WATKINS GLEN - L'odeur de l'essence et du caoutchouc brûlé, la chaleur écrasante de l'habitacle, la sensation du volant entre ses mains et le bruit assourdissant du moteur ont terriblement manqué à Patrick Carpentier.

Il s'est écoulé un an depuis la dernière fois où le pilote de Joliette s'est retrouvé derrière le volant d'un bolide de NASCAR, à l'occasion du NAPA Pièces d'auto 200 de Montréal.

"D'être assis au volant de la voiture et de pouvoir 'compétitionner' contre ces gars-là, c'est simplement fantastique!, s'est exclamé le pilote de 38 ans. Je revois d'anciens coéquipiers, comme Elliott Sadler, et tous sont très contents que je sois de retour dans les puits."

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Carpentier n'entretient aucune rancoeur envers le NASCAR, et de son propre avis le congé forcé d'un an lui a même été bénéfique.

"J'ai eu le temps d'obtenir mes cartes en construction _ la menuiserie est sa grande passion, outre le sport automobile _ et j'ai passé du temps en famille avec mes enfants."

Carpentier, qui sera au volant de la voiture no 00 de l'écurie Michael Waltrip Racing à Montréal les 28 et 29 août prochain, a reconnu que les dernières épreuves de 2009 lui avaient fait perdre la flamme.

Il avait été forcé d'effectuer plusieurs 'start and park', une stratégie pour des équipes moins fortunées qui consiste à prendre le départ d'une course simplement pour empocher la bourse du NASCAR.

"Le 'start and park', ça ne me tente plus, a-t-il laissé tomber. Tu passes le stress du vendredi, tu réussis à te qualifier, donc tu mérites de courir. Ça m'intéresse pas mal moins de partir de chez moi dans ces conditions-là, quand tu dois rentrer aux puits dès le premier tour.

"C'est pour ça que j'ai arrêté l'an passé, parce que même si j'avais six autres courses à mon contrat, j'avais décidé d'arrêter."

Carpentier, qui préfère les ovales aux circuits routiers, a même refusé les offres de deux écuries qui souhaitaient l'embaucher pour le fameux 'start and park' sur ovale plus tôt cette saison.

Qu'à cela ne tienne, la saison 2010 s'annonce beaucoup plus encourageante pour Carpentier. Il se promet d'ailleurs de faire une tournée des paddocks d'ici la fin de la saison afin de trouver des ouvertures.

"C'est dur en raison de la crise économique, mais mon agent Robert Desrosiers est là et fait le tour des équipes, a confié Carpentier. C'est certain que s'il me déniche un volant, je le referais 'anytime'. C'est tellement le 'fun', j'aime ça, j'aime le monde, l'ambiance."

Le Québécois a toutefois juré être beaucoup plus confortable avec l'idée de participer à une seule série à la fois. Carpentier, qui courait uniquement en coupe Sprint à Watkins Glen, assure qu'il n'aura aucune difficulté à effectuer la transition vers le Nationwide en prévision de l'épreuve montréalaise.

"C'est beaucoup plus facile de passer de la Sprint à la Nationwide que de faire l'inverse, a-t-il mentionné. La voiture est tellement puissante en Sprint que tu dois doser tes relances si tu ne veux pas la perdre, tandis qu'en Nationwide tu peux garder le pied au plancher sans problème."

L'important pour Carpentier sera toutefois de réaliser une bonne prestation devant les siens sur le circuit Gilles-Villeneuve. En 2009, Carpentier semblait en bonne voie pour croiser le fil d'arrivée en premier, mais une erreur de pilotage a entraîné un bris mécanique qui l'a forcé à abandonner.

"Ç'a été difficile à accepter, ça m'avait pris quelques semaines à m'en remettre, a-t-il rappelé. Aujourd'hui, j'y vais de façon plus douce avec les changements de vitesse, et c'était bon d'être ici (Watkins Glen) en fin de semaine. Ça m'offre une merveilleuse préparation pour Montréal, et ça m'enlève beaucoup de stress."