OBIHIRO (AFP) - Petter Solberg (Subaru Impreza) n'a pas laissé échapper la victoire au rallye du Japon, onzième des seize épreuves du Championnat du monde, dimanche à Obihiro dans l'île de Hokkaïdo.

Dominateur dès les premières heures de vendredi, le Norvégien, champion du monde en titre, a affiché sa suprématie face à Sébastien Loeb (Citroën Xsara), Markko Martin (Ford Focus), Marcus Gronholm (Peugeot 307) et Carlos Sainz (Citroën Xsara), Harri Rovanpera (Peugeot 307) et Mikko Hirvonen (Subaru Impreza) complétant le maigre plateau des WRC (World Rally Car) présentes au Japon.

François Duval (Ford Focus) avait quant à lui disparu du classement dimanche matin dans une sortie de route.

Après trois abandons (Argentine, Finlande, Allemagne), Solberg tenait à mettre un terme à sa série de revers, à oublier son terrible accident de Trèves, à renouer avec le succès, surtout au Japon, terre de Subaru. Opération réussie.

Après une parfaite entame de rallye, Solberg restait cependant sous la menace de Loeb et Gronholm vendredi soir. Moins de dix-huit secondes séparaient les trois hommes. Tout allait se jouer samedi matin du côté de Ashoro, au nord-est de Obihiro, dans un cadre de verdure entre lac et forêts de sapins.

Privé d'informations sur l'état des routes, interdiction étant faite aux hommes de la météo de tester le terrain des spéciales, le clan Michelin devait perdre ses chances, Loeb en tête. A la grande fureur de Citroën, de Jean-Claude Vaucard, le directeur technique, qui voyait là un complot. Subaru et Pirelli, eux, avaient eu les bonnes indications.

"On verra bien"

Chaussé des bons pneumatiques, des gommes tendres, contre des dures à ses rivaux, Petter Solberg réalisait le break, creusait l'écart. Dès lors, les dés étaient jetés. Dimanche, plus rien ne pouvait remettre en cause le cavalier seul du champion en titre, de Subaru.

"Maintenant on assure. Mais bon sang que ce rallye est difficile", déclarait Solberg avant de repartir pour la dernière boucle.

Derrière cependant, la lutte aurait pu être intense. Gronholm était parvenu à prendre la deuxième place à Loeb. Mais une boîte de vitesses récalcitrante anéantissait les espoirs du Finlandais, du camp Peugeot. Le pilote de la 307 rétrogradait au classement.

Dimanche matin, boîte changée, Gronholm parvenait néanmoins à reprendre la 4e place à Carlos Sainz. Devant, les positions n'évoluaient pas. Au grand dam de Petter Solberg. En dépit de sa victoire, le Norvégien voyait en effet Loeb conforter un peu plus sa position en tête du Championnat du monde.

Trente points séparent désormais les deux hommes. Pour Solberg, qui rêvait d'un final en Australie semblable à celui de Cardiff l'an passé, les illusions s'envolaient un peu plus.

Même Solberg n'y croit plus. S'il ne cachait pas l'immense plaisir de cette victoire, le Norvégien reconnaissait que ses chances de conserver le titre étaient pratiquement nulles.

"Il me faudrait tout gagner jusqu'en Australie et que Seb (Loeb) connaisse une succession de problèmes: ça me paraît impossible. Maintenant, on n'a plus de questions à se poser. Comme ici, j'attaquerai à fond chaque épreuve. Et puis on verra bien", disait Solberg dimanche.