PARIS - La saison 2009 de Formule 1, qui débute le 29 mars à Melbourne (Australie), s'annonce plus ouverte que jamais grâce à de très importants changements de règlement, qui relancent un championnat marqué par la réduction des coûts de la discipline.

L'espoir de la FIA (Fédération internationale de l'automobile) est d'en finir avec la domination d'une ou deux écuries sur le championnat.

L'édition 2008 n'avait pourtant pas manqué de suspense. Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes) s'était adjugé le titre pilote pour un point, devant le Brésilien Felipe Massa (Ferrari), grâce à un dépassement dans l'ultime virage de la saison, à Sao Paolo.

Mais cet épisode final traduisait la domination implacable de Ferrari et McLaren-Mercedes qui, sur dix-huit Grand Prix, n'en avaient laissé que quatre à la concurrence.

En 2009, une telle mainmise s'annonce impossible, soutiennent les pilotes. "Aucune écurie n'osera dire qu'elle veut être devant Ferrari et McLaren-Mercedes. Mais nous ne pouvons que constater que notre équipe est très proche", a observé Robert Kubica (BMW Sauber), vainqueur au Canada l'an passé.

L'énigme McLaren-Mercedes

"En 2009 nous voulons nous battre pour le titre", a même lancé son patron d'écurie, Mario Theissen, à l'unisson du président de Toyota F1, John Howett, pour qui "gagner est la raison d'être".

Il faudra pour cela dominer l'éternelle Scuderia Ferrari, extrêmement affûtée. Et surtout se méfier de Brawn GP, ex-écurie Honda, qui, dès ses premiers tours de roues aux essais espagnols de Barcelone et Jerez, s'est placée loin devant la concurrence.

Et que dire des propos de l'Espagnol Fernando Alonso, qui au volant d'une Renault au potentiel visiblement retrouvé, estime avoir "sept chances sur dix" de remporter le titre pilote?

Reste l'énigme McLaren-Mercedes, en progrès cette semaine à Jerez après avoir longtemps affiché un niveau de performance déroutant. "L'objectif est d'être compétitifs en Australie, pas d'accrocher des temps en essais", a martelé Ron Dennis, qui depuis le 1er mars n'est plus à la tête de l'écurie, après 28 ans de présence en F1.

Pneus slicks

Les nouvelles normes techniques imposées par la FIA ont été qualifiées de "plus grand changement de règles depuis que les fonds plats ont été introduits en 1983", par le directeur technique de l'écurie Red Bull, l'Anglais Adrian Newey.

Outre une nouvelle aérodynamique marquée par un aileron étroit à l'arrière et large à l'avant, les F1, chaussées de pneus slicks, pourront utiliser le Kers, un système transformant l'énergie stockée lors des freinages en chevaux supplémentaires.

Mais le Kers, très onéreux à développer - "120 à 150 millions d'euros", toutes écuries confondues, s'est plaint Flavio Briatore, le directeur général de Renault - est aussi extrêmement complexe à appréhender, nombre d'équipes ignorant encore où et quand elles seront en mesure de s'en servir.

Les écuries sont en outre soumises à une interdiction des essais privés pendant toute la saison, afin de réduire les coûts. Cette mesure, qui entrave la préparation des monoplaces, se révèle paradoxalement un atout pour le championnat.

Toutes les écuries étant soumises aux mêmes contraintes financières et sportives, les performances devraient être nivelées, pour un spectacle plus dense, de meilleure qualité.

Par ailleurs, la FIA a également bouleversé le règlement sportif, en annonçant que le titre de champion du monde serait désormais attribué au pilote ayant gagné le plus de courses, plutôt qu'à celui ayant marqué le plus de points.