SUZUKA (AFP) - Olivier Panis (Toyota) mettra un point final à sa carrière au terme du Grand Prix du Japon, dix-septième et avant-dernière épreuve du Championnat du monde de Formule 1, cette fin de semaine à Suzuka.

Il ne sera pas au Brésil, à Sao Paulo dans quinze jours, laissant à Ricardo Zonta le soin de courir "son" Grand Prix au volant de la Toyota. Dimanche soir, le temps de la pré-retraite débutera pour le Français, sous forme d'un statut de pilote-essayeur de luxe chez Toyota.

Développement, promotion, l'emploi du temps lui laissera néanmoins le loisir de se consacrer à sa famille. Plaisir bien rare jusque-là. "Je vais pouvoir continuer à conduire une F1, ma passion, sans avoir à subir les mauvais côtés de la discipline, les à-côtés politiques, tout ce qui est le plus usant pour un pilote", se félicite Panis.

Ce dernier regrette en effet l'évolution négative de la F1 au plan humain. "Par rapport à mes débuts chez Ligier (1994) où il y avait 120 personnes et aujourd'hui chez Toyota qui compte 800 employés, le métier de pilote est le même, la pression identique. Mais il y a moins de respect humain", explique le Français.

Les aléas de Jarno Trulli chez Renault, de Giorgio Pantano chez Jordan, notamment sont là pour renforcer l'opinion du pilote Toyota.

Voilà plusieurs mois que Panis avait réfléchi à son avenir, mûri sa décision de renoncer aux Grands Prix. Depuis le Grand Prix de Monaco (23 mai) exactement. "Ma course monégasque avait été calamiteuse. Elle m'a poussé à réfléchir et à prendre cette décision d'arrêter que j'ai annoncée à Toyota début juillet à Magny-Cours" explique le Grenoblois.

"Mais je serai quand même en stand-by sur les circuits lointains au cas ou... En Europe, je resterai chez moi. Avec un avion en attente, si jamais un problème venait à surgir", insiste-t-il toutefois.

Jeudi, au moment d'aborder ce "dernier Grand Prix", Olivier Panis ne manifestait aucun sentiment particulier. Il s'était préparé à vivre cet instant. "Il y aura peut-être un petit moment d'émotion. Mais, franchement, ce sera pour moi un Grand Prix comme les autres", confie-t-il.

Ironie du sort, c'est l'arrivée de Jarno Trulli, débarqué de chez Renault, qui fait du Japon le dernier rendez-vous de Panis, l'Italien étant intégré pour se préparer dans l'optique de la saison prochaine.

Trulli et Panis sont les meilleurs amis du monde. N'ont-ils pas vécu ensemble une partie de l'aventure Prost Grand Prix ? Trulli n'avait-il pas tenu à être de la fête quand le Français célébra son cent cinquantième Grand Prix à Indianapolis en juin dernier ?

"Nous sommes restés très copains et avons un grand respect mutuel, reconnaît Panis. Et puis, nous avons quelques points communs. Comme moi, Jarno n'a remporté à ce jour qu'un Grand Prix, et le même, Monaco. Il y a pas mal de parallèles entre nous. J'espère simplement qu'il aura un peu plus de chance que moi chez Toyota. Que l'an prochain, la voiture lui permettra de se battre aux avant-postes".

Olivier Panis aura d'ailleurs une partie de l'avenir de son "pote" Trulli et de Ralf Schumacher entre les mains. En tant que pilote essayeur, son travail aura une influence directe sur les performances de la nouvelle Toyota. "Chez Toyota, ils ne savent pas à quoi ils s'attendent. Ils vont voir en effet le pilote emmerdeur que je suis en matière de développement", sourit Olivier Panis plus décontracté que jamais pour cette "dernière".