Quand Michael Schumacher poussait Jacques Villeneuve juqu'à la limite de ses ressources, on maudissait souvent son arrogance et sa façon pas très catholique de mener son bolide.

Mais, on savait que l'Allemand était pour éventuellement dominer sa profession comme le fit Ayrton Senna. Parce qu'à part ses duels avec Villeneuve, ce qui donnait encore plus de lustre à la formule Un, Schumacher passait des heures à travailler avec les mécanos.

Son arrivée chez Ferrari fut interprétée comme un risque énorme, certains observateurs soutenaient même que Schumy se casserait joliment la « gueule » avec l'écurie italienne, marquée par les trajédies et surtout par les insuccès répétées.

Schumacher a tracé lui-même son chemin jusqu'au podium en développant une magnifique chimie avec les gens de Ferrari, en étant aussi actif dans les discussions et dans le developpement de l'écurie que sur la piste.

On le disait talentueux mais ce qu'on ne pouvait ignorer chez lui, c'est cette passion d'aller plus loin, de flirter avec la nouvelle technologie et, plus important, d'adapter son style de bagarreur à ce que Ferrari pouvait lui offrir comme ressources.

Pas étonnant qu'en point de presse, hier, après sa victoire au Grand Prix de Hongrie, victoire qui concrétisait son deuxième titre d'affilée et son quatrième en carrière, pas étonnant qu'il a parlé des mécanos, qu'il a félicité les gens de Ferrari, insistant que c'était leur triomphe.

Il a parlé de la chimie que l'on retrouvait chez Ferrari, que chacun mettait l'épaule à la roue et surtout que tous les employés tiraient dans la même direction. Jean Todt a magnifiquement monté l'organigramme de l'écurie Ferrari, c'est indéniable. Ce qui lui manquait c'était un leader, un chef de file, un pilote talentueux mais aussi un pilote brillant, un pilote capable de déceler les failles et encore plus captivant, capable de résoudre les problèmes avec une expertise incontestable.

Il a trouvé un vrai champion.