MONTREAL (PC) - Après s'être vidé le coeur la veille sur les relations tendues qu'il entretient avec son patron Peter Sauber et sa nouvelle équipe, Jacques Villeneuve y est allé d'une performance encourageante, vendredi, lors des premiers essais libres du Grand Prix du Canada.

Une 13e position, ce n'est pas le Pérou mais c'est quand même mieux que la 16e d'un certain Michael Schumacher, pourtant septuple champion du monde.

"D'habitude le vendredi, on se classe 16e ou 17e. C'est donc un petit peu mieux. Mais la voiture n'est pas très vite en ligne droite. C'est un peu mieux qu'au Nurburgring - Grand Prix d'Europe - mais cela ne veut pas dire que nous sommes compétitifs. Mais on est moins loin. C'est positif."

Bien entendu, Villeneuve a encore une fois été invité à s'exprimer sur les commentaires de son patron qui rencontrait les médias canadiens au déjeuner, vendredi, et qui a estimé avec humour qu'une voiture mieux préparée pourrait gagner une seconde et Villeneuve en ajouter une autre.

Le pilote ne l'a pas nécessairement trouvé drôle.

"C'est très intéressant comme commentaire, a-t-il répliqué. Si c'était possible, on l'aurait déjà fait.

"Ce qu'il faut comprendre, c'est que toutes les autres équipes vont aussi améliorer leur temps d'une seconde d'ici la fin de la saison. Cela ne va donc pas nous rendre plus compétitif par rapport aux autres. C'est l'évolution normale durant une saison."

Et que dire de la suggestion de Sauber que Villeneuve pourrait faire une différence d'une seconde par son pilotage?

"Ce serait possible si je n'étais pas en train de me donner à fond. Depuis le début de la saison que je travaille, que j'attaque. Ici, les réglages d'aujourd'hui me conviennent un peu mieux et m'ont donc permis d'inscrire un meilleur temps. Mais on ne se réveille pas un matin en se disant, 'aujourd'hui je vais aller une seconde plus vite'."

Exaspéré

Et Villeneuve convient que toute cette polémique l'entourant depuis le début de la saison ne lui fait guère plaisir.

"C'est une perte d'énergie, une perte de temps. C'est dommage. Ca ne met pas une bonne ambiance de travail au sein de l'équipe."

Alors pourquoi avoir faire cette sortie à la veille du Grand Prix du Canada?

"Je n'ai aucune envie de me faire 'blaster' directement par l'équipe, a-t-il répondu. Tu te tais, tu te tais mais au bout d'un moment, il faut se défendre un peu. Je voulais remettre les pendules à l'heure. On ne peut pas toujours sourire et faire semblant que tout va bien."

Il insiste toutefois pour dire que cela ne perturbe en rien son travail quotidien avec les membres de l'équipe technique.

"J'ai toujours bien travaillé avec les mécaniciens, avec les ingénieurs. Je n'ai pas de problème avec le travail qui s'effectue pendant les week-ends de course.

"Par contre, j'aimerais bien qu'on me consulte davantage pour savoir dans quelle direction faire évoluer la voiture en vue de l'année prochaine. C'est le plus important à l'heure actuelle."

La question est de savoir si Villeneuve sera toujours là la saison prochaine car Sauber a refusé de confirmer son retour en dépit de son contrat de deux ans. Surtout qu'on parle de plus en plus du rachat de l'équipe suisse par le constructeur allemand BMW.

"Tout ce que je sais, c'est que j'ai un contrat avec Sauber l'année prochaine, a tranché Villeneuve. Quant à savoir quel moteur nous aurons, on ne m'a rien dit."

Pour en revenir à sa performance en piste, Villeneuve