Le froid et des oueds Le froid et des oueds en crues ont malmené les Gazelles lors de la première étape marathon. Deux équipages ont été durement malmenés par les oueds, mais ils ont pu regagner le bivouac de M'Hamid. Bon résultat de l'équipage 23-Suzuki Maroc qui se clase première voiture.

Lundi, en milieu de journée. L'équipage 5-Houles se trouve de nouveau face à l'oued. Catherine Lefevre Houles et Brigitte Cabannes l'ont déjà traversé auparavant. Mais entre temps, la pluie a continué à tomber. Les eaux qui descendent des montagnes gonflent l'oued. Mais les filles ne s'en rendent pas compte. Comment s'en rendre compte ? Elles s'engagent. « Rapidement j'ai perdu le contrôle de la voiture, raconte Brigitte. Nous étions emportées par le courant. On a détaché nos harnais, ouvert les vitres. Puis la voiture a commencé à se coucher sur le côté. Alors nous sommes sorties par les fenêtres. On s'est jeté à l'eau. Le courant nous a emporté, nous nous sommes accrochés à des pierres. Saïd et Eric (ndrl : deux membres de l'organisation présents sur les lieux) se sont mis à l'eau pour nous récupérer. On ne voyait plus que nos casques. S'il n'avait pas été là… »

Dès leur retour au bivouac le lendemain, Catherine et Brigitte ont été prises en charge par Jacques, un des médecins du Trophée. Physiquement, elles vont bien. La voiture est toujours dans l'oued. Hier après-midi, on voyait encore son toit.
L'équipage 12-Crédit Lyonnais Ofivalmo de Claudie Dufond Magnier et Christiane Landrac a vécu une mésaventure du même type. Elles s'en sortent avec beaucoup moins de dommages. Leur voiture a pu être sorti de l'oued. Elle sèche, le moteur a été nettoyé. Claudie et Christiane prennent le départ de l'étape marathon 6-7.

L'équipage 37 Nissan-Marie-Claire de Chris Mayne et Florence Pham a lui aussi connu une journée éprouvante. Lors d'un franchissement de dunes hautes, Florence est partie très fort, en boîte longue. « Je l'ai vu s'envoler comme une fusée, raconte Chris sa coéquipière qui se trouvait à l'extérieur de la voiture, pour reconnaître le terrain. Puis elle a piqué du nez et tapé très violemment le sol, 5 mètres plus bas, mais à plat. La voiture s'est posée comme il fallait. Les airbags se sont déclenchés. Flo est choquée, mais on va pouvoir repartir. »

Orage sur les dunes

Lundi matin sur les dunes. 11 concurrentes n'ont pas encore atteint la 4e des 8 balises de cette étape marathon. La température a sacrément chuté. L'orage gronde. Des éclairs zèbrent un ciel noirci. La pluie redouble d'intensité. On verra même une averse de grêle. Toute cette eau est une bénédiction pour le région de M'Hamid, dans l'extrême sud marocain. Une sacré de déveine pour ce 12e Trophée des Gazelles. « Et dire qu'il faut venir dans le Sahara, pour voir ça, » s'exclament les Canadiennes.

A ce moment de la journée, certaines concurrentes sont dans les hautes dunes de la vallée du Draa. Elles passent, s'ensablent parfois, tournent autour du cap. Mais les dunes portent très bien. Le sable mouillé forme une belle couche ferme d'une dizaine de centimètres. Dessus, le sable sec est encore chaud. «On aurait pu contourner par l'oued, constatent Bérengère et Hélène de l'équipage 48-Steenbok, mais on a voulu s'éclater un peu dans les belles dunes. Là, ma coéquipière m'a demandé, tu crois que ça passe ? J'ai dit, oui, oui ! j'ai pris mon élan, j'ai foncé, et voilà, on est tanké. On va être obligé de faire appel à l'assistance mécanique. On est les boulets du 48 !»

Et puis il y a les autres, celles qui cherchent une piste dans un oued gagné par la crue, en certains endroits. Elles s'embourbent dans un terrain devenu extrêmement gras. A 14h et jusqu'en fin d'après-midi, les demandes d'assistance se multiplient. Les pilotes « assistances » les rejoignent, dépannent, s'embourbent eux-aussi mais repartent. A minuit, lorsqu'une partie d'entre eux rejoint le bivouac, 14 équipages sont encore dehors. Ils sont bien sûr localisés grâce à leur balise Sarsat. Tout danger est écarté : la pluie a cessé en tout début d'après-midi et le soleil commence à sécher les oueds.

8 balises pour 19 équipages

Les quads sont arrivées lundi soir au bivouac sous les applaudissements. Maculées de boue de la tête aux pieds, trempées, les bottes pleines d'eau, frigorifiées par le vent, mais victorieuses de cette première étape marathon. Elles sont dorénavant 2e du classement général. « On avait 1 cm de boue sur tout le corps, raconte Patricia. Mais en même temps les dunes étaient très porteuses. On passait très bien. Et puis les filles ont été super avec nous. Après la 4e balise, elles nous ont passé des vêtements secs, fait des places dans les tentes. On a bien apprécié ! »

Bon résultat également pour l'équipage 23-Suzuki Maroc de Annick Denoncin et Fatine Brahim. Elles se classent 2e de l'étape marathon et sont maintenant 6e au général. « On a un sponsor formidable, témoigne Annick, on veut vraiment faire un très bon résultat pour lui et toute son équipe ». Belle performance également pour l'équipage 42-Entreprise au féminin de Nathalie Turbot et Christiane Girka qui se classe 5e de l'étape. Au final, 19 équipages seulement ont pointé les 8 balises.

Au matin de cette seconde étape marathon, le classement général est toujours dominé par des Canadiennes. Elles figurent aux 1ere, 3e, 4e et cinquième places. Le départ du jour a été décalé à midi, pour permettre à tout le monde de se reposer. Au briefing de 11h, Dominique Serra a tenu à féliciter les concurrentes. Elle a été accueillie par des applaudissements et des chansons. Le temps est au beau fixe, le moral également.

Etape 6-7 M'Hamid-Nejjakh

Deuxième et dernière étape marathon. Encore deux jours en solitaire pour les Gazelles. La région montagneuse est magnifique et sans grande difficulté sur le plan de la navigation. Du moins au début… Les rochers vont rapidement malmener les Gazelles qui en finiraient presque par oublier la beauté de ces montagnes rougeâtres qui ne manquent pas de rappeler les grands déserts américains.