MELBOURNE - Les nouvelles gommes Pirelli, qui s'usent bien plus vite que les Bridgestone, génèreront un spectacle d'une grande qualité au Grand Prix d'Australie, dimanche à Melbourne, assure Jenson Button (McLaren), comme le reste du paddock.

Le fabricant italien, à la demande des écuries, a produit des pneus se dégradant rapidement. Ce qui signifie perte de vitesse - temps au tour ralentissant énormément - et arrêts aux stands obligatoires entre deux et quatre fois par course.

"Si on fait trois arrêts dans une course de soixante tours, la meilleure manière de s'imposer, dans un monde idéal, sera de s'arrêter tous les quinze tours. Pourtant, si tout le monde s'arrête au tour 15, tu veux t'arrêter au tour 14, parce que tu vas les doubler", analyse Button.

Un pneu neuf étant, suivant la quantité d'essence transportée, 3 à 5 secondes plus rapide qu'un pneu usé, le gain de temps dès le retour en piste est instantané par rapport à un pilote tardant à changer ses gommes. Et le dépassement garanti, une fois que celui-ci rentre à son tour aux stands.

"Mais tout le monde va penser la même chose. Donc ils vont tous anticiper leur arrêt. Et peut-être s'arrêter au tour 9. Ensuite, il faudra terminer la course avec deux arrêts supplémentaires (trois trains de gommes en comptant le premier changement, NDLR). Mais les pneus ne dureront pas aussi longtemps", affirme le Britannique.

Stratégie

La fin de course s'annonce torride. Là encore, "le plus important sera de savoir qui sera le plus courageux pour s'arrêter le premier", lance Jenson Button. Tout en tenant compte de la distance restant à parcourir.

Car les ténors devront à nouveau composer avec l'usure de leurs pneus, à la durée de vie courte. Et ne pas se tromper dans leurs prévisions, pour ne pas avoir à réaliser un arrêt supplémentaire.

"On verra tellement de dépassement durant le dernier train de gommes que cela va choquer, sourit le champion 2009. La course se jouera au dernier virage. Ce qui est super. Je ne sais pas si elles seront toutes comme cela. Mais ici, ce sera le cas parce qu'on ne comprend pas encore les pneus."

"Les voitures les plus rapides peuvent être battues par les écuries les plus intelligentes. Si tu as la meilleure auto mais que tu te rates, tu seras battu. Ce n'est plus aussi simple qu'avant", affirme Ross Brawn, le directeur de Mercedes, au site internet autosport.com.

Ce qui n'empêche pas des voix discordantes de se faire entendre. Comme celle de Fernando Alonso, toujours prompt à la métaphore footballistique: "C'est comme si chaque demi-heure, on sifflait un penalty au Barça ou au Real Madrid. C'est sûr qu'ils n'aimeraient pas."