SUZUKA (AFP) - Comme le soulignait Michael Schumacher (Ferrari), le vainqueur du Grand Prix du Japon, la Formule 1 a vécu une "journée historique" dimanche à Suzuka.

Préqualifications et qualifications le matin, course l'après-midi, personne n'était habitué à un tel programme. Les conditions avaient contraint les organisateurs à bousculer toutes les habitudes. Par la force des choses.

L'arrivée d'un typhon nommé "Ma-on", le plus fort de ces dix dernières années au Japon, laissait peser trop de menaces. Il en allait de la sécurité des spectateurs et des pilotes.

Les autorités japonaises avaient demandé que toutes les mesures soient prises. Le circuit fut donc fermé samedi. Et réouvert plus tôt que prévu, à 17hOO (08h00 GMT), "Ma-on" ayant dévié du chemin prévu, filé directement vers Tokyo sans toucher la région du circuit.

Le Grand Prix du Japon a eu chaud. Les dégâts occasionnés par le typhon sont tels dans les lieux traversés qu'il aurait certainement été difficile de remettre les installations en état.

Dimanche, les écuries ont donc dû adopter une cadence infernale pour préparer les voitures, s'adapter à un changement de conditions radical. De la pluie de vendredi à une piste humide s'asséchant dimanche matin, à un revêtement totalement sec l'après-midi pour le Grand Prix. Toute la palette de possibilités en quelques heures seulement.

"Les ingénieurs et les mécaniciens ont vécu une journée particulièrement stressante", notait Michael Schumacher au soir de sa treizième victoire de l'année, la quinzième de Ferrari.

"Je préfère le vieux système"

Pour tous, le casse-tête était de taille. Certains n'ont pas pu trouver de solution satisfaisante. Ferrari et Michael Schumacher si, comme d'habitude.

"Ma non-réussite en Chine m'a bien aidé", reconnaissait cependant le septuple champion du monde. L'Allemand en effet n'avait pas à effectuer les préqualifications dans les premiers. Au contraire de Rubens Barrichello, le vainqueur de Shanghai, qui allait connaître les aléas d'ouvreur.

Ralf Schumacher (Williams-BMW), lui aussi, contraint rapidement à l'abandon en Chine, bénéficiait d'un ordre de départ favorable lors des préqualifications, la piste s'étant assèchée.

La famille Schumacher, malheureuse il y a quinze jours, se voyait favorisée par les circonstances exceptionnelles de Suzuka en qualifications. Donc en course.

Seules les BAR-Honda se retrouvaient dans une situation plus compliquée avec Button et Sato, respectivement 2e et 6e à Shanghai. Mais Suzuka n'est-il pas le domaine privé de Honda, le circuit test par excellence du motoriste japonais ? Nul doute que le Britannique et le Japonais en ont profité, en prenant les 3e et 4e places.

Si jamais l'expérience de Suzuka dimanche donnait des idées à Bernie Ecclestone, le grand argentier, de bousculer le programme d'un Grand Prix en regroupant les qualifications et la course le même jour, il aurait demain de nombreux détracteurs.

A commencer par Michael Schumacher qui, malgré son tour de force de réussir une "pole" et une victoire le même jour, reconnaissait dimanche soir: "C'était certainement excitant mais je pense néanmoins que je préfère le vieux système."