AJACCIO (AFP) - Assis sur le toit de sa Subaru immobilisée dans le parc de regroupement du "Campo dell' Oro", entouré d'une meute de photographes, de caméras, de micros, Petter Solberg communiquait sa joie après sa victoire dans le Tour de Corse, 12e des 14 épreuves du Championnat du monde des rallyes, dimanche à Ajaccio.

Le Norvégien venait de s'imposer devant Carlos Sainz (Citroën) et François Duval (Ford Focus), de remporter la quatrième victoire de sa carrière, la troisième cette saison. Mais surtout la première sur "asphalte". De tous les spécialistes "terre", Marcus Gronholm (Peugeot 206) et Markko Martin (Ford Focus) en tête, Solberg devenait le premier depuis Tommi Makinen à s'imposer sur ce tarmac longtemps réservé aux Français.

Cette victoire possédait d'autant plus de saveur qu'elle avait failli ne jamais être au rendez-vous. Jeudi matin, Solberg croyait bien avoir tout perdu dans un terrible accident aux essais. Voiture détruite, l'équipe Subaru se demandait même si l'Impreza était réparable.

"Plus belle récompense"

Les mécaniciens et les ingénieurs qui travaillent toute la nuit, jusqu'à six heures du matin, les autres constructeurs unanimes pour signer une dérogation autorisant le changement de certaines pièces vitales sur la machine. Vendredi, Petter Solberg pouvait prendre le départ.

"A partir du moment où j'ai pu prendre le départ, je n'ai jamais cessé d'y croire. Et je ne pouvais rêver plus belle récompense pour tous les mécaniciens de l'équipe qui m'ont permis d'obtenir ce résultat", déclarait le Norvégien.

Ce "miracle" laissait augurer d'un destin favorable après une première journée en demi-teinte sur les routes sèches des environs d'Ajaccio. Samedi, le ciel se chargeait de donner ce petit "coup de pouce" supplémentaire sous forme d'averses, de conditions abominables où chacun jouait à la loterie à chaque choix de pneumatiques avant le départ des spéciales.

Les deux favoris à la faute, Sébastien Loeb (Citroën Xsara) et Markko Martin (Ford Focus) éliminés après une trop grosse perte de temps, Solberg pouvait filer vers la victoire, remonter, puis dépasser Sainz et Duval. Dimanche matin, le Norvégien consolidait son avance. Pendant que derrière lui, la bataille faisait rage.

François Duval et Carlos Sainz étaient à la lutte pour la deuxième place. Avec pour l'Espagnol, deux points précieux à gagner dans l'optique du titre mondial. Que croyez-vous qu'il arriva dans un duel opposant l'expérience du vétéran Ibère, à l'un des plus jeunes pilotes du Mondial ?

"Rien n'est perdu"

En optant pour un choix de pneus "slicks retaillés", le seul à opter pour cette solution, Sainz réussissait son "coup", parvenait à faire la différence dans l'ultime spéciale (ES16).

Pour cinq secondes, Sainz montait sur la deuxième marche du podium. Et délogeait Richard Burns (Peugeot 206) de la première place au Championnat. Une position que le Britannique tenait depuis le 2 mars, le Turquie. Mais Solberg était désormais en embuscade. Et Loeb pas loin non plus, à six longueurs.

Le Français pouvait être déçu. Quatre temps scratches dimanche matin ajoutaient à ses regrets. Ce Tour de Corse était à sa portée. Un succès lui aurait permis de se placer idéalement dans la course au titre. Au lieu de cela, la situation se compliquait sérieusement.

"Cela devient plus difficile. Mais rien n'est perdu", se persuadait Loeb dimanche soir.

Comme Peugeot voyait l'écart sur Citroën se creuser un peu plus chez les constructeurs. Quinze jours après le San Remo, la Corse n'avait pas répondu à l'attente de la marque au Lion. Et même si Marcus Gronholm était parvenu à devancer Colin McRae (Citroën Xsara), Gilles Panizzi ne pouvant faire mieux que 6e devant Tommi Makinen (Subaru Impreza) et Burns.