MONTRÉAL – Le rêve abrite son esprit et il n’est pas pressé de le concrétiser sauf que ...

Âgé de seulement 17 ans, le talentueux pilote Lance Stroll se voit un jour conduire – et surtout gagner - en Formule Un sur le réputé circuit Gilles-Villeneuve.

« C’est sûr que c’est mon rêve d’y conduire un jour et j’espère gagner là-bas », a confirmé, sans surprise, Stroll.

Même s’il ne veut pas précipiter son cheminement, le Québécois admet qu’il pourrait accéder à l’univers de la F1 dès la saison prochaine. Disputant présentement sa deuxième année en Formule 3, Stroll ne voit pas la nécessité de demeurer dans cette série en 2017. Selon lui, un bagage de deux saisons serait suffisant pour franchir une autre étape.

« Après cette année, les portes vont s’ouvrir pour la prochaine saison », a-t-il présenté durant une conférence téléphonique.

« Ce sera en GP2 ou en F1, ce sont les catégories suivantes, il n’y a pas trop d’options après ça. Je ne sais pas encore laquelle de ces séries parce que la saison n’est pas finie et que ça va dépendre de mes résultats », a poursuivi Stroll avec une assurance qui masque bien son âge.

Lance StrollEn attendant, il savourera un avant-goût en vivant de l’intérieur le Grand Prix du Canada (du 10 au 12 juin). En tant que pilote de développement pour Williams, il arpentera l’environnement de travail des écuries sans pouvoir dompter une monture sur la piste.

« Je serai seulement en visite pour passer beaucoup de temps avec l’équipe et je vais apprendre autant que possible en côtoyant ces personnes », a-t-il précisé.

Comme Stroll l’a précisé, selon les nouvelles règles, il ne peut pas obtenir l’autorisation nécessaire pour piloter en F1 avant de fêter son 18e anniversaire. De toute manière, le mandat du pilote de développement s’attarde plutôt au travail périphérique.

« Pour le moment, on ne pense pas à rouler en F1 sur la piste. (Ça consiste à) beaucoup de temps en simulateur et auprès de l’équipe pour connaître les gens et comprendre le fonctionnement d’une écurie de F1. De plus, Williams me supporte pour mes efforts en F3 », a expliqué Stroll.

Un transfert bénéfique de Ferrari à Williams

Pour le moment, Williams a confié cette mission de développement à Stroll pour une saison. Si ça peut sembler bref comme responsabilité, il se réjouit d’avoir changé ses couleurs d’uniforme.

En fait, cette décision lui aurait permis d’effectuer un bond d’envergure dans son évolution.

« La meilleure façon de le décrire serait de dire que je suis passé de l’école à l’université. Je suis passé d’une académie à un rôle de pilote de développement donc je me suis beaucoup plus rapproché de la F1 », a décrit Stroll en critiquant poliment l’encadrement vécu avec l’écurie italienne.

« Ferrari m’a beaucoup appris, mais c’était vraiment la base. Ils ont fait du bon travail avec moi et je n’ai rien de négatif à dire, mais je suis passé de l’entraînement mental et en gymnase à beaucoup plus de temps en simulateur et aux courses avec Williams. » Lance Stroll

« Ces opportunités n’étaient pas là avec Ferrari », a indiqué le fils du milliardaire Lawrence Stroll.

À première vue, le transfert vers Williams semblait étonnant autant pour les observateurs que pour lui. Mais c’est en jetant un coup d’œil de plus près qu’il a découvert les bénéfices.

« Ça s’est passé durant l’été, Williams m’a approché vers le mois de juin. On n’y pensait pas trop au début, on se concentrait plus sur la F3 et on ne prévoyait pas de changement. Mais on est allé les voir et ils ont expliqué leurs plans », a révélé Stroll.

Le facteur décisif constitue le traitement réservé, historiquement, par Williams aux jeunes pilotes émergents.

« Ce qui a beaucoup influencé notre décision, c’est de savoir que Williams a toujours démontré beaucoup de confiance envers les jeunes venant de catégories de la relève. On peut rapidement penser à Valtteri Bottas, Jenson Button, Jacques Villeneuve et Nico Rosberg », a fait savoir Stroll avec pertinence.

Cette tangente devient très attirante dans un monde où l’entonnoir ne laisse filer que de rares pilotes en F1.

« C’est très réconfortant de voir que Williams croit beaucoup au développement des jeunes pilotes. Il y a si peu de pilotes qui finissent par accéder à la F1, c’est important d’avoir la bonne combinaison de facteurs pour le développement », a jugé Stroll.

À la conquête du titre en F3

La meilleure manière de forcer la main aux dirigeants en F1 demeure de présenter des résultats convaincants derrière le volant. À ce sujet, Stroll vise le championnat de la F3 après une saison recrue le menant au cinquième rang.

Lance Stroll à droiteLa saison 2016 demeure jeune, avec six courses conclues sur 30, mais le Québécois pointe au deuxième rang du classement des pilotes avec un minime recul de quatre points sur Maximilian Günther, l’un de ses trois coéquipiers de Prema.

Stroll a entamé la saison en force avec une victoire avant de patienter à la sixième course pour remonter sur le podium avec une troisième place.

« Pour le moment, je suis classé deuxième dans le championnat donc ça se passe bien, mais il faut rester concentré parce qu’il reste beaucoup de courses devant nous. On veut vraiment gagner le championnat et ça commence par marquer des points chaque fin de semaine », a évalué Stroll.

Sa saison recrue lui a permis d’en apprendre énormément. En plus de mieux gérer son tempérament, il dose mieux ses efforts sur le bitume.

« L’expérience, c’est la plus grande chose. J’ai beaucoup appris durant ma première saison, j’espère ne pas répéter les mêmes erreurs. Je suis également plus confiant en ayant plus de courses derrière la cravate », a-t-il admis en souhaitant une amélioration de son clan dans les qualifications.

Stroll et les autres pilotes de la série reprendront le collier à Pau, en France, du 13 au 15 mai, pour le troisième arrêt - chacun comporte trois courses - sur dix.