonus.

Plus que le résultat, c'est la manière qui a encore impressionné: obligé de balayer la piste vendredi et samedi en tant que leader du championnat, Ogier a pris de gros risques pour rester aux avant-postes, mais n'a commis aucune faute, respectant à la lettre son plan d'attaque, annoncé samedi soir: gagner le rallye où il deviendrait champion du monde. Il a pris les commandes samedi après-midi, après l'ES12, et ne les a plus lâchées.

« Ça fait trois fois de suite avec la manière, donc je ne vais pas me plaindre », a ajouté Ogier. « Ce week-end, ça semblait impossible de gagner ce rallye et on a réussi à aller chercher cette victoire. Ce 3e titre est le plus abouti, car il conclut une saison parfaite, avec une voiture parfaite, sauf un petit accroc mécanique, une fois (en Argentine). Ce sera compliqué de faire mieux que ça ».

Enfin, dimanche matin, il a mis un point d'honneur à signer les cinq meilleurs derniers temps scratchs du rallye (ES13 à ES17), au lieu de se contenter de gérer le résultat pour cueillir ce 3e titre. « On a roulé à bloc tout le week-end, donc on n'allait pas changer de rythme pour les neuf derniers kilomètres, et on s'est fait plaisir une dernière fois ».

Volkswagen comme Ogier

Le podium australien est complété par son coéquipier finlandais Jari-Matti Latvala, 2e à 12 secondes, et par le Britannique Kris Meeke (Citroën DS3), 3e à 32 secondes. Un Meeke d'ailleurs très consistant, vainqueur au printemps en Argentine du seul rallye ayant échappé, cette année, à la razzia de l'équipe Volkswagen.

Latvala, deux fois vainqueur en 2015 (Portugal et Finlande), monte sur son 5e podium de la saison. "Il m'a manqué un petit quelque chose vendredi matin et samedi matin. Sébastien était meilleur que moi", a-t-il admis. Le Finlandais a vécu un dernier souci, sans conséquence toutefois: après l'ES16, il avait dû changer sa courroie d'alternateur de toute urgence, sur le parcours de liaison.

Ce 3e titre mondial WRC obtenu grâce à une 31e victoire -dont sept cette année- fait entrer un peu plus Ogier dans la légende. Il dépasse, par exemple, le Finlandais Marcus Grönholm et l'Espagnol Carlos Sainz, avec désormais en ligne de mire l'objectif de rattraper deux Finlandais quatre fois sacrés, Tommi Mäkinen et Juha Kankkünen. C'était au siècle dernier, avant la domination de Sébastien Loeb et Daniel Elena, neuf fois titrés.

En mettant encore deux pilotes sur le podium, comme souvent depuis son retour en WRC en 2013, Volkswagen s'assure aussi un 3e titre mondial consécutif. La récompense d'un travail acharné, car les hommes de Jost Capito, ex-patron de Ford en rallye, disposent d'un gros budget mais, comme Ogier, ne s'endorment jamais sur leurs lauriers et ne laissent jamais rien au hasard.

Ainsi, Citroën et Hyundai ont du mal à suivre le rythme: sur les 10 podiums de cette saison 2015 qu'elle a archi-dominée, VW a raflé 20 places sur 30 avec, en prime, trois triplés (Monte-Carlo, Portugal, Allemagne). Et il reste trois rallyes, en Corse, en Catalogne et au pays de Galles...