Les meilleures équipes canadiennes de curling tentent de concocter une saison de compétitions cet automne malgré la pandémie de la COVID-19 qui décime le calendrier.

Le Grand Chelem de curling a été réduit de six épreuves cet hiver à seulement deux prévues en avril prochain et la Coupe Canada de curling en novembre a été annulée, créant un vide de compétitions pour les meilleurs curleurs du pays.

Une série de tournois en septembre et octobre à travers le Canada ont été annulés, mais certains restent au calendrier.

Les directives de retour au jeu de Curling Canada fournissent un modèle pour les événements avec plusieurs modifications sur la glace et à l'extérieur pour empêcher la propagation du virus.

«Nous voulons jouer autant que nous le pouvons selon les directives établies et jouer un peu de compétitions», a déclaré le capitaine ontarien Brad Jacobs.

«C'est à peu près tout ce que nous pouvons espérer. Il ne s'agit pas d'essayer de gagner des bourses et des points. Rien de tout cela n'a vraiment d'importance.

«Il s'agit de trouver des équipes et des compétitions. C'est un sentiment étrange de ne pas pouvoir jouer comme nous le faisons normalement.»

Les tournois annuels Stu Sells Tankards à Oakville, en Ontario et Toronto, ont tous deux été déplacés à Waterloo, en Ontario, pour les fins de semaine du 2 au 4 octobre et du 9 au 12 octobre.

Jacobs, John Epping, Glenn Howard, Jennifer Jones et Rachel Homan font partie des équipes inscrites à ces événements au club Kitchener-Waterloo Granite.

Les champions canadiens en titre Brad Gushue et Kerri Einarson n'y seront pas.

Gushue, de Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, a révélé que son équipe participera probablement aux événements seulement dans les provinces de l'Atlantique d'ici la fin de 2020.

Si le triple champion national et ses coéquipiers quittaient la région pour jouer au curling, ils devraient être mis en quarantaine pendant 14 jours à leur retour en vertu de la réglementation provinciale en vigueur en matière de santé publique.

«Pour aller jouer un événement de quatre jours et devoir se mettre en quarantaine pendant 14 jours, ce n'est pas avantageux, a expliqué Gushue.

«Nous jouerons probablement simplement trois événements alors que généralement nous en disputerions sept à 10 événements.»

Epping, de Toronto, se montre également modeste dans ses attentes.

«Je pense que nous serions très heureux si nous pouvions prendre part à cinq tournois avant Noël, a noté Epping. Généralement, c'est neuf ou 10.»

La Manitobaine Einarson prévoit participer aux événements de novembre à Morris, au Manitoba, et à Okotoks, en Alberta.

Le Manitoba exige que les personnes qui reviennent ou entrent dans la province de n'importe quel endroit à l'est de Terrace Bay, en Ontario, observent une quarantaine de 14 jours, mais il existe une exemption pour les «athlètes professionnels et les membres de l'équipe» tant qu'ils sont asymptomatiques.

Einarson travaille comme assistante en réadaptation avec les personnes âgées. Elle doit donc agir avec prudence.

«Je dois faire très attention à cause de mon travail, a précisé Einarson. Nous allons essayer de rester près de chez nous. Nous n'avons pas du tout discuté d'aller vers l'Est.»

Les changements au jeu adoptés par Curling Canada incluent un seul balayeur sur une pierre livrée et aucun balayage dans les anneaux. Mais le directeur de la haute performance Gerry Peckham souligne que ce qui est autorisé lors des événements dépendra en fin de compte de ce que la province, la municipalité et même le club jugent sécuritaire.

Le curling compétitif pourrait donc être très différent d'un bout à l'autre du pays cet automne et au début de l'hiver.

«Les réalités liées au balayage varieront d'une province à l'autre, d'une région à l'autre, d'un club à l'autre, a dit Peckham. Il y a beaucoup de zone grise en ce moment.

«Nous avons déjà entendu parler de situations où les clubs de curling ont mis en place des règles plus strictes que celles d'une autorité sanitaire provinciale ou régionale.»