AUCKLAND (AFP) - Les adversaires de Petter Solberg (Subaru Impreza) comptent sur le rallye automobile de Nouvelle-Zélande, quatrième des seize épreuves du Championnat du monde pour inverser la tendance, cette fin de semaine dans la région d'Auckland.

Vainqueur en Suède au volant de l'ancienne Impreza, puis au Mexique avec la nouvelle voiture, en tête du Mondial, le Norvégien a le vent en poupe et s'impose plus que jamais comme l'homme à battre sur un terrain qui, l'an dernier, lui avait été favorable après un duel incertain jusqu'au bout avec le grand spécialiste des routes du nord... Marcus Gronholm (Peugeot 307).

Ce dernier trouve au bout du monde un tracé qui lui rappelle fortement la Finlande. Le pilote Peugeot ne s'est-il déjà pas imposé à trois reprises (2000, 2002 et 2003) en Nouvelle-Zélande, n'échouant que de six secondes l'an passé face à Solberg, après avoir perdu en 2001 sur une... erreur de panneautage de son équipe ?

"J'adore ce rallye et j'espère vraiment y obtenir un bon résultat. Si mon objectif sera d'abord de marquer des points, cela n'exclut pas de lutter pour la victoire. L'an dernier j'avais terminé deuxième alors que la 307 était toute nouvelle. Cette fois les données vont être différentes", avertit Gronholm.

"1 sec au km"

D'autant que le pilote Peugeot pourra compter vendredi sur un avantage non négligeable sur son rival norvégien. "Ce sera difficile pour moi car je risque de perdre un peu de temps lors de la première journée en ouvrant la route", admet en effet Solberg.

Le rôle de balayeur est pénalisant sur les routes néo-zélandaises. "Ne pas ouvrir est un soulagement, reconnaît d'ailleurs Sébastien Loeb (Citroën Xsara). L'an dernier, je savais dès le vendredi soir que je ne pourrais pas gagner. J'avais concédé 44 secondes en ouvrant la route".

"On peut chiffrer à une seconde au km la différence entre celui qui part le premier et celui qui s'élance en 8e position sur la route", comptabilise David Lapworth, directeur de Subaru.

Seul moyen pour Solberg de ne pas subir de handicap, la pluie qui pourrait bien s'inviter en ce week-end d'automne.

Citroën et Peugeot

Marcus Gronholm n'est pas le seul à vouloir faire chuter Solberg. Markko Martin, l'autre pilote Peugeot, deuxième du Championnat, aimerait bien lutter enfin pour la victoire au volant de la 307.

Reste Citroën victime d'ennuis inhabituels en Suède et au Mexique après un départ tonitruant au Monte-Carlo et qui, comme Ferrari en F1, a chuté au classement constructeurs après avoir dominé la saison 2004.

"Nous nous sommes mis en danger en terminant trois épreuves de suite avec une seule voiture. Ceci nous était jamais arrivé depuis que nous sommes à temps complet en Mondial", constate, amer, Guy Fréquelin, directeur de Citroën Sport.

Une part des difficultés est à mettre au compte du manque de réussite de son champion du monde, Sébastien Loeb, victime d'ennuis à répétition en Suède, puis au Mexique. "Je me dis que cette série va s'arrêter. Notre voiture était la plus fiable du lot. Il n'y a aucune raison pour qu'elle ne le soit plus", espère le Français.

Jusque-là la Nouvelle-Zélande n'a jamais réussi à Loeb et Citroën. "Nous avons maintenant une idée précise des qualités que doit posséder notre Xsara pour être efficace. Nous avons accompli un incontestable pas en avant", prévient cependant Fréquelin.

Entre Loeb, désireux d'en finir avec la "spirale infernale", et François Duval en position idéale vendredi (11e sur la route), Citroën espère s'inviter à la lutte que Peugeot compte mener face à Solberg pour renouer avec la victoire.