DOMAT/EMS - L'Australien Robbie McEwen a signé un beau doublé en remportant une deuxième étape consécutive sur le Tour de Suisse, mardi à Domat/Ems, battant encore une fois l'Espagnol Oscar Freire dans un sprint que lui ont parfaitement préparé ses coéquipiers de Silence-Lotto.

McEwen n'a pas raté la toute petite fenêtre que les organisateurs suisses avaient laissée aux sprinteurs. Invisible le premier jour (victoire de Freire au sprint), il a toutefois dévoré ses adversaires lors des deux étapes dessinées pour les rois de la vitesse, lundi et mardi.

Il peut désormais couler une fin de Tour de Suisse en toute quiétude. Ou plutôt se retirer tranquillement, le sentiment du devoir accompli. "Je vais continuer pour l'instant même si la montagne arrive, je vais peut-être essayer d'aller au bout, je ne sais pas...", a-t-il dit.

Avant l'entrée dans le canton italianophone du Tessin mercredi, le maillot jaune est resté sur les épaules du grimpeur basque d'Euskaltel, Igor Anton.

Nul doute que McEwen, 36 ans, a voulu faire une mise au point après son succès à la régulière de la veille, terni par un accrochage verbal avec un organisateur et une convocation devant le jury. Mardi matin, les gazettes faisaient état des insultes qu'il aurait proférées envers la Suisse.

En conférence de presse, le double maillot vert du Tour de France (2002 et 2004) s'est saisi du tabloïde germanophone Blick : "Ce qui est écrit est incorrect: j'aime beaucoup la Suisse, je viens ici depuis 1996, c'est une épreuve très bien organisée, que j'apprécie, où les gens sont très enthousiastes. Vous devriez mettre ça dans votre journal!"

D'un ton ferme, il a voulu clore une mini-polémique qui n'efface pas sa domination outrancière.

"Préparation d'école"

Une supériorité qu'il a toute entière mise au crédit de son équipe: "Tout le monde a fait un excellent travail. Leif Hoste m'a emmené à un kilomètre de la ligne puis le jeune (Jurgen) Roelandts m'a ouvert la porte. J'ai bien senti deux gars revenir (Freire et Gerald Ciolek) mais je les ai contenus."

"C'était une préparation d'école, à mettre dans les bouquins sur le sprint", a-t-il ajouté.

"Je suis très fier de mes coéquipiers. Sans aller jusqu'à parler de +train+, je trouve qu'ils s'améliorent. Les jeunes comme Van Avermaet et Roelandts écoutent et retranscrivent parfaitement les consignes sur le terrain. Plus nous allons en faire et plus nous allons nous améliorer."

Mais, au Tour de France, l'Australien ne recevra pas la même attention des siens, plus tournés vers la conquête du maillot jaune avec Cadel Evans.

Mercredi, la 5e étape (190 km) amène les coureurs à Caslano, au bord du lac de Lugano, en passant par le col Lukmanier (1re catégorie) à mi-étape. La fin présente un profil accidenté avec notamment une côte de 2e catégorie sélective à 15 km de la ligne, suivie d'une descente technique.