MONTREAL (PC) - La saison 2002 a été celle de la consécration pour l'Allemand Michael Schumacher en Formule 1. Mais la conquête de son cinquième championnat du monde, qui lui a permis de devenir l'égal du mythique Juan Manuel Fangio, a été assombrie par les manipulations des résultats d'au moins deux épreuves par Ferrari.

L'écrasante domination des bolides rouges, qui a entraîné une importante baisse d'audience à travers le monde, a incité la Fédération internationale de l'automobile à adopter une série de réformes visant à relancer l'intérêt dès 2003.

Les problèmes économiques sont également venus troubler le paysage de la F1. Tout a commencé en début d'année avec la disparition de Prost Grand Prix. Puis ce fut au tour d'Arrows, qui a raté six des sept derniers grands prix de la saison après avoir été déclarée insolvable en juillet. Pour leur part, Minardi et Jordan ne roulent pas sur l'or.

Le Québécois Jacques Villeneuve a pour sa part poursuivi sa traversée du désert, à sa quatrième et dernière saison chez British American Racing. Le champion du monde 1997 a été limité au 12e rang du classement cette année avec seulement quatre points au compteur.

Mais l'histoire retiendra surtout que ce fut une année record pour Michael Schumacher. Dix-sept podiums en autant de courses, 11 victoires et, surtout, le sacre le plus rapide de l'histoire, dès la 11e des 17 courses.

La domination de Ferrari a presque été sans partage. Schumacher et son coéquipier Rubens Barrichello ont remporté 15 des 17 épreuves et réussi huit doublés en 2002. Seuls Ralf Schumacher (Williams-BMW) et David Coulthard (McLaren-Mercedes) ont privé la Scuderia d'une saison parfaite.

En dépit de cette exceptionnelle saison, le directeur sportif de l'écurie italienne Jean Todt estime qu'elle peut encore mieux faire en 2003.

"Cette saison n'était pas encore parfaite, a-t-il dit. Dix-sept doublés en 17 courses, ce serait parfait."

Et tout indique que Ferrari poursuivra sa domination la saison prochaine malgré les modifications apportées aux règlements: nouvelles règles de qualifications, modifications pour les qualifications des grands prix, attribution de points aux 8 premiers de chaque épreuve (au lieu de 6) et interdiction aux écuries de donner des consignes pouvant interférer sur les résultats.

"Les règles sur les qualifications risquent de donner des grilles de départ plus intéressantes que lors des deux dernières années", a analysé Ron Dennis, le patron de McLaren.

Une chose est sûre. La Formule 1 ne peut plus se permettre la mascarade du Grand Prix d'Autriche, le 12 mai, quand Barrichello avait reçu l'ordre de laisser la victoire à Schumacher alors que le Brésilien avait dominé la course de bout en bout afin de permettre à son chef de file d'accroître son avance au championnat du monde.

"Cela a ridiculisé le sport. C'était une insulte envers nous tous qui travaillons très dur", a récemment déclaré Villeneuve.

Villeneuve jouera gros en 2003. A sa dernière année de contrat chez BAR, le pilote de 31 ans deviendra par la suite autonome et, si plusieurs rêvent de le voir aboutir chez Ferrari aux côtés de Michael Schumacher, il lui faudra démontrer qu'il est toujours capable de faire la différence au volant d'une bonne voiture.

"Une mauvaise saison 2003 et je reste à la maison l'année suivante", a-t-il d'ailleurs reconnu lors de son passage au Québec à la mi-décembre pour la deuxième édition du Grand Prix 24 heures de Tremblant.

Car la tendance est à la jeunesse en F1. Les vétérans Eddie Irvine et Pedro de la Rosa ont été congédiés par Jaguar en fin de saison et remplacés par des plus jeunes.