MONTREAL (PC) - Montréal et le Grand Prix du Canada ont hérité du podium des gens heureux... et imprévus!

Un podium original aussi pour la Formule 1 par rapport aux résultats des dernières années, autant pour les pilotes, pas encore blasés par le succès, que pour les écuries représentées.

Lewis Hamilton y célébrait sa toute première victoire en carrière, tandis que Nick Heidfeld et Alexander Wurz égalaient leur meilleure performance avec respectivement une deuxième et troisième places. C'était aussi la première fois depuis longtemps qu'on retrouvait une Sauber et une Williams parmi les trois premiers.

Hamilton était très démonstratif et il y avait de quoi après une première victoire à seulement sa sixième course en Formule 1. C'était aussi la sixième fois en autant de courses qu'il se retrouvait parmi les trois premiers, après avoir récolté une troisième place et quatre deuxièmes de suite.

"J'étais prêt pour une victoire depuis un bon moment. Il s'agissait seulement de savoir quand et où elle arriverait. L'équipe m'a donné la meilleure voiture, je n'ai pas eu le moindre problème", a-t-il raconté d'entrée de jeu.

"Ce fut une journée fantastique, à ma première présence au Canada", a répété Hamilton en reprenant les mots de la veille.

Le jeune prodige de 22 ans a reconnu qu'il a dû faire des efforts pour garder son calme lors des derniers tours.

"C'était extrêmement émotionnel", a-t-il dit de cette première victoire pour laquelle il a remercié son père, présent sur le circuit.

Loin de craquer sous la pression, le pilote recrue a connu un bon départ devant son coéquipier et double champion du monde Fernando Alonso.

"J'ai protégé ma position dans le premier virage et j'ai vu dans mon miroir Fernando qui passait tout droit... A partir de là j'ai eu l'opportunité de prendre une bonne avance.

"Ce fut une course très simple", a-t-il été jusqu'à dire, même s'il a trouvé "ennuyant" les nombreux arrêts causés par les incidents et drapeaux jaunes qui lui faisaient aussi perdre ses confortables avances.

Le prochain rêve à réaliser pour ce jeune Lewis au pays des merveilles est de devenir champion du monde.

"Mais il faut demeurer réaliste, a-t-il précisé immédiatement. C'est ma première saison et il va y avoir des moments difficiles. Jusqu'ici j'ai réussi à demeurer très constant."

Hamilton avait dit la veille que se qualifier en position de tête était même meilleur que le sexe, qu'en est-il alors d'une victoire, lui a-t-on demandé.

Hamilton n'a jamais vraiment répondu à la question...

Mieux qu'espéré

"Nous espérions un podium mais en pensant à une troisième place, nous n'avions jamais envisagé la deuxième, a avoué franchement Heidfeld. Et encore plus important est le fait que j'estime que j'aurais eu une très bonne chance de finir deuxième, même dans des conditions normales, sans toutes ces sorties de la voiture de sûreté et la pénalité à Fernando, parce que je m'éloignais de lui."

Heidfeld ne s'est pas laissé perturber par l'accident survenu à son coéquipier Robert Kubica.

"J'ai vu l'état de sa voiture en passant et aussi la réaction de l'équipe sur l'écran géant. J'ai compris que c'était sérieux. J'ai été un bon moment sans recevoir d'informations mais on a fini par me dire que tout était correct."

Si Heidfeld a crédité son équipe pour un arrêt au puits "fantastique" (décidément!), il a été moins élogieux pour le circuit, disant trouver "inacceptables" les débris de pneus qui s'y accumulent et qui rendent difficile la tâche de suivre la bonne trajectoire, sans compter que le moindre écart peut coûter cher.

"Et ça fait plusieurs années qu'on en parle", a-t-il rappelé.

Wurtz a été le seul pilote à effectuer un seul arrêt au puits et il a avoué que la chance a tourné en sa faveur avec tous ces drapeaux jaunes, même si l'usure des pneus lui a compliqué l'existence.

"C'était tellement difficile de ne pas commettre d'erreur, a-t-il mentionné. Mais je vais la prendre (cette troisième place) parce qu'il m'est arrivé d'être malchanceux par le passé."