HAGFORS (Suède) (AFP) - Rien ne semblait joué entre Petter Solberg (Subaru Impreza) et Marcus Gronholm (Peugeot 307) au rallye de Suède, samedi soir à Karlstad, à l'issue d'une deuxième journée conclue par des problèmes de moteur pour Sébastien Loeb (Citroën Xsara), troisième mais inquiet.

Le Norvégien possédait un léger avantage sur son rival finlandais (12 sec 6), mais le suspense restait entier avant l'ultime bataille de dimanche matin, dans les environs de Hagfors (90 km au nord de Karlstad), qui décidera du vainqueur de cette deuxième manche du Championnat du monde.

Pour Loeb, en revanche, le pire était à redouter. Un problème de joint de culasse laissait peser une lourde menace: "Il n'est pas question d'aller chercher qui que ce soit devant, on a perdu trop de temps", analysait le tenant du titre. "Je vais déjà essayer de finir troisième... en espérant que le moteur tiendra".

"Il semble que le problème soit difficile à régler. C'est le joint de culasse, ce n'est pas toujours bon signe", ajoutait le champion du monde. Samedi soir à l'assistance, l'équipe Citroën a travaillé sur le propulseur de la Xsara, puis annoncé que Loeb serait au départ dimanche matin.

L'Italien Gianluigi Galli (Mitsubishi Lancer), lui, avait disparu du quatuor de tête, victime d'un bris de demi-arbre de transmission et relégué en huitième position.

"Ca fait beaucoup"

Quelques averses de neige, et non la tempête annoncée, n'avaient pas suffi à blanchir un peu plus les routes. La lutte, elle, avait bien été farouche, Solberg et Gronholm jouant à "à toi, à moi" tout au long des sept spéciales, s'échangeant à trois reprises la tête du classement au gré de l'évolution du terrain.

Avantage au pilote Peugeot sur les portions "neige", au Norvégien sur une surface "terre". "Cette spéciale était vraiment une hivernale comme je les aime", soulignait ainsi Gronholm au terme de l'ES11 (Lejen), la plus longue du rallye (26,40 kms). "Je veux vraiment gagner ce rallye très spécial pour moi. C'est celui de ma première victoire, la première de Peugeot (2000)".

Mais le Finlandais ajoutait: "Malheureusement, les deux prochaines seront complètement différentes". Effectivement dans les deux spéciales suivantes, Gronholm laissait les meilleurs temps à Loeb d'abord (ES12) et surtout à Solberg dans les ES13 et ES14 (super-spéciale).

Dans ces dernières, le pilote Subaru frappait fort et se donnait un peu d'air, en prenant près de 13 secondes au Finlandais et plus de 22 au Français, relégué à 34 sec. "Ca fait beaucoup, il me faudra batailler dur. Mais c'est possible", estimait Gronholm.

Le pire pour Citroën

Dans le camp Citroën, Guy Fréquelin faisait grise mine. Après la "douche froide" de François Duval rélégué dans les bas fonds après avoir connu une succession d'avaries sur les pneumatiques, imputables à une conduite trop "risquée", le problème moteur de Loeb laissait craindre le pire pour Citroën.

La marque au chevron allait faire une très mauvaise affaire dans la course au titre constructeurs. Face à Peugeot notamment, qui avait samedi soir deux pilotes, Gronholm et Markko Martin (4e), dans les gros points.

Loeb et Citroën écartés, Gronholm semblait partagé entre son désir de gagner à "tout prix", en prenant tous les risques, et celui de préserver les huit points susceptibles de propulser Peugeot en tête du Mondial constructeurs. Un honneur que la marque au Lion n'a plus connu depuis septembre 2003.

Quant à Solberg, il ne se posait pas de question, Subaru ayant fait du titre pilotes sa priorité. Pour le Norvégien malheureux au Monte-Carlo, seule la victoire serait belle...