SPA-FRANCORCHAMPS (AFP) - Le septième titre mondial, le cinquième consécutif, obtenu au Grand Prix de Belgique de Formule 1 dimanche à Spa-Francorchamps, n'est sans doute encore qu'une étape pour Michael Schumacher (Ferrari).

A voir l'enthousisasme manifesté par l'Allemand, son indestructible motivation, on peut penser que le pilote de la Scuderia fera tout pour gonfler un peu plus un palmarès incroyable d'ici l'expiration de son contrat chez les "Rouges" fin 2006.

"Quand vous gagnez tout le temps, et c'est ce qui peut vous arriver de mieux, vous n'êtes jamais frappé par la lassitude", dit Ralf Schumacher à propos de son frère aîné.

"J'aurais préféré enlever le titre sur une victoire mais j'ai tant gagné cette année. Je peux être heureux de ce que nous avons réussi", estimait d'ailleurs le nouveau septuple champion du monde dimanche après sa deuxième place derrière Kimi Raikkonen (McLaren-Mercedes).

Formidable machine à gagner, Michael Schumacher ne vit que pour la F1, sa passion, sachant mieux que quiconque la communiquer à toute son équipe afin de pousser cette dernière à l'excellence.

L'Allemand porte Ferrari vers les sommets, trouvant en Jean Todt, le directeur général, le double parfait pour entretenir la flamme au sein d'une équipe, comme eux deux, jamais rassasiée, toujours animée d'une formidable envie de repousser les limites.

Une famille

Depuis ses débuts en F1, il y a treize ans, le 25 août 1991 sur le circuit de Spa-Francorchamps justement, au volant d'une modeste Jordan qu'il propulsait au 7e rang sur la grille de départ, depuis sa première victoire un an plus tard le 30 août 1992 toujours à Spa, son circuit fétiche, Michael Schumacher n'a cessé de progresser, de se bonifier.

A tous les niveaux, que ce soient le pilotage, la préparation physique, technique ou l'aspect stratégique devenu aujourd'hui la clé de tous les succès en F1.

Pour tirer le maximum de "Monsieur Plus", et ce n'est pas le moindre de ses mérites, Jean Todt a su créer autour de son champion l'environnement idéal, une famille. Avec les complices de la première heure, ceux avec qui Michael Schumacher avait acquis ses premiers titres (1994 et 1995) chez Benetton, Ross Brawn et Rory Byrne, respectivement directeur technique et concepteur des merveilleuses monoplaces rouges.

La famille. Voilà l'élément stabilisateur sans lequel Michael Schumacher n'obtiendrait sans doute pas les résultats qui sont les siens depuis de longues années. Homme sans histoires, l'Allemand aime se retrouver au milieu des siens, avec Corinna son épouse, Gina Maria et Mick ses enfants.

"Le fait d'avoir une vie privée équilibrée l'aide beaucoup", insiste d'ailleurs Pat Symonds, aujourd'hui directeur de l'ingéniérie Renault, hier ingénieur de piste de l'Allemand chez Benetton.

Duo indissociable

Si certains lui reprochent de n'avoir jamais accepté un pilote de gros calibre à ses côtés chez Ferrari, il n'empêche. "Après ses deux premiers titres, il n'était pas évident d'aller chez Ferrari", note ainsi Norbert Haug, directeur de Mercedes Motorsport.

Fin 1995 et deux titres en poche, quand Michael a quitté Benetton, est parti chez les "Rouges", la Scuderia n'était pas la formidable machine à gagner d'aujourd'hui. Jean Todt n'en était encore qu'aux balbutiements de la réorganisation de ce qui était devenu depuis le début des années 1980 un gigantesque "Casino", avec des luttes intestines, une instabilité chronique.

Jean Todt et Michael Schumacher, le duo est indissociable. L'Allemand ne conçoit une Scuderia sans le Français. Et réciproquement, les deux hommes se vouant une admiration commune sans limite.

On dit Michael Schumacher hautain, certains le comparent à un robot. Or, au-delà de son engagement pour des oeuvres caritatives et de son rôle d'Ambassadeur de l'UNICEF, ceux qui le côtoient dans l'intimité reconnaissent tous en lui un homme charmant. "Quand vous le connaissez, vous ne pouvez que l'apprécier", note Norbert Haug.

Qu'on l'aime ou pas, une certitude existe cependant. Michael Schumacher est devenu aujourd'hui l'incarnation même de la F1.