ISSOUDUN, France - Le Britannique Mark Cavendish (Columbia) a signé, mardi, sa troisième victoire d'étape au Tour de France 2009 en s'imposant au sprint à Issoudun, au terme d'une dixième étape courue sans oreillettes. L'Italien Rinaldo Nocentini (AG2R-La Mondiale) conserve le maillot jaune de leader, devant les coureurs Astana Alberto Contador et Lance Armstrong.

Déjà vainqueur à Brignoles et La Grande-Motte, Cavendish a réussi le triplé sur la Grande Boucle en devançant le Norvégien Thor Hushovd (Cervelo) à Issoudun, après 194,5 km de course depuis Limoges. C'est sa septième victoire d'étape dans le Tour, après ses quatre succès l'année dernière.

"C'était une arrivée très dure, légèrement en côte et avec beaucoup de carrefours, a déclaré le Britannique, qui compte encore six points de retard sur Hushovd au classement par points. J'ai eu peur d'avoir attaqué trop tôt, mais Mark Renshaw (son coéquipier chez Columbia, NDLR) m'a beaucoup aidé."

"Cavendish va très, très vite, mais c'est vrai aussi qu'il a eu une équipe très rapide, a de son côté réagi le toujours maillot vert du meilleur sprinteur Thor Hushovd. C'est dur de le battre en ce moment, mais je sais que c'est possible."

Le duel entre les deux sprinteurs devrait se poursuivre mercredi et jeudi, avec deux étapes de plat propices aux arrivées groupées.

"Je vais essayer de me rapprocher, je vais essayer de remonter les points qui me manquent", a prévenu Cavendish.

Le 14-Juillet n'a pas offert de quatrième victoire aux coureurs français, malgré l'échappée de Benoît Vaugrenard (Française des Jeux), Thierry Hupond (Skil Shimano) et Samuel Dumoulin (Cofidis), accompagnés du Russe Mikhail Ignatiev (Team Katusha). Partis peu après le 5e kilomètre, les quatre hommes ont compté jusqu'à un peu plus de trois minutes d'avance, mais ont été rejoints par le peloton à moins de deux kilomètres de l'arrivée.

"J'avais coché cette journée parce que je ne suis ni un sprinteur ni un grimpeur, et lors de journées comme ça, pour les baroudeurs comme moi, il fallait se jeter dans l'échappée", a commenté Benoît Vaugrenard au micro de France-2 à l'arrivée.

La dixième étape a également été marquée mardi par l'interdiction, à titre expérimental, des oreillettes décidée par l'Union cycliste internationale (UCI) à la demande des organisateurs de la Grande Boucle, malgré l'opposition de plusieurs équipes engagées.

Après 194,5 km d'une course moins animée que lors d'autres étapes, les avis étaient toujours divisés à l'arrivée.

"Je pense que (la suppression des oreillettes) n'est pas une bonne chose. Pour nous, c'est important de savoir comment est la route", a réagi le maillot jaune Nocentini. "Je pense que c'est mieux d'avoir l'oreillette", a également déclaré Thor Hushovd.

"Moi, concernant les oreillettes, je suis contre. Dans le final on n'a pas eu besoin d'oreillette, au contraire, a, quant à lui, réagi Benoît Vaugrenard. Il suffit de regarder son press-book, regarder le parcours, courir un petit peu intelligemment."

Une nouvelle interdiction de ces systèmes de communication entre les directeurs sportifs et leurs coureurs est prévue pour la 13e étape, vendredi, entre Vittel et Colmar (200 km). Les opposants à la mesure, emmenés par le patron d'Astana Johan Bruyneel, espèrent encore faire revenir les organisateurs sur leur décision, avançant notamment l'argument de la sécurité des coureurs.

"Il y a des arguments des deux côtés (...) Mais, au final, je pense que c'est mieux de les avoir", avait estimé le septuple vainqueur du Tour, Lance Armstrong, au départ de Limoges mardi matin. Et d'ajouter : "j'ai l'impression qu'on aura la radio vendredi".

D'ici là, la 11e étape emmènera mercredi les coureurs munis d'oreillette sur 192km entre Vatan et Saint-Fargeau, avant une 12e étape disputée jeudi sur 211,5 km entre Tonnerre et Vittel.